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Le Canada se souvient
Numéro spécial de la Semaine des vétérans

Du 5 au 11 novembre 2020 - Page 2

Lutter pour respirer

Peinture « La deuxième bataille d’Ypres, du 22 avril au 25 mai 1915 » par Richard Jack.
Image : Collection d’art militaire Beaverbrook MCG 19710261-0161. © MCG

Il est difficile aujourd’hui d’imaginer les horreurs des combats de la Première Guerre mondiale. Les tirs de mitrailleuses, de fusils et d’artillerie lourde firent de nombreuses victimes parmi les soldats des tranchées du front occidental. Le 22 avril 1915, les Allemands déballèrent une nouvelle arme sur les champs de bataille : ils dissipèrent du gaz toxique pendant la deuxième bataille d’Ypres, en Belgique.

Les troupes alliées qui étaient positionnées à côté des troupes canadiennes furent le plus durement touchées par ces épais nuages de chlore jaune-vert, et forcées de battre en retraite. Les Allemands attaquèrent rapidement et les Canadiens combattirent toute la nuit, jusqu’au lendemain, pour colmater la brèche qui s’était formée dans les lignes de défense. Les actes héroïques de nos soldats donnèrent aux Alliés le temps de se rétablir et d’empêcher une percée massive de l’ennemi. Le 24 avril, cependant, les Allemands lancèrent une autre attaque au gaz et, cette fois, ce sont les Canadiens qui la reçurent de plein fouet. Dans une bataille cauchemardesque où les Canadiens peinaient à respirer à travers leurs mouchoirs trempés et couverts de boue, ils réussirent, contre toute attente, à tenir bon jusqu’à l’arrivée des renforts alliés.

Lors de leur première importante bataille de cette guerre, nos soldats commencèrent à se tailler une réputation remarquable d’habileté et de courage sur le champ de bataille. Le prix à payer fut toutefois élevé : plus de 2 000 Canadiens furent tués et 4 000 autres, blessés.

Le Canada en Éthiopie et en Érythrée

Des soldats du Royal Canadian Regiment patrouillent en Érythrée, en février 2001.
Photo : Ministère de la Défense nationale ISD01-0112a

Notre pays participe depuis longtemps et fièrement aux opérations de maintien de la paix à l’échelle internationale. Il y a vingt ans, des membres des Forces armées canadiennes ont été déployés en Éthiopie et en Érythrée, dans la Corne de l’Afrique, pour participer à une mission à grande échelle de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Si l’Éthiopie et l’Érythrée ont déjà été un seul pays, l’Érythrée a obtenu son indépendance en 1993 après une sanglante guerre civile. Toutefois, les conflits aux frontières ont repris à la fin des années 1990, avant qu’un cessez-le-feu ne soit déclaré en 2000 et que les forces de maintien de la paix de l’ONU n’interviennent. Quelque 450 membres des Forces armées canadiennes, dont des véhicules blindés de reconnaissance, des unités d’infanterie mécanisée, un régiment d’ingénierie et des éléments d’intendance, ont fait partie de la première force de l’ONU. Les soldats canadiens établissaient des postes de contrôle et des bases de patrouille afin d’aider à faire respecter les conditions du traité de paix avant la fin de leur déploiement de six mois.

Certains officiers canadiens ont également travaillé comme observateurs militaires des Nations Unies dans cette région chaude et poussiéreuse jusqu’à la mi-2003, pour surveiller la zone de sécurité et organiser l’aide humanitaire pour les civils locaux. Les Canadiens ayant servi en Éthiopie et en Érythrée ont aussi donné de leur temps et de leurs ressources personnelles pour aider les gens là-bas, en reconstruisant une école endommagée et en distribuant des vêtements, des fournitures scolaires, des équipements sportifs et des jouets aux enfants.

Une histoire d’amour de la Seconde Guerre mondiale

Le couple heureux célébrant leur 70e anniversaire de mariage en 2016.
Photo gracieuseté de la famille Luscombe

Vicky Goodyear et Bill Luscombe sont tous deux nés en juillet 1925, à St. John’s, Terre-Neuve, et tous deux ont séjourné dans la même pouponnière d’hôpital.

Tous deux ont eu 18 ans pendant la Seconde Guerre mondiale et se joignirent à l’armée canadienne. Vicky devint conductrice dans le Service féminin de l’armée canadienne, où elle servait comme messagère en Colombie-Britannique. Pendant ce temps, Bill combattait en Europe et participait à la libération des Pays-Bas.

La fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 fit l’objet de nombreuses réjouissances dans le monde entier, et Bill et Vicky purent enfin rentrer chez eux. Par coïncidence, ils prirent le même traversier pour Terre-Neuve et se rencontrèrent à bord de celui-ci.

Leur temps à la pouponnière remontait à de nombreuses années, mais l’amour ne tarda pas à fleurir. Ils se marièrent peu après et élevèrent ensemble une famille de cinq enfants à St. John’s : une véritable histoire d’amour… du berceau à la mer!

