S'est enrôlé
Enrôlement à Calgary (Alberta) : 1997
Métier
Technicienne dentaire
Affectations
- NCSM PROVIDER: 1997
- NCSM VILLE DE QUÉBEC : de 1998 à 2001
- Halifax (Nouvelle-Écosse) : de 2001 à 2004
- Bagotville (Québec) : de 2004 à 2008
- Ottawa (Ontario) : de 2008 à 2013
- Valcartier (Québec) : de 2013 à 2015
- CISP Ottawa et Kingston (Ontario) : de 2015 à 2017
Introduction
Guylaine Lamoureux s’est engagée dans la marine en 1997, à l’âge de 26 ans. Technicienne dentaire de de profession, Guylaine – Guy pour les intimes – a vu le service militaire comme une opportunité d’utiliser sa formation de façons nouvelles. Les 21 années qui ont suivi ont été tour à tour inspirantes, stimulantes, gratifiantes et déchirantes.
« J’étais dans mon élément », dit Guy. « Quand j’ai suivi l’instruction de base en 1997, notre peloton a commencé avec 20 femmes et 40 hommes. Nous étions le peloton qui comptait le plus de femmes et nous nous entraidions tous, les femmes et les hommes. »
Après l’instruction de base, Guy a été affectée au NCSM PROVIDER. Pendant cette période, elle est tombée enceinte et a donné naissance à son fils, aujourd’hui âgé de 22 ans. C’est alors qu’elle a commencé à se rendre compte à quel point la vie militaire était différente pour les hommes et les femmes.
« Les attentes des femmes sont très différentes », dit Guy. Au cours de sa carrière militaire, elle « s’est portée volontaire pour enseigner dans les écoles, faire des exercices, effectuer des déploiements ». « Je voulais montrer que ce n’est pas parce que j’étais une femme, ou une mère seule, que je ne pouvais pas atteindre mes objectifs. »
Faire du bon travail par la voie du service
Guy est passée de la marine à l’armée après quatre ans. Elle a été déployée à trois reprises : une fois à bord du NCSM VILLE DE QUEBEC pour une mission de l’OTAN de trois mois dans la mer Adriatique; une fois en 2006 sur le navire de la marine américaine MERCY pour apporter de l’aide humanitaire en Indonésie; et une fois en 2010 pour fournir de l’aide à Haïti.
Bien que chaque mission ait présenté des défis, Guy se souvient de ces moments comme étant exceptionnels. Dans un article qu’elle a écrit à propos de son déploiement en Indonésie, pour Le Vortex de Bagotville, Guy dit : « Cette mission, je la chérirai à jamais dans mon cœur ».
Mais le bien qui a découlé de son travail a continué à être contrebalancé par les défis qu’elle a dû relever en tant que femme dans l’armée.
Gravir les échelons
Guy a rapidement gravi les échelons. « Mais c’était une bataille constante », dit-elle. « Quand j’ai été mutée en dentisterie, c’était à très haute prédominance masculine. J’ai trouvé que la seule façon de m’égaler était d’en faire davantage. »
Le genre a souvent été pris en compte de manière subtile dans l’évolution de sa carrière. Il y en avait aussi d’autres, plus évidentes.
« J’ai suivi des cours de formation en ligne au Collège militaire royal », explique-t-elle. Je me souviens qu’à l’époque, un homme, d’un rang supérieur au mien, m’a dit : "Oh, je n’ai pas ces cours." Et j’ai répondu : "Non, parce que vous n’y êtes pas obligé". Je devais faire en sorte que mon dossier soit encore plus attrayant auprès de la personne qui m’évaluerait au sein du comité. ». Guy a également fait un baccalauréat en psychologie pendant son affectation à Ottawa et à Valcartier de 2008 à 2015.
Réception d’un diagnostic
En 2014, après presque 19 ans de service, Guy a été diagnostiquée comme souffrant d’une blessure de stress opérationnel (BSO). La BSO est une classification relativement récente pour les problèmes de santé mentale liés au service militaire et aux traumatismes. Le diagnostic a mis fin prématurément à son service et a eu des répercussions sur ses études.
« Ma transition a été extrêmement difficile, dit-elle. Je n’étais pas prête à lâcher prise. J’ai toujours été poussée à aller de l’avant et je me disais : "Prends-toi en main, princesse". J’avais cela en moi. Je me disais : "C’est insensé, il ne te manque pas un membre". »
Son diagnostic l’a empêchée de retourner dans son unité dentaire. Malgré sa formation supplémentaire et son profil linguistique, sa réaffectation s’est avérée presque impossible. Elle s’est battue pendant deux ans pour trouver un nouveau poste, mais rien n’a fonctionné. Elle s’est sentie abandonnée par le système où elle avait passé les vingt dernières années.
« Beaucoup de choses se sont améliorées au cours des quatre dernières années, mais quand j’ai commencé ce processus en 2016, ce n’était pas évident, se souvient Guy. Il n’y avait pas beaucoup de renseignements, et le centre de transition manquait de connaissances. J’ai pensé que le mieux pour moi était de me dépêcher à retourner au travail. Je me poussais, même si je n’étais pas prête. Toute cette période était comme un processus de deuil. »
Le pouvoir du soutien familial
Après des années de lutte avec son diagnostic et d’efforts pour être réaffectée, Guy et sa famille ont déménagé à Kingston, en Ontario, où son mari – également dans l’armée – avait récemment été affecté. Le changement d’environnement et le transfert vers un nouveau Centre intégré de soutien au personnel ont apporté un nouvel éclairage sur sa situation.
« L’ironie, c’est que lorsque j’ai reçu ma lettre disant : "Vous êtes libérée dans sept mois", j’étais si heureuse », dit Guy.
Le soutien de sa famille et une vision plus positive de la vie après le service ont aidé Guy à faire la paix avec sa transition. Et malgré les hauts et les bas, elle estime que l’armée est une carrière précieuse, en particulier pour les femmes qui décident de leur avenir.
Quelques conseils pour les autres femmes
« J’encouragerais certainement toute personne, homme ou femme, à s’y joindre, dit Guy. Cela vous donne un but, surtout quand vous partez en déploiement. C’est quelque chose que vous ne pouvez pas expliquer à un civil qui n’a jamais rien fait de tout cela. Et les choses changent. Depuis l’époque où les femmes se sont engagées dans les années 70 ou 80 jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de changements sont survenus. On essaie de se racheter pour tout ce qui est arrivé dans le passé. »
Et quel est le conseil de Guy pour les femmes qui choisissent de marcher sur ses traces?
« À toutes ces femmes fortes qui ont choisi les Forces armées canadiennes où faire carrière ou pour les aider à faire la transition vers la vie civile après le service : "Allez-y un jour à la fois. Acceptez le soutien qui vous entoure. Acceptez votre famille, les personnes qui vous entourent et qui vous soutiendront. Trouvez quelque chose qui vous fasse sourire. Apprenez à vous connaître, car vous devez vivre avec la nouvelle personne que vous êtes devenue". »
- Date de modification :