Anecdotes du front hollandais

Des héros se racontent

Anecdotes du front hollandais

Transcription

On a traversé sur la rivière... Yser River puis là, bien là on a fait face à. Aux obus, ouais. On voyait pas les Allemands par exemple là, ils s’en allaient par... mais on a fait face aux obus pour un bout, 3/4 de la journée à peu près. Après ça, il y a un autre régiment qui nous avons remplacé puis qui a pris... qui a poussé les Allemands. Après on a passé une journée... on s’en allait sur la route pour Apeldoorn puis les civiliens sont là sur le coté du chemin puis ils étaient contents qu’on était là, tu sais. « Vous allez à Apeldoorn ? » « Oui, oui, oui. » Puis... bientôt il y avait un crossroad là puis les Allemands étaient installés avec des gros .88 là puis les bombes ont commencé de nous passer par la tête. On a pas été capable de dormir cette soirée-là. On se plantait dans les trous que les obus avaient fait avant là. On se jetait par terre vite. Interviewer : Vous avez arrêté là. Non, on s’est... on s’est mis dans les tranchées puis on a passé la nuit là. Le lendemain on a été faire de la patrouille pour voir si... on... les Allemands étaient pas loin. Après cette histoire-là, on a pris à travers dans des champs à marcher puis... regarder partout, puis on a aperçu des Allemands. Il y avait comme une bâtisse de ferme là. On a aperçu les Allemands. On était dans un champ qui avait été... c’était mou là comme... il avait été labouré. Puis moi ça m’a saisit puis le gars qui était au coté de moi lui il s’est jeté à terre. Lui s’est fait blesser. Puis moi... moi ça m’a pas touché, mais lui il a un morceau de la fesse qui lui avait décollé mais... mais ils l’ont réchappé par exemple. Ils l’ont amené en Angleterre. Il était grave assez pour ça. Il y a un autre jeune comme moi là qui venait... pas longtemps qu’il était au front là, il dit « Ça me brûle la jambe » puis on avait passé par du barbelé... je pensais peut être qu’il avait égratigné. Après, quand on a été plus à l’aise là, tu sais, les Allemands étaient plus loin de nous autres, j’ai dit « Montre voir ça. » C’était une balle qu’il avait dans la jambe. Ça fait qu’ils l’ont pris puis ils l’ont sorti lui aussi. Puis c’est dans ce temps-là que la guerre a fini.

Description

Réfugié dans un cratère après une attaque d’obus, M. Robichaud constate que son ami est blessé.

Prudent Robichaud

M. Robichaud est né à Upper Sheila au Nouveau-Brunswick le 29 octobre 1922. Avant de s’enrôler, à l’âge de 19 ans, il avait une copine et faisait les foins chez son oncle. Il voulait conduire des camions et des motos, mais on l’a assigné aux tanks à petits canons. Après un séjour d’une semaine à Québec, où il ne s’entendait pas avec les Québécois, il a été muté à la 18e batterie d’artillerie lourde (rattachée au 21e régiment anti-aérien) de Debert en Nouvelle-Écosse. De là, on l’envoi à Arvida au Québec afin de garder une usine d’aluminium. Le 1 mai 1944, il est envoyé à Utopia en Nouvelle-Écosse pour suivre un cours afin de faire de lui un caporal et responsable de section, mais il n’y devient que caporal intérimaire. En septembre il traversa l’Atlantique vers l’unité d’attente d’Aldershot (Angleterre) où il reste jusqu’au 10 décembre; jour où il est enfin envoyé vers le front italien. C’est comme ça qu’il se retrouve au sein du Royal Canadian Regiment (RCR). Son séjour en Italie s’est déroulé sans grandes surprises et, selon lui, c’est en Hollande qu’il vécut vraiment la guerre et qu’il fut enfin promu au grade de responsable de section ! Il est revenu au Canada en 1945 à bord du New Amsterdam et prit sa retraite seulement quelques mois plus tard.

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