Tommy Prince
Expert en reconnaissance au sein de la Brigadge du diable, Tommy Prince se déguisa en fermier local afin de raccorder un fil rompu du système de communications, et ce, sous le nez des troupes ennemies. Il est l'un des soldats autochtones les plus décorés au Canada.
Seconde Guerre mondiale Guerre de Corée
Table des matières
Prince de la Brigade
“Dès que j'ai revêtu l'uniforme, je me suis senti devenir un meilleur homme.”
Tommy Prince
Tommy Prince (à droite) avec son frère au palais de Buckingham, où il a reçu deux médailles pour bravoure. (C.J. Woods / Ministère de la Défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-142289)
Enfance de Tommy Prince
Thomas George Prince était l'un des 11 enfants de Henry et Arabella Prince, de la bande Brokenhead à Scanterbury, au Manitoba. Il était l'un des descendants de Peguis, le chef Saulteaux qui avait conduit sa bande de 200 Ojibwas de la région de Sault-Sainte-Marie à la rivière Rouge dans les années 1790, et du chef William Prince, qui avait dirigé l'équipe Ojibwa-Manitoba des Voyageurs du Nil.
Enrôlement dans l'armée
Prince s'enrôla en juin 1940, à l'âge de 24 ans, et commença son service comme sapeur dans le Corps du génie royal canadien. Après deux années de service au sein de ce Corps, il répondit à un appel de volontaires parachutistes et, vers la fin de 1942, il s'entraînait avec le 1er Bataillon canadien de service spécial.
Peu après, ce bataillon sélect fut fusionné à une unité d'élite américaine pour former un bataillon d'avant-garde composé de 1 600 hommes possédant des compétences particulières. C'était, officiellement, la 1re Brigade de service spécial; pour les Allemands, ce serait, la « Brigade du diable ». Au début, cette brigade devait être composée de parachutistes qui sauteraient derrière les lignes ennemies pour saboter leurs installations. Elle devint plutôt un groupe d'assaut polyvalent et acquit une réputation en se spécialisant dans la reconnaissance et les raids. Prince était bien préparé pour en faire partie.
Missions de reconnaissance
Le 8 février 1944, près de Littoria, en Italie, le sergent de reconnaissance Prince espionnait les Allemands. Une ferme abandonnée à 200 mètres de l'ennemi lui servait de poste d'observation, et 1 400 mètres de fil téléphonique lui permettaient de rester en communication avec la brigade. Il voyait très bien les emplacements de l'artillerie ennemie et en fit promptement rapport.
Une fuite rusée
Au cours de ce qui serait une surveillance solo de 24 heures, les lignes de communication de Prince furent coupées par les bombardements. Le sergent ne s'en fit pas pour si peu et, enfilant des vêtements de ferme, il prit une fourche et, en pleine vue des soldats allemands, il se mit à sarcler son champ. Lentement, il avançait le long du fil jusqu'à ce qu'il arrive au point où celui-ci était endommagé. Il se penchait alors comme pour attacher ses lacets, et rapidement, raccordait le fil. Il continua ensuite à envoyer ses rapports et les dommages à l'ennemi continuèrent de s'accumuler. Au total, quatre positions allemandes furent détruites et Prince avait gagné la MM. Comme la citation l'explique : « Le courage du sergent Prince et sa totale indifférence envers sa sécurité furent une inspiration pour ses camarades et un grand avantage pour son unité ».
En Italie, une dernière séance d'information d'une patrouille de la Brigade du diable avant d'accomplir une mission. (Lt Nye / Ministère de la Défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-128986)
Renseignements essentiels
Six mois plus tard, la Brigade du diable entra dans le sud de la France. Le 1er septembre, pendant une tournée de reconnaissance loin derrière les lignes allemandes près de L'Escarène, le sergent Prince et un soldat repérèrent l'emplacement des canons et du camp d'un bataillon de réserve de l'ennemi. Prince marcha sur une distance de 70 kilomètres sur un terrain raboteux et montagneux, pour faire rapport de ces renseignements et conduire la brigade au campement. Ensuite, il prit part à la bataille.
Médailles et honneurs
Par la suite, Prince fut recommandé pour être décoré de la Silver Star, une décoration de l'armée américaine accordée pour bravoure au combat. La citation était très élogieuse :
Le rapport de la patrouille fut si exact que le régiment du sergent Prince avança le 5 septembre 1944, occupa d'autres hauteurs et réussit à anéantir le camp ennemi. Le sens aigu des responsabilités et du devoir du sergent Prince, en plus d'être conforme aux plus hautes traditions du service militaire, l'honore ainsi que les Forces armées des nations alliées.
Lorsque les combats cessèrent dans le sud de la France, Prince fut mandaté au palais de Buckingham où le roi George VI le décora de la Médaille militaire et, au nom du président des États-Unis, de la Silver Star avec ruban. Tommy Prince fut l'un des 59 Canadiens à qui l'on décerna la Silver Star au cours de la Seconde Guerre mondiale. Seuls trois membres de ce groupe reçurent aussi la MM.
En décembre 1944, la Brigade du diable fut abolie et ses membres furent dispersés parmi les autres bataillons. La guerre prit fin en Europe pendant que Prince se trouvait en Angleterre.
Ressources d'apprentissage
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