La diplomatie par le chocolat au Rwanda

But

Grâce à l’histoire d’un morceau de chocolat, les jeunes découvriront le service et le sacrifice des vétérans canadiens. Ils en apprendront également davantage sur les répercussions de la guerre sur les civils et sur l’importance de protéger la paix.

Objectifs

Dans le cadre de cette activité, les jeunes :

• découvriront les expériences des vétérans canadiens qui ont servi dans la mission des Nations Unies au Rwanda en 1994;
• exploreront la situation complexe des enfants recrutés et utilisés comme soldats et les répercussions de la guerre sur les civils;
• réfléchiront à l’importance de protéger la paix.

Public cible

Cette activité s’adresse aux jeunes de 12 à 18 ans.

Séquence des activités

Vous pouvez faire les activités ci-dessous ou en choisir quelques-unes. Choisissez et modifiez les composantes de la leçon en fonction des besoins des élèves, des exigences du programme et du temps disponible.

• Discussion d’introduction : Qu’est-ce que le maintien de la paix?
• Recherche : Génocide au Rwanda
• Général Dallaire – La diplomatie par le chocolat avec les enfants recrutés et utilisés comme soldats
• Préparez votre propre emballage de tablette de chocolat
• Discussion de synthèse

Quand puis-je utiliser ce plan de leçon?

Utilisez ce plan de leçon dans le cadre des activités de la Semaine des vétérans et du jour du Souvenir. Vous pouvez également l’utiliser pour poursuivre la conversation sur la commémoration et la reconnaissance tout au long de l’année.

Par exemple, vous pourriez lier cette activité à ces dates :

• 21 septembre – Journée internationale de la paix
• 20 novembre – Journée mondiale de l’enfance
• 12 février – Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats
• 7 avril – Journée internationale de réflexion sur le génocide contre les Tutsis au Rwanda
• 29 mai – Journée internationale des Casques bleus de l’ONU
• 9 août – Journée nationale des Gardiens de la paix

Discussion d’introduction « Qu’est-ce que le maintien de la paix? »

Préparation

Passez en revue et ajustez la quantité de renseignements historiques en fonction des besoins et de l’âge de vos élèves.

Familiarisez-vous avec le sujet à l’aide des ressources suivantes :

• En vedette sur le Web : Opérations des FAC au Rwanda
• Feuillet historique : Les Forces armées canadiennes au Rwanda  (PDF)
• Vidéo : Les Forces armées canadiennes au Rwanda* (Souvenirs des vétérans)

Qu’est-ce que le maintien de la paix?

Menez une brève discussion sur le maintien de la paix en posant des questions comme :

• Que signifie le maintien de la paix? 
• Selon vous, quelle est la différence entre une mission de maintien de la paix et une guerre?
• Peut-on penser à des endroits où des Canadiens ont servi dans des missions de maintien de la paix?
• Connaissez-vous des membres des Forces armées canadiennes (FAC) qui ont participé à des missions de maintien de la paix?

Expliquer ce qui suit aux élèves :

• Le concept de maintien de la paix a été inventé après les deux guerres mondiales. Des dizaines de millions de personnes sont mortes pendant ces conflits. Par la suite, les membres de la communauté internationale ont cherché des moyens de prévenir de futurs conflits.
• Le Canada a joué un rôle clé dans la création du concept de maintien de la paix des Nations Unies (ONU). Depuis la fin des années 1940, de nombreux membres des Forces armées canadiennes ont participé à des missions de maintien de la paix. Ils ont participé à des opérations de paix de l’ONU, de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et à d’autres opérations de paix multinationales.
• Les Casques bleus (ou gardiens de la paix) sont des troupes internationales neutres. Leur patrie les envoie dans des pays en crise pour aider à réduire les tensions et à rétablir la paix. Ils jouent des rôles essentiels, notamment :
• surveillance des cessez-le-feu;
• patrouille dans des zones tampons;
• déminage;
• enquête sur les crimes de guerre;
• aide aux réfugiés;
• aide humanitaire.
• Plus de 125 000 membres des FAC ont participé à des missions internationales de maintien de la paix dans des dizaines de pays. Environ 130 d’entre eux ont perdu la vie. Beaucoup sont rentrés chez eux avec des blessures physiques et psychologiques.
• D’autres Canadiens ont participé à ces missions. Il s’agit de diplomates, de civils, de milliers de membres de la Gendarmerie royale du Canada et d’autres corps policiers.

