Torpillé (première partie)
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Information sur le média
- Moyen : Vidéo
- Propriétaire : Anciens Combattants Canada
- Durée : 3:43
- Droit d'auteur ou de reproduction
Autres capsules
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Détails
Torpillé (première partie)
M. Jobin et ses camarades sont envoyés au nord de l’Écosse. Ils escortent un convoi militaire allant aider les Russes. En chemin, des sous-marins allemands croisent leur chemin.
Guy Jobin
Le père de M. Jobin était chimiste dans un moulin à Chandler, en Gaspésie. Lors de la crise économique, il part travailler à Masson, en Outaouais, et la famille le rejoint 18 mois plus tard. Installé à Buckingham, la guerre est déclarée et, étant attiré par les bateaux, le jeune Guy Jobin veut s’engager dans la marine. Il fait son entraînement de base à Québec et va ensuite à Halifax pour devenir canonnier, avant de se retrouver en Colombie-Britanique. Son groupe de Canadiens part sur le porte-avion britannique HMS Nabob. Pour diverses raisons, ils descendent la côte du Pacifique, traverse le Panama, puis s’arrêtent en Virginie avant d’arriver en à Liverpool (Angleterre) où ils constatent les dégâts d’une ville bombardée pendant neuf jours par les Allemands. Ils feront ainsi plusieurs missions en eaux britanniques. Lors d’une mission en direction du Scapa Flow au nord de l’Écosse, le bateau est touché par une torpille. M. Jobin est hospitalisé quelque temps à son retour au Canada.
Transcription
Torpillé (1ère partie)Une bonne journée, on nous envoie à Scapa Flow, au nord de l’Écosse, sur le Murmansk Run. Fait qu’on a monté à Scapa Flow et puis on était rattaché à la marine anglaise. On escortait des convois militaires qui arrivaient d’l’Amérique, t’sais, Canada, pis les Etats-Unis, pour alimenter l’armée russe qui faisait face aux divisions allemandes dans l’temps. Parce qu’y avaient rien les russes, y avaient perdu 20 millions d’hommes, j’pense, à c’moment là, là, pis fallait les alimenter. Pis y faisaient face aux divisions allemandes, pis les Allemands étaient rendus pas mal loin en Russie. Mais pendant qu’on faisait ça, y’avait l’fameux Tirpitz, y avait l’Graf Spee, y avait l’Tirpitz, le Bismarck. L’Bismarck, y avait été coulé l’long des côtes d’Afrique pas longtemps avant, mais y restait l’Tirpitz, qui était dans un fjord, en Norvège. Puis fallait qui sorte de d’là, l’hiver s’en v’nait. Pis, lui, fallait qui sorte de d’là, pis s’en aller en Belgique, où y fait plus chaud. Fait qu’là flotte anglaise, on l’attendait, quant qu’le… Pis nous, nos avions allaient l’bombarder… Y était placé entre deux fjords là, deux montagnes élevées là, pis on pouvait pas l’prendre de côté. Nos avions, y lançaient des torpilles, c’est bon, mais y pouvaient pas l’prendre de côté parc’que les montagnes, les fjords étaient trop hauts. Pis en avant, en arrière ou en arrière, en avant, l’arrière y était vers la terre lui… T’as pas d’target, t’sais, c’est pas assez gros, t’sais, tu peux pas t’tromper pour un lucky shot. Mais là, fallait qui sorte de d’là. Nos avions ont réussi à l’endommager un peu, mais pas pour la peine. Mais lui, y avait ses sous-marins en avant d’lui, dans l’Arctique là. Pis y montaient, y r’gardaient si y passait quelqu’un, pis y r’descendaient sans partir le moteur. Pis y t’avaient mis toute une gang de sous-marins là, là, pour le surveiller. Dès qu’y sorte là, y vont l’protéger.
Fait que, y a commencé à sortir un peu, pis nous autres, ben, on avançait un peu plus. Un moment donné, y est arrivé c’qui d’vait arriver – pis on n’est pas les seuls – on a r’çu une torpille. On avait… dans la cale – parc’qu’y restait… nos avions lançaient encore des bombes de cinq-cents… lançaient des bombes de cinq-cents livres – ben c’tait storé en que’que part ça. On l’gardait pas dans nos poches. Fait qu’si la torpille avait rentrée dans les bombes de cinq-cents livres là, on s’rait encore après monter… On s’rait encore après faire un bout [rires]. T’sais… Ça aurait l’vé en… A pas frappé – a frappé en-d’ssous d’la cuisine, à l’heure du souper. Pis dans l’fond de d’ça, dans l’fond d’ces bateaux-là, y’avait un gros équipage, c’est pas un p’tit cul d’une assiette, là . [inaudible]. Y’ont tout tuer les cooks… J’étais pas loin de d’là moi, j’suis sorti de d’là, j’sais pas comment ça s’fait. Pour sortir de d’là, là… Pis, j’te parlais t’à l’heure de l’équipage qui s’occupe de sécuriser l’ship après un torpillage. Ben eux autres, y barraient les portes en bas. Fait qu’ceux qui restaient pris barrés en d’dans étaient finis, t’sais. Pis moi j’entendais les portes fermer derrière moi pis… Eh, on « s’poussayait » pour monter de d’là…
À suivre …
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