Sgt (retraité) Robert « Bob » George
Au cours des 50 dernières années, des milliers de Canadiens ont participé aux efforts de paix en Égypte. Leur service a touché la vie de nombreuses personnes, en particulier dans un pays marqué par des conflits.
Le Sgt (retraité) Robert « Bob » George y a servi en 1960-1961, et à nouveau en 1965-1966. Voici l'histoire de Bob – racontée dans ses propres mots.
Égypte
S'est enrôlée
1957
Affectations
- Gagetown (Nouveau-Brunswick)
- Petawawa (Ontario)
- Shilo (Manitoba)
- Carp (Ontario)
- Kingston (Ontario)
- Borden (Ontario)
- Winnipeg (Manitoba)
Expérience opérationnelle
- 1960-1961, 1965-1966 Gaza (FUNU I)
- 1963 Congo
Pourquoi avez-vous été envoyé en Égypte? Que saviez-vous au sujet de la mission?
À l’été 1959, j’étais affecté au 3e Escadron des transmissions au Camp Gagetown, au Nouveau-Brunswick. J’avais 19 ans, je venais de terminer mon instruction de base et une formation dans les métiers (conducteur, transport mécanique). J’ai reçu mes ordres pour le déploiement de la Force d'urgence des Nations Unies (FUNU) dans la bande de Gaza. C’était simplement un remplacement individuel. Il n’y avait pas d’autre raison. Je ne savais rien de la mission et aucune information n’avait été fournie avant le départ. Je devais apprendre sur le tas. En septembre, je suis monté à bord d’un avion North Star bruyant et lent avec des escales à Gander, aux Açores, à Gibraltar, à Pise et enfin à El Arish, en Égypte, près de la frontière de la bande de Gaza. J’ai ensuite pris un transport terrestre de là à Rafah, où je suis resté pendant la majeure partie de ma mission.
Décrivez votre rôle pendant votre participation à la FUNU. Y a-t-il eu des moments mémorables?
J’ai habité à Charm-el-Cheikh pendant un mois en décembre 1960. C’est un endroit particulièrement désolé. Il n’avait pas plu depuis plus de vingt ans; la chaleur pouvait être insupportable (pas de climatisation) et nous n’avions de l’électricité que pendant la journée. Je supervisais le générateur PE 95 responsable de l’alimentation électrique, qui était nécessaire pour la communication régulière (radio et télétype) avec notre station d’accueil à Gaza City. Des rapports de situation devaient être faits chaque jour.
Nous gardions le contact avec le QG de Gaza par radio et avec les avions arrivant chaque semaine d’El Arish. C’était notre seul moyen d’approvisionnement et de rotation du personnel. Il y avait aussi un petit groupe d’ingénieurs du contingent canadien qui entretenaient les bâtiments – tels qu’ils étaient – et exploitaient une usine de dessalement de l’eau potable.
C’était la plus grande expérience de ma jeune vie. Il n’y avait ni personnes ni routes dans le secteur. L’eau et les plages étaient intactes. Il y avait des millions de coquillages à trouver. Il y a une famille bédouine de trois personnes et quelques chèvres qui sont passées un jour. Dieu sait de quoi ils vivaient. Il n’y avait pas un brin d’herbe à la ronde.
C’est un bataillon suédois qui formait la compagnie de garde des Nations Unies, c’était un super groupe. Nous avons pu en apprendre davantage sur les gens d’un autre pays et certaines de leurs coutumes. Il y avait un petit détachement au nord de Sharm, où un groupe de Suédois enregistrait et signalait les navires qui passaient par cet endroit étroit près de l’Arabie saoudite. Sur le chemin, il y avait un puits dans lequel Moïse est censé avoir bu lors de son voyage depuis le mont Victoria, où il a reçu les dix commandements. Je ne m’y suis pas abreuvé.
Cela semble si désolé – ce qui était le cas – mais c’était tellement fascinant pour un jeune, de pouvoir explorer une région qui avait été touchée par la guerre en 1948 et qui était restée pratiquement intacte depuis lors. Il y avait des cimetières, des champs de mines et aucune carte. Nous devions faire attention où nous allions.
J’étais déçu de devoir partir, ne sachant pas qu’exactement cinq ans plus tard, je reviendrais essentiellement au même endroit que j’avais quitté. Aucune amélioration, aucun ajout, même générateur à entretenir. C’était toujours un endroit aussi excitant à visiter à nouveau.
Quel a été le plus grand défi auquel vous avez été confronté pendant votre service?
Le plus grand défi était le style de vie différent de chez nous. Heureusement, grâce à mon jeune âge, je pouvais m’adapter à presque tout.
Comment avez-vous surmonté ce défi?
Il était parfois difficile de se tenir occupé, car nous n’avions pas accès aux commodités modernes. Il y avait de la bonne bière à boire et une plage de sable pour nager dans la Méditerranée.
Je me suis fait de bons amis, mais comme nous venions de partout au Canada, c’était généralement des amitiés à court terme.
Enfin, qu’aimeriez-vous que les Canadiens sachent sur vous et sur vos expériences en tant que gardien de la paix canadien?
Je ne me rendais pas compte à l’époque de l’importance que les Nations Unies ont dans le monde. Je le sais maintenant. Je souhaiterais seulement qu’elles puissent en faire plus de nos jours pour régler les conflits dans le monde.
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