Vous pourriez aussi montrer l’une de ces vidéos sur le maintien de la paix :

• États de service : Opérations de paix (Historica Canada)
• Moments commémoratifs – Maintien de la paix (Anciens Combattants Canada)

Établir un lien avec le Rwanda

Montrez à la classe cette carte des missions canadiennes de maintien de la paix dans le monde. Trouvez le Rwanda et montrez à quel point ce pays est loin de nous. Demandez aux élèves s’ils connaissent quelqu’un qui vient du Rwanda ou de cette région de l’Afrique.

Recherche : Génocide au Rwanda

Expliquez aux élèves qu’ils apprendront à connaître la mission de maintien de la paix du Canada au Rwanda. Soulignez qu’il s’agit d’un chapitre très triste, mais important, de l’histoire du maintien de la paix au Canada.

Un génocide s’est produit au Rwanda au début des années 1990. Des centaines de milliers de personnes ont été tuées. La situation a profondément affecté de nombreux membres des Forces armées canadiennes qui ont servi là-bas. Certains d’entre eux, comme le général Roméo Dallaire, sont devenus d’importants défenseurs du changement. Pour comprendre pourquoi ce changement est si important, il faut d’abord comprendre ce qui s’est passé au Rwanda.

Demandez à votre classe de lire le feuillet historique Les Forces armées canadiennes au Rwanda ou d’explorer l’une des sources ci-dessous. Cela les aidera à mieux comprendre ce qui s’est passé et les défis que les membres des Forces armées canadiennes ont dû relever.

Créer une chronologie

Demandez à vos élèves ce qu’ils ont appris dans l’article sur ce qui s’est passé au Rwanda. Vous pouvez mettre en évidence certains des renseignements clés ci-dessous. Au tableau, créez une chronologie des événements :

• Le Rwanda est une petite nation au centre de l’Afrique. Il y deux groupes ethniques majoritaires : Les Hutus et les Tutsis, ainsi qu’un troisième groupe ethnique plus petit, les Twas. Les Tutsis ont dominé l’économie et la politique au Rwanda pour des centaines d’années en raison d’une décision du roi.
• Les Hutus, les Tutsis et les Twas ont longtemps vécu ensemble de manière pacifique au Rwanda. Presque tous les Rwandais parlaient Kinyarwanda. Les mariages entre groupes ethniques étaient fréquents, de même que les échanges culturels et religieux. Avant le milieu du 20^e siècle, les disputes n’ont pas causé de guerres ni de massacres.
• Au cours de la période coloniale européenne, les Allemands et ensuite les Belges ont mis l’emphase sur les différences entre les Hutus et les Tutsis.
• En 1932, les Belges ont formalisé les différences entre les groupes ethniques, en utilisant entre autres des cartes d’identité affichant l’origine ethnique. Les Tutsis ont été avantagés par les Belges car ils étaient moins nombreux; cette situation, selon le gouvernement colonial, allait faciliter le contrôle dans le pays.
• Suite au décès du roi Tutsi Rudahigwa en 1959, il y eut un soulèvement de Hutus, qui ont tué des milliers de Tutsis et la violence prit de l’ampleur.
• Le Rwanda obtient l’indépendance de la Belgique en 1961, mais l’agitation se poursuit.
• Au début des années 1990, les tensions se sont transformées en violence et une guerre civile a éclaté.
• Dès 1993,  certains pays des Nations Unies (ONU), dont le Canada, ont participé à des missions de maintien de la paix au Rwanda.
• Même avec la mission de l’ONU au Rwanda, la crise s’est transformée en cauchemar en avril 1994. Les Hutus ont commencé à massacrer des centaines de milliers de Tutsis et de Hutus modérés. Plus de 800 000 personnes sont mortes lors du génocide au Rwanda.
• Plus de 600 soldats canadiens ont participé à des missions de paix de l’ONU au Rwanda de 1993 à 1996. Cependant, les soldats de l’ONU étaient trop peu nombreux pendant le génocide. Ils n’avaient pas le mandat de l’ONU d’essayer de mettre fin à ces tueries.
• Les membres des Forces armées canadiennes se trouvaient au milieu d’une zone de conflit chaotique. Certains vétérans qui ont servi au Rwanda ont souffert d’un trouble émotionnel grave appelé état de stress post‑traumatique (ÉSPT).

