Mémorial du caporal Francis Pegahmagabow
Ville/Province : CFB Borden, ON
Numéro du monument : 35078-059
Type : Tumulus
Adresse : 620 chemin Ortona
Lieu : Base des Forces canadiennes Borden
Coordonnées GPS : Lat: 44.26301 Long: -79.90156
Le caporal Francis Pegahmagabow, un Ojibwa de la Première Nation de Wasauksing, n’a pas seulement été l’un des tireurs d’élite et des éclaireurs les plus efficaces du Corps expéditionnaire canadien, il est aussi le plus décoré parmi les Autochtones ayant participé à la Première Guerre mondiale. Décoré trois fois pour actes de bravoure et de dévouement sous le feu ennemi en Belgique et en France, il a reçu la Médaille militaire à deux barrettes, décernée seulement à 38 Canadiens, chaque barrette représentant un acte de bravoure.
Francis Pegahmagabow est né le 9 mars 1889. Son père, qui appartenait à la Première Nation de Wasauksing, est mort de maladie alors que Pegahmagabow n’était encore qu’un bébé. Sa mère étant également tombée malade, il a été élevé par des membres de sa famille de la Première Nation de Shawanaga. Dans sa jeunesse, il s’est essayé à plusieurs métiers, devenant notamment marin sur les bateaux qui circulaient dans la baie Georgienne. À 21 ans, il a appris à lire et à écrire en anglais, une compétence rare pour la génération de Pegahmagabow. Il a fait partie des premières recrues de la Première Guerre mondiale, s’engageant dès le 13 août 1914, malgré une interdiction initiale contre l’enrôlement des Autochtones.
Il a servi au sein du 23rd Northern Pioneers, régiment basé à Parry Sound ayant été plus tard fusionné avec le 1er Bataillon du Corps expéditionnaire canadien. Il a combattu sur le front Ouest pendant les quatre années de la Grande Guerre, atteignant le grade de caporal le 1er novembre 1917. Surnommé « Peggy » par ses camarades de l’armée, il a rapidement démontré qu’il n’avait pas son pareil pour le courage et les capacités. En 1916, il a été l’un des premiers Canadiens à recevoir la Médaille militaire. Il a reçu la première de ses trois mentions élogieuses pour avoir affronté le feu adverse à plusieurs reprises en transportant des messages d’une importance vitale le long des lignes, lors des batailles d’Ypres, de Festubert et de Givenchy.
Homme de spiritualité, Pegahmagabow tenait avec lui un sac de plantes médicinales ojibwa et croyait que celui-ci l’aiderait à demeurer en sécurité. Il était constamment exposé au danger, y compris lors de la deuxième bataille d’Ypres où l’armée allemande a utilisé pour la première fois une arme chimique : le chlore gazeux. À ce propos, le Dr McInnes a expliqué qu’après la guerre, son arrière-grand-père a souffert de problèmes respiratoires qui sont devenus si graves qu’il devait dormir assis.
Blessé à la jambe au combat en France en septembre 1916, le héros de guerre a pu retourner aux combats à temps pour participer à la bataille sanglante de Passchendaele. C’est pendant cette bataille si intense que les Alliés ont perdu quelque 16 000 hommes et qu’on lui a décerné la première barrette de sa Médaille militaire. Dans sa mention élogieuse, on peut lire :
« Passchendaele, les 6 et 7 novembre 1917, ce s/off [sous-officier] fit un excellent travail. Avant et après l’attaque, il se tint en contact avec les flancs, les informant des unités qu’il avait vues, renseignements confirmant le succès de l’attaque et permettant de gagner un temps précieux pour l’opération de regroupement. Il conduisit en outre la relève à l’endroit où elle devait se trouver, après qu’elle se fut égarée. »
À la suite de ses actes à la bataille de la Scarpe en août 1918, le Sgt Pegahmagabow a reçu sa deuxième barrette. La mention qui suit révèle une fois de plus sa bravoure sous le feu de l’ennemi :
« Pendant les opérations du 30 août 1918, dans la tranchée d’Orix, près du bois Upton, tandis que sa compagnie n’avait presque plus de munitions et était en danger d’être encerclée, ce sous-officier partit à l’assaut sous le feu nourri des mitrailleuses et des fusils afin de ramener suffisamment de munitions pour permettre au poste de continuer l’attaque et d’aider à repousser les contre-attaques massives de l’ennemi. »
Son bilan comme tireur d’élite est tout aussi impressionnant. Même s’il n’y a pas de chiffres consignés à ce sujet puisqu’il travaillait seul, on rapporte que, grâce à sa très grande adresse, il aurait abattu jusqu’à 378 soldats ennemis. Son arrière-petit-fils, le Dr McInnes, souligne toutefois que son arrière-grand-père n’a jamais parlé à sa famille de son rôle à titre de tireur d’élite.
L’arrière-grand-père de Pegahmagabow a combattu pour les Britanniques lors de la guerre de 1812 et il espérait que sa volonté de servir lors de la Première Guerre mondiale contribuerait à changer la perception à l’égard des peuples autochtones. Pegahmagabow l’a fait remarquer lui-même dans une entrevue accordée en 1919 au Toronto Evening Telegram, en déclarant : « Je suis parti à la guerre volontairement, aussi rapidement que l’homme blanc ». Ayant terminé la guerre avec le grade de caporal, de retour chez lui en 1919, le vétéran a retrouvé un contexte politique où les contraintes pesaient autant sur les Autochtones qu’avant la guerre.
Pegahmagabow a épousé Eva Nanibush Tronche, a eu huit enfants. Il est devenu militant politique et a siégé comme conseiller et chef de bande pour la Première Nation de Wasauksing. Il a été élu chef suprême du gouvernement national indien et était également membre de la Fraternité nationale des Indiens, un organisme précurseur de l’Assemblée des Premières Nations.
Au milieu des années 1920, il s’est à nouveau enrôlé dans la milice et a servi dans la milice active non permanente au sein de la Compagnie A du 23rd Northern Pioneers. Le vétéran décoré est décédé le 5 août 1952 d’une crise cardiaque au sein de la collectivité de Wasauksing. On lui a rendu honneur en le faisant entrer au Temple de la renommée des Indiens et en rebaptisant à son nom le QG du 3e Groupe de patrouille des Rangers canadiens de la Base des Forces canadiennes à Borden, Ontario, en 2006.
Inscription sur le mémorial
Dedicated
to the memory of
Corporal Francis Pegahmagabow, MM
1889 - 1952
A member of the
Parry Island Band,
a hero of the First World War and
Canada's most dedicated
Aboriginal Soldier
Unveiled by
The Hon. James K. Bartleman.
O. Ont., Lieutenant-Governor of Ontario
6 June 2006
À la mémoire du
Caporal Francis Pegahmagabow, MM
1889 - 1952
Membre de la
bande de Parry Island,
héros de la
Première Guerre mondiale et
soldat autochotone
le plus décoré du Canada's
Dévoilé par
l'hon. James K. Bartleman.
O. Ont., lieutenant-governeur de l'Ontario
le 6 juin 2006
Vue sur la rue
Note
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