Conducteur-Opérateur (à la retraite) Lorne « Fig » Figley
Lorne « Fig » Figley est né le 22 janvier 1924 à Sanctuary, en Saskatchewan. M. Figley s’est enrôlé à Saskatoon en octobre 1942, à l’âge de 18 ans. Il a fait son instruction de base à Regina, puis a poursuivi à Valcartier son instruction avancée en conduite de camions lourds. Il a effectué la deuxième moitié de son service au sein du 664e escadron (RAF), qui était un escadron de poste d’observation aérien majoritairement canadien.
M. Figley s’est joint à l’équipe avec l’intention de faire sa part – mais une fois son instruction avancée commencée, la situation a rapidement changé. « Lorsque j’étais à Valcartier, mon peloton en entier a attrapé les oreillons. Ceux qui ont guéri en quelques semaines sont retournés à l’unité pour ensuite être envoyés en Angleterre. Le reste d’entre nous est demeuré à l’hôpital St Sacrement à Québec. » Une fois réaffecté, M. Figley a suivi un autre cours d’instruction d’officier à Kingston, il s’est porté volontaire pour servir outre mer et il a fini par se rendre en Angleterre à bord du Queen Mary au début de 1944.
« Nous déplacions notre base d’opérations tous les deux ou trois jours, vidant les bunkers de l’artillerie allemande en Belgique et au Nord jusqu’aux zones côtières des Pays Bas. »
Pendant son instruction d’artillerie en Angleterre, il a été choisi pour l’instruction des forces spéciales pour le repérage de l’artillerie et l’entretien et la réparation des radios sans fil. Sa formation a fait de lui le candidat idéal pour le 664e escadron (RAF), auquel il s’est joint à l’automne de 1944. Son unité était responsable de repérer l’artillerie ennemie. « Nous déplacions notre base d’opérations tous les deux ou trois jours, vidant les bunkers de l’artillerie allemande en Belgique et au Nord jusqu’aux zones côtières des Pays Bas. » Le 664e escadron (RAF) a aussi joué un rôle important dans la libération des Pays Bas. « Nous étions des forces si spéciales, il n’y avait personne comme nous nulle part ailleurs. »
Un des principaux rôles de M. Figley était de veiller à la mise à jour quotidienne des codes radio pour éviter que les Allemands n’interceptent leurs communications. On lui a donné son propre camion de trois tonnes flambant neuf qui a servi à transporter et à stocker l’équipement des radios sans fil utilisé dans les avions. Il a installé un lit dans son camion pour pouvoir surveiller son équipement en tout temps. « On ne pouvait pas laisser les radios à bord des avions pendant la nuit. Lorsque les avions arrivaient, il fallait sortir les radios, car on ne voulait pas qu’un voleur allemand se faufile à l’intérieur. »
M. Figley a pris son rôle tellement au sérieux que le camion est devenu son logement temporaire. « J’ai dormi dans le camion pendant un an et demi. J’ai volé un beau matelas à ressorts et j’avais un lit à charnières qui se repliait contre le mur pour que les officiers ne le voient pas, » explique M. Figley en riant.
Lorsque la guerre en Europe tirait à sa fin, l’escadron de M. Figley a pris part à un exercice pivot à Emden, en Allemagne. « Nous avons créé la dernière scène du dernier jour de la guerre. Nous avons détruit les canons à Emden. Il s’agissait de gros canons antiaériens qui montaient et descendaient d’un ascenseur pour pouvoir les poser sur quatre étages, et on ne pouvait pas les détruire, car ils étaient recouverts de six pieds de béton... ou du moins, c’est ce que l’on croyait. »
Après la guerre, le 664e escadron (RAF) a rejoint les forces d’occupation en Allemagne où M. Figley a servi dans une grande station des forces aériennes pendant trois mois. Il s’est ensuite établi à Apeldoorn, aux Pays‑Bas, où il offrait des services de messagerie. Il est retourné au Canada en avril 1946. Le 664e escadron (RAF) a été démantelé le 31 mai 1946.
Pour son service, M. Figley a reçu l’Étoile France‑Allemagne, la Médaille de la Défense, la Médaille canadienne du volontaire avec agrafe, la Médaille de la guerre de 1939‑1945 et l’insigne de service général.
« ...Je suis le seul à détenir un record du monde. La vie est belle. »
Après la guerre, M. Figley a épousé sa femme Josephine en 1953 et ils ont eu trois enfants. M. Figley est toujours autonome et il a fait un voyage à Churchill, au Manitoba, en novembre 2019, pour observer les ours polaires. À Noël dernier, il est allé à Cuba avec sa fille et son gendre. Il détient également le record Guinness du plombier le plus âgé au monde. « J’ai exercé ce métier pendant plus de 73 ans et je réponds encore à des appels de service pour de la plomberie et du chauffage. Parmi mes enfants et mes petits enfants, trois sont ingénieurs, quatre sont titulaires d’un doctorat, une est infirmière, deux sont avocats et un est vétérinaire… mais je suis le seul à détenir un record du monde. La vie est belle. »
Pour souligner le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Lorne « Fig » Figley a été ajouté aux Visages de la liberté.
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