Autres ressources

Pour approfondir l’apprentissage, divisez votre classe en groupes. Demandez à chaque groupe d’envisager une source d’information différente, par exemple :

• En vedette sur le Web : Opérations des FAC au Rwanda (Anciens Combattants Canada)
• Feuillet historique : Les Forces armées canadiennes au Rwanda (Anciens Combattants Canada)
• Textes et vidéos : Qu’est-ce qui a mené au génocide des Tutsis au Rwanda? (Musée canadien pour les droits de la personne)
• Article : Casques bleus canadiens au Rwanda (Encyclopédie Canadienne)
• Site Web : Programme de communication sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 et l’ONU (Nations Unies)

Discutez de ce que chaque groupe a appris pour créer une chronologie.

Général Dallaire – La diplomatie par le chocolat avec des enfants recrutés et utilisés comme soldats au Rwanda

Expliquez aux élèves que le lieutenant-général (à la retraite) Roméo Dallaire a commandé la mission de maintien de la paix de l’ONU au Rwanda. La mission, y compris les Forces canadiennes, a eu lieu pendant le génocide de 1994 au Rwanda. Roméo Dallaire a été témoin de choses horribles pendant son séjour là‑bas. Aujourd’hui, nous découvrirons un incident particulier qui a façonné sa vie après son service militaire. 

Dans cette vidéo, nous entendrons également Tareq Hadhad. La famille Hadhad a fui la guerre en Syrie. Ils sont arrivés au Canada en tant que réfugiés. La famille a démarré une chocolaterie en Nouvelle-Écosse appelée Peace by Chocolate. Aujourd’hui, ils sont des défenseurs de la paix.

Regardez la vidéo : La diplomatie par le chocolat au Rwanda (5 minutes 20 secondes)

Discussion vidéo

Demandez aux élèves ce qu’ils pensent de l’histoire racontée par le lieutenant-général Dallaire. Voici des questions que vous pourriez poser :

• Que pensez-vous de l’idée que des adultes recrutent des enfants comme soldats?
• Pourquoi pensez-vous qu’il est plus difficile pour un gardien de la paix d’interagir avec des enfants utilisés comme soldats qu’avec des adultes?
• Comment la tablette de chocolat a-t-elle aidé le général Dallaire à désamorcer cette situation tendue?

Expliquez aux élèves que le lieutenant-général Dallaire a continué d’être un leader à son retour au Canada. Il a courageusement parlé en public de sa lutte contre l’ÉSPT. Cela a aidé d’autres soldats aux prises avec l’ÉSPT à comprendre qu’ils ne sont pas seuls. Il est devenu sénateur au Parlement du Canada. Il a également fondé l’Institut Dallaire, qui travaille fort pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants soldats dans le monde entier.

Activité artistique : Préparez votre propre emballage de tablette de chocolat

Les élèves ont maintenant pris connaissance du génocide de 1994 au Rwanda. Ils ont discuté de la rencontre que le lieutenant-général Dallaire a eue avec un enfant utilisé comme soldat au Rwanda. Ils ont découvert comment une tablette de chocolat a contribué à désamorcer une situation tendue.

Leur mission est maintenant de créer un emballage pour une tablette de chocolat qui fait la promotion de la paix, du Souvenir et de la reconnaissance. 

