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Marché noir

Des héros se racontent

Transcription
Pour me tenir occupé, je faisais du marché noir. Alors, dans toutes ces places-là, il y a tout ça de marché noir, dans les prisons, n'importe où, il y a du marché noir qui se fait. Alors moi, le colis de la Croix-Rouge, sur le colis, il y avait une croix rouge. C'est une boîte en carton. J'avais décollé ça. J'avais pris un bandeau en coton. Je m'étais faite un bandeau. Et puis, j'avais cousu la croix rouge sur ce bandeau-là. J'ôtais mes menottes, mettais dans mes poches puis à la barrière, il y avait tout le temps deux, trois gardes, et puis je passais avec ma boîte puis je m'en allais. Ils me demandaient jamais de question. Puis je revenais. Puis moi, j'allais chercher mes rations que j'achetais, comme du pain, des patates, des carottes des fois. J'achetais ces affaires-là, puis je revenais aux baraques puis je vendais ça. Ah oui, l'argent, dans le camp de prisonnier, c'était pas de l'argent, c'était les cigarettes. Avec ça, deux cigarettes tu pouvais te faire faire les cheveux ou acheter, comme moi que je vendais, moi j'achetais un pain à 100 cigarettes puis je le revendais à 175. Alors je faisais 75 cigarettes de profit. Le saumon, dans le camp Stalag VIII B, il y avait au moins cinq ou huit nationalités. Ils recevaient les mêmes colis que nous autres, les Indous, mais eux-autres, les Indous, ils mangent pas le Kam, la viande Kam comme, c'est du cochon ça. Eux autres mangent pas ça. Mais ils mangent le saumon. Alors moi, je passais dans les baraques indiennes. Naturellement, ils avaient le même colis que nous autres, mais eux autres ils le mangeaient pas ça. Fait que ils disaient : « Combien ? » « Une can de saumon, deux cans de Kam. » En double ! Je vendais mes deux Kam, je revenais, je revendais ça. Puis je retournais.
Description

Comme dans bien des camps de prisonniers de la Seconde Guerre mondiale, certains prisonniers survivaient grâce au marché noir de denrées. Au camp Stalag VIII B, M. Fraser était un de ces "commerçants".

Arthur Fraser

Enrôlé chez les Fusiliers Mont-Royal à l’âge de dix-sept ans, Monsieur Fraser monte la garde à l’aéroport de Saint-Hubert jusqu’à son dix-huitième anniversaire, car on lui interdit d’aller au front outre-mer si jeune. Puis il se retrouve en Angleterre où il participe à une formation de commando avant d’être mobilisé pour le raid de Dieppe. À Dieppe, il est fait prisonnier et se retrouve au camp de prisonniers Stalag VIII B. Là, il pratique le marché noir de nourriture afin de survivre. Il va ensuite aux travaux forcés dans des mines de charbon en Pologne, mais comme il a caché sa véritable identité, il est renvoyé en Allemagne au camp Stalag II D, où il travaille à la ferme. Il s’évade et survit en forêt quelque temps avant que les Américains et les Russes occupent l’Allemagne et qu’il puisse retourner à la maison.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:33
Personne interviewée :
Arthur Fraser
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Campagne :
Dieppe
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Fusiliers Mont-Royal
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Infanterie

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