L’aéroport à Sarajevo en juillet 1992
Des héros se racontent - Forces armées canadiennes
Transcription
On est arrivés au mois d'avril et au mois de juillet,
le bataillon a reçu l'ordre d'aller faire l'ouverture
de l'aéroport de Sarajevo.
On a quitté nos maisons de peloton et puis on est allés
ouvrir l'aéroport et on est restés là à peu près un mois.
Il a fallu recommencer à zéro.
Des positions défensives et puis je ne comprenais pas
pourquoi on faisait des positions creusées dans la terre,
j'ai dit voyons donc, on est les Nations Unies,
on ne se fera pas tirer dessus!
Non, on se fait tirer dessus.
Là je comprenais la dynamique.
Quand un boss te dis de faire de quoi,
il y a une raison pour. Fais-le.
Plus tard dans ma carrière, ça m'a suivi.
Je ne chialais plus trop trop
quand quelqu'un me disait tu vas creuser un trou. Oui.
Intervieweur :Est-ce que vous pouvez me parler, est-ce que vous
vous rappelez de ça l'épisode de l'aéroport de Sarajevo?
Oui. On est arrivés, moi quand je suis arrivé,
peut-être une journée ou deux,
une journée après mon peloton.
Ça a pris je pense 72 heures monter à Sarajevo,
c'était long parce qu'il y avait différents check points
et c'était pas si loin que ça sur la map,
mais des contournements avec des belligérants.
Comme je vous ai dit, moi,un moment donné,
j'ai été qualifié comme ambulancier, d'un truck d'ambulance,
ils ont dit, toi tu es qualifié, et c'est comme une ressource rare.
Fait qu'à place de partir d'une boite de truck
avec mes chums, fallait que je chauffe un truck d'ambulance.
Quand je suis arrivé une journée plus tard que ma gang,
j'ai fait les shifts de garde avec mes chums,
et là c'était comme un show dans les premières loges.
Ça tirait partout.
C'était un shift de nuit en plus, tu voyais les traceuses,
tu entendais l'artillerie au loin et là ça tirait.
Je disais Wow! Là, je suis à la guerre pour vrai.
Ça été ça la dynamique tout le long.
C'était des shifts de garde, on rapportait les coups de feu,
ce qui se passait dans notre secteur.
Quand tu faisais pas ça tu faisais des trous,
des sandbags, des choses comme ça.
Intervieweur : L'épisode de l'aéroport, c'est un épisode
important dans ce conflit-là?
Oui, parce que l'aéroport,
c'est nous autres qui a ouvert l'aéroport,
on a été capables de recevoir l'aide humanitaire qui arrive
pour qu'après ça on puisse continuer dans la région de Sarajevo.
Je suis content d'avoir participé et puis c'est pour ça que l'unité en 2002,
a reçu un petit lion, c'est la mention élogieuse du commandant en chef,
c'est la première mention ou la deuxième,
je pense que nous autres et la gang
de la poche de Medak des PPCLI qui l'a eu.
On est les premiers à avoir eu pour un acte de guerre.
Une unité qui a fait preuve de courage exemplaire
et qui a fait une différence en terrain de guerre.
À l'aéroport, le bataillon au complet quasiment était là,
à part une petite gang qui avait resté en arrière
mais c'était l'unité en majorité.
Plus, on avait une compagnie, si je ne me trompe pas, de RCR,
parce qu'avec l'unité il y avait une compagnie attachée de Baden-Baden,
les RCR c'est de l'infanterie comme nous autres les 22,
mais anglophones, il y avait une compagnie
d'eux autres avec nous autres.
Ça a duré un mois Sarajevo.
Après ça, si je ne me trompe pas,
c'est les Français qui sont venus nous relayer
puis après ça on est retournés dans notre secteur en Croatie.
Description
M. Vachon raconte le long trajet vers l’aéroport de Sarajevo, où le Royal 22e Régiment a joué un rôle important pour permettre l’arrivée de l’aide humanitaire. Leurs actions ont été reconnues en 2002 avec la mention élogieuse du commandant en chef.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d'enregistrement :
- 8 décembre 2013
- Durée :
- 2:45
- Personne interviewée :
- Jean Vachon
- Guerre ou mission :
- Forces armées canadiennes
- Emplacement géographique :
- Yougoslavie
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Royal 22e Régiment
- Grade militaire :
- Major
- Date de modification :