Avant de commencer, parlez aux élèves de l’importance de la commémoration et de la reconnaissance. Les vétérans ont travaillé fort pour assurer notre sécurité et la sécurité dans le monde. Ils méritent nos remerciements. La recherche a également démontré que la reconnaissance est importante pour la santé mentale et le bien-être des vétérans.

Les symboles nous aident à nous souvenir des gens que nous avons perdus et à reconnaître le travail important de ceux qui ont servi dans l’armée canadienne.

Invitez les élèves à utiliser ce qu’ils ont appris pour concevoir une étiquette pour une tablette de chocolat. Ils devront choisir un nom pour leur tablette de chocolat et illustrer l’étiquette par au moins un symbole lié à la paix, au Souvenir ou à la reconnaissance. Les étiquettes peuvent être dessinées à la main ou créées numériquement, et vous pouvez télécharger notre modèle d’étiquette de barre de chocolat.

Planification de projet

Voici quelques éléments auxquels les élèves devraient réfléchir lorsqu’ils travaillent :

• Quelles couleurs associez-vous à la paix, au Souvenir ou à la reconnaissance? (colombes blanches, couronnes vertes, coquelicots rouges, etc.)
• Quels symboles pourriez-vous utiliser? (colombes, coquelicots, signes de paix, drapeaux, plumes d’aigle, etc.)
• Quel nom choisirez-vous pour votre tablette de chocolat? Ne vous limitez pas à votre langue maternelle. Il y a beaucoup de mots que vous pourriez choisir parmi d’autres langues, notamment les langues autochtones du Canada.
• Qui est l’auditoire et comment cela pourrait-il influencer vos choix de conception? (les jeunes, les enfants, les adolescents, les adultes.)
• Quel support utiliserez-vous (crayon et papier, peinture, maquette numérique, etc.)?

Présentations et affichage

Demandez aux élèves de présenter leur œuvre pour l’emballage de la tablette de chocolat à la classe. Ils doivent expliquer chaque élément dont ils ont tenu compte au moment de le concevoir.

Affichez les œuvres dans votre salle de classe. Nous vous encourageons à prendre des photos et à les publier sur les médias sociaux avec le mot‑clic #LeCanadaSeSouvient.

Discussion de synthèse

Le sujet abordé dans ce plan de leçon est très délicat. Il est difficile de parler d’enfants recrutés et utilisés comme soldats et du génocide au Rwanda. Vous et vos élèves avez peut-être trouvé la situation difficile émotionnellement.

Le plan de leçon vise à amorcer une réflexion sur la guerre, la paix et les défis du maintien de la paix. Il nous encourage également à réfléchir aux droits des enfants à la paix, à la sécurité et à la sûreté.

Assurez-vous de mettre fin à l’activité de façon positive et pacifique. Si votre école le permet, vous pourriez distribuer du chocolat aux élèves de la classe. Reconnaissez que les événements au Rwanda et l’histoire du général Dallaire au sujet de la tablette de chocolat sont difficiles à apprendre et à enseigner. Les Canadiens ont beaucoup appris sur le maintien de la paix au Rwanda. Cela a entraîné des changements dans la façon dont les missions de maintien de la paix sont structurées et dans le soutien offert aux vétérans.

L’Institut Dallaire continue de réclamer des changements et la protection des enfants. En outre, les personnes touchées par la guerre, comme la famille Hadhad, continuent de transmettre un message de paix fort. Rappelez à votre classe que la paix est fragile et qu’elle commence par nos propres actions.

Enfin, soulignez que le Rwanda travaille fort pour se reconstruire. Malgré toutes les difficultés que le pays a connues, une génération de jeunes rwandais a grandi dans la paix. Le pays a investi dans l’éducation des jeunes sur l’importance de la paix, de la justice et de la réconciliation. La paix ne peut être tenue pour acquise nulle part dans le monde. Mais aujourd’hui, le Rwanda nous montre qu’il est possible de revenir à la paix.

Terminez la leçon avec la vidéo Peace is possible produite par l’Institut Dallaire (2 minutes 20 secondes). La vidéo est en anglais avec des sous-titres en français.

Ces ressources ont été développées avec la collaboration du Dallaire Institute for Children, Peace, and Security.