Le jour de mon enrôlement

Des héros se racontent

Le jour de mon enrôlement

Transcription

On était trois jeunes, on était ensemble pis c’était en pleine hiver, le 22 de janvier 1942 là. Puis dans ce temps-là on avait de la neige... des cinq pieds pis des six pieds de haut là puis pas de chemin ouvert. Ça fait, on avait entendu parler qu’il y avait des officiers qui venaient à l’hôtel Cochrane à Tracadie pour faire de l’enrôlement puis trois de nous autres on a marché à Tracadie, cinq milles. C’était tout un trajet là de laisser Upper Sheila et aller à Tracadie. Tu sais les bancs de neige là, tu sais. Après ça, revenir chez nous de nouveau, ça fait dix milles. Puis là mettons, en hiver pour aller à la Rivière du Portage de chez nous, on avaient, on passait sur la rivière. Là ça faisait peut-être un raccourci à trois milles, peut-être. Arrivé à Tracadie, la charrue avait pas pu se rendre. Elle avait arrêté à la Rivière du Portage qui était un autre huit milles de Tracadie à peu près. De l’hôtel Cochrane à Tracadie on s’en est venu chez nous, on a dîné. Puis après ça on s’est décidé d’aller à la Rivière du Portage (inaudible). Puis il avait un de mes cousins puis un autre, puis mon cousin a pas été accepté. Mais l’autre a été accepté puis moi aussi. Puis ils nous ont conduit en auto à Newcastle. Ils ont trouvé une place à coucher avec notre billet de train pour aller à Fredericton le lendemain matin.

Description

M. Robichaud raconte que lui et deux de ses cousins ont dû marcher 10 milles dans la neige pour s’enrôler.

Prudent Robichaud

M. Robichaud est né à Upper Sheila au Nouveau-Brunswick le 29 octobre 1922. Avant de s’enrôler, à l’âge de 19 ans, il avait une copine et faisait les foins chez son oncle. Il voulait conduire des camions et des motos, mais on l’a assigné aux tanks à petits canons. Après un séjour d’une semaine à Québec, où il ne s’entendait pas avec les Québécois, il a été muté à la 18e batterie d’artillerie lourde (rattachée au 21e régiment anti-aérien) de Debert en Nouvelle-Écosse. De là, on l’envoi à Arvida au Québec afin de garder une usine d’aluminium. Le 1 mai 1944, il est envoyé à Utopia en Nouvelle-Écosse pour suivre un cours afin de faire de lui un caporal et responsable de section, mais il n’y devient que caporal intérimaire. En septembre il traversa l’Atlantique vers l’unité d’attente d’Aldershot (Angleterre) où il reste jusqu’au 10 décembre; jour où il est enfin envoyé vers le front italien. C’est comme ça qu’il se retrouve au sein du Royal Canadian Regiment (RCR). Son séjour en Italie s’est déroulé sans grandes surprises et, selon lui, c’est en Hollande qu’il vécut vraiment la guerre et qu’il fut enfin promu au grade de responsable de section ! Il est revenu au Canada en 1945 à bord du New Amsterdam et prit sa retraite seulement quelques mois plus tard.

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