Plus tôt cette année, une ancienne photo de Vicky célébrant la fin de la Seconde Guerre mondiale a été reproduite sur des bannières commémoratives à Ottawa.

Un exploit extraordinaire

Bannière honorant Léo Major lors d’une partie de soccer à Zwolle.
Photo : Domaine public

Léo Major est un véritable héros de guerre. Il a réalisé de nombreux exploits impressionnants, mais ce qu’il a accompli dans la ville néerlandaise de Zwolle pendant la Seconde Guerre mondiale est extraordinaire.

Au printemps 1945, les troupes canadiennes avançaient aux Pays-Bas. Les soldats allemands étaient épuisés, mais les combats restaient généralement intenses. Le 13 avril 1945, les Canadiens se trouvaient dans les environs de Zwolle, une ville comptant 50 000 habitants.

Léo Major et son ami, Willy Arsenault, furent envoyés pour sonder les défenses ennemies. Repérés, ils essuyèrent les tirs de l’ennemi. Willy Arsenault fut tué et Léo Major, en colère, décida de changer le plan. Il continua à avancer et, par chance, repéra un commandant allemand. Il lui expliqua que si les troupes allemandes ne battaient pas en retraite, les Canadiens bombarderaient la ville historique et tueraient de nombreuses personnes. Pour convaincre l’ennemi, Léo Major courut à travers Zwolle en utilisant ses armes et ses grenades, afin de faire croire que l’attaque était déjà engagée. Dupés, les Allemands se retirèrent, ce qui permit aux Canadiens d’entrer dans Zwolle le 14 avril, sans même combattre. Grâce à la bravoure exceptionnelle de Léo Major, la ville et de nombreuses vies furent sauvées.

Des années ont passé, mais Léo Major est toujours une légende dans les Pays-Bas. Il a été déclaré citoyen d’honneur de Zwolle en 2005 et récemment, le club de soccer local a même mis son nom sur les maillots de ses joueurs pour marquer le 75e anniversaire de la libération du pays.

Étudier à « l’Université Khaki »

Une classe d’agriculture de l’Université Khaki visite les fermes royales du château de Windsor en Angleterre.
Photo : Bibliothèque et Archives Canada

Imaginez être un jeune Canadien servant outre-mer pendant la Première Guerre mondiale. Vous voudriez sans doute survivre au conflit et rentrer chez vous.

Des centaines de milliers de militaires canadiens se sont enrôlés alors qu’ils étaient encore adolescents; leur retour au pays impliquait de nombreuses décisions quant à ce qu’ils voulaient faire du reste de leur vie. Alors que la guerre touchait à sa fin, le Corps expéditionnaire canadien mit sur pied un programme éducatif spécial pour remonter le moral et donner à nos soldats des compétences utiles dans leur vie civile.

Officiellement créé en 1917, ce programme devint connu sous le nom « d’Université Khaki » (baptisé ainsi à cause de la couleur du tissu utilisé pour les uniformes des soldats). Différentes formations étaient proposées, surtout dans les camps militaires en Grande-Bretagne, dans des domaines comme l’agriculture, le commerce, la mécanique, le droit, la santé et l’enseignement. Des milliers d’hommes analphabètes apprirent également à lire et à écrire et les certificats  obtenus par les étudiants plus avancés souhaitant poursuivre leurs études étaient reconnus dans les universités canadiennes. Plus de 50 000 Canadiens fréquentèrent l’Université Khaki avant sa fermeture en 1919, après la fin de la Première Guerre mondiale.

Ce souci d’aider les vétérans dans leurs études a perduré. L’Université Khaki reprit ses activités en Grande-Bretagne alors que la Seconde Guerre mondiale touchait à sa fin en 1945. Et encore aujourd’hui, Anciens Combattants Canada offre un soutien à une toute nouvelle génération de militaires qui poursuivent leurs études après leur départ des forces armées.

Quelques jalons militaires canadiens

PREMIÈRE GUERRE MONDIALE 1914-1918

  • 22 avril 1915 - Les Canadiens participent à leur premier combat majeur à Ypres
  • 1er juillet 1916 - Début des batailles de la Somme et de Beaumont-Hamel
  • 9 avril 1917 - Début de la bataille de la crête de Vimy
  • Novembre 1917 - Les Canadiens prennent Passchendaele
  • 11 novembre 1918 - Fin de la Première Guerre mondiale

SECONDE GUERRE MONDIALE   1939-1945

  • Septembre 1939 - Début de la bataille de l’Atlantique
  • 25 décembre 1941 - Les soldats canadiens sont forcés de se rendre à Hong Kong
  • 19 août 1942 - Des Canadiens participent au raid sur Dieppe
  • juin-août 1944 - Des Canadiens combattent lors du jour J et de la bataille de Normandie
  • 5 mai 1945 - Les soldats canadiens libèrent les Pays-Bas
  • 8 mai 1945 - Jour de la Victoire en Europe
  • 15 août 1945- Jour de la Victoire sur le Japon
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