Après Dieppe

Des héros se racontent

Après Dieppe

Transcription

À Seaford là, on a été un bout. Mais là, là c'était pas un pique-nique là non plus. Ils venaient au-dessus de la mer pis ils mitraillaient toute la longueur…Puis là, c'est là que le Raid de Dieppe est arrivé, hein. Fait que nous autres, au Raid de Dieppe, moi, major Young, on a été, on est parti ensemble pour aller voir ce qui se passait. Pis le régiment, pendant ce temps-là était tout préparé, les gars étaient tous organisés avec leur cinquante balles pis tous ça… pis sur le quai, t'sais veux dire, sur le chose… Si ça avait été bien là-bas, y'avaient probablement, m'a dire comme on dit, envoyé une couple d'autres régiments pour les aider à sortir de là, t'sais, si ça avait été bien. Mais quand on a… On a été avec un… Comment t'appelles ça donc ? Un Landing Craft, là, les… c'étaient pas les gros, gros Landing Crafts là, les petits. Je pense c'est juste si ça prend un peloton, t'sais. Fait que, quand on a été là-dessus pis on a ramassé des gars qui flottaient là, t'sais veux dire. En même temps, ben on avait ramassé deux… y'avaient ramassé deux prisonniers, des gars de… les Allemands qui avaient été frappé pis qu'y'avaient descendu en parachute. Et puis là, on est revenu. Puis… on s'est dit : « Ça sera pas un show qui va être ben, ben, ben réussi. » Fait que là, j'ai resté là et puis j'ai escorté les deux prisonniers pour les emmener… comment t'appelles ça donc ? Les remettre au provost. Pis là ben, y'a tous les… tous les camions sont arrivés. Parce que là, ils revenaient tous dans le… comment tu dis ça ? New Haven là, le port de New Haven. Tous les gars qui étaient à Dieppe, ils revenaient tous là, hein. Y'avait… Fait que je les ai vus tous arriver. Ménard est arrivé avec ses gars du Fusilier pis les… y'avait les commandos avec Lord Lovat pis ces affaires-là. Pis les commandos, y'en a qui avaient des balles, des trous de balles.

Description

Le Royal 22e Régiment était prêt à aller prêter main forte à Dieppe, mais la tournure des choses en a voulu autrement. Monsieur Larivière n’a pu que constater les tristes conséquences de ce raid au retour des hommes.

Hormidas Larivière

Né à Hull d’une famille de dix-sept enfants, Hormidas Larivière s’enrôle comme signaleur dès 1939. Bientôt, il est déployé en Angleterre avec la 1ère Division canadienne. Là, il apprend à conduire les motocyclettes et devient estafette, poste qu’il occupe jusqu’à la fin de la guerre, souvent sous les ordres du lieutenant-colonel Paul-Émile Bernatchez. C’est près de Brighton (Angleterre) qu’il rencontre Joyce, une jeune britannique qui deviendra sa femme à son retour de guerre. En juillet 1943, il participe au débarquement de Sicile. Après la libération de la Sicile, c’est l’Italie qui l’attend. La campagne d’Italie terminée, il traverse la France libérée et la Belgique avant de se retrouver en Hollande, dont il participe à la libération. De retour au Canada, il est démobilisé à Montréal en 1946 et sa femme le rejoint au pays.

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