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Expériences dans les escadrilles canadiennes

Des héros se racontent

Expériences dans les escadrilles canadiennes

Transcription
Les, les escadrilles canadiennes de bombardier avaient commencé à être formées en 1941, pis, si j'me trompe pas, le, le, l'Alouette était le 5e. Mais c'était une escadrille qui était, portait le nom Alouette une escadrille pas, pas essentiellement au début qu'elle devrait mais c'était le but c'était l'escadrille canadienne française. Que les gens qui sortaient du système, qui étaient prêts à aller rejoindre une escadrille s'ils étaient francophones, y'avaient des grosses chances. Mais au début, y'avait, on pouvait pas avoir tous, tous les francophones, comme à la fin on avait beaucoup plus de francophones, en dernier, je rendais des visites au collège, pis j'ai remarqué qu'y avait beaucoup plus de francophones que les autres. Même, on avait des américains au début, des américains, des... même un équipage australien. Alors, c'est pour ça, c'était un p'tit peu mélangé, mais fallait prendre c'qui arrivait du OTU. C'qu'on appelle le Pipeline t'sé, alors vous arrivez et c'est, c'est comme ça. Alors on a commencé nos missions, puis... tranquillement, moi j'va vous dire... la première... mission, j'étais un p'tit peu, un p'tit peu inquiet - on sait pas hein - l'inconnu hein, t'sé un p'tit peu c'est ça. Pis... alors j'ai dit : « On va voir qu'est-ce que ça donne ». Puis... le premier ç'a pas bien été parce qu'il a fallu revenir, on avait un problème de moteur. Ça fa qu'on est... On est allés faire des... jeter des mines contre les bateaux allemands dans la mer du Nord. Ça fa qu'on est r'venus à la base. Pis l'autre, finalement on s'est mis en marche le 14 janvier ‘43, on est allés bombarder l'Orient, la base de sous-marins... des ...., la base de l'Atlantique. Les sous-marins qui coulaient les convois, ça c'est facile ça, ces voyages-là, vous allez pas trop loin. C'qui devient plus compliqué c'est quand vous allez à l'intérieur de l'Allemagne et vous avez à faire face à la, de ce qu'on appelle le « Flak ». Vous savez, pis vous avez des chasseurs, des chasseurs allemands qui sont en grand nombre pis tout ça. Pis plus vous allez loin, plus y a des risques. Alors on a commencé a en faire puis... mais avant ça, j'voudrais vous dire qu'on a eu un incident le 28 février. On décollait pour aller à Saint-Lazaire avec une bombe de 4000 livres, c'qu'on appelle un blockbuster et nous sommes écrasés au décollage. Quand le pilote a dit : « Je vais, j'peux pus maintenir l'avion, nous allons nous écraser ». Là j'me suis fermé les yeux pis j'me suis dit : « C'est fini, j'reverrai pus ma famille ». Ça arrive tellement vite, qu'on a pas le temps vous savez. Et, heureusement que j'étais pas assis, moi là, dans l'aviation, y'a deux choses que j'aime vraiment c'est l'décollage pis land... l'atterrissage. Le reste c'est un p'tit peu monotone, parfois t'sé. Alors, j'étais d'bout entre les deux pilotes pis on a levé là, pis quand on était sur le point d'frapper, j'me suis t'nu sur le bord puis... j'ai rien eu. Mais mon radio, y'étais à ma gauche, mon siège, sur l'impact y'est partie pis y'est descendu sur le siège. Et ça, ça pèse à peu près entre 80 pis 100 livres. Alors si j'avais été là, moi je maintiens qu'j'aurais eu les jambes cassées, absolument, pis ça aurait été la fin de... probablement de ma carrière d'aviateur là t'sé. On continue. Bon, on est allés, le 5 mars '42, c'est l'premier gros raid sur Essen, ça, ça bien été. Mais le vendredi, j'ajouterais le 5 de mars aussi, c'était l'introduction de Hobo Control, faisait les Mosquitos qui faisaient le marking avec les indicateurs de cibles, puis on s'en ai bien tirés, mais y'avait beaucoup d'action. Y'avait entre 10 000 pis 15 000 canons anti-avions t'sé. Pis on voyait des avions s'faire descendre pis tout ça. Le vendredi suivant nous sommes allés. Et nous avons, heureusement, qu'on, on, on s'en allait vers l'ouest. On a été pris dans les cônes de, de phare de search lights. Eux autres, y'étaient contrôlés par le radar alors y'avait une lumière bleue pis si tu te faisais prendre par la lumière verte après ça tous les autres se, se convoitent, se jettent sur vous puis c'est très large, vous pouvez tourner à côté, à droite pis vous êtes pas capables d'en sortir. Pis heureusement que l'pilote a agi. Y s'est dit y'a rien, y'a seulement qu'une façon qu'on va sortir c'est d'descendre. Alors on était à 20 000 pieds pis là on a mis le nez comme ça là pis on est descendus de 20 000 à 4 000 pieds, après ça on a eu la paix. Pis j'ai dit, à l'arrivée à la base, « Heureusement, thank God qu'on s'en va en congé demain ». (rire) Mais, mais, les nerfs étaient un p'tit peu étendus pour ce soir-là. Ça continué, et on a fini nos trois derniers voyages avec, à longue distance, ça été Frankfurt, Studgart pis Manhein, des voyages de 7 heures et sur le voyage de Frankfurt on est eu un cheveux d'avoir une collision. Heureusement que l'pilote était éveillé. On s'en allait, il faisait très noir, y'avait pas d'lune, y'avait pas d'étoiles, on voyait rien. Pis on s'en allait direction de l'est, puis y'a vu à un moment donné une silhouette, puis c'était, on a déterminé, c't'est un « junker 88 », c'qu'on appelle un chasseur de nuit, un « night fighter ». Alors Norm a tiré sur l'bâton, pis le type a passé en, en, en dessous de nous. Maintenant, j'ai pas su comment c'était proche quand j'ai commencé à rentrer mon antenne c'qu'on appelle l'training aerial, ben elle était coupée en deux. Les, les plombs étaient partis tout ça. Alors ça du être question de pouces hein. Pis à dernière réunion, au 50ième anniversaire on parlait d'ça pis... Norm y'm'disait heureusement qui nous a pas vu lui, parce que si y nous avait vu sa réaction aurait été la même, y'aurait tiré sur l'bâton et on aurait fait ça, on aurait mid air collision hein, t'sé ça fa que... Alors c'est ça pis on continue, pis comme j'vous disais au mois d'avril, on nous apprend que l'Escadrille des Alouettes va faire partie de, d'un escadre de trois Escadrilles 420, 424, 425, pour s'en aller vers l'Afrique pour supporter la campagne d'Italie. Le commandant d'la base a ajouté sur l'entrefaite que les gens qui avaient les 2/3 d'un tour (parce qu'un tour était dans c'temps là c'était 30 voyages),... mettons 20, 21, 19, 20, 21 pouvaient demeurer s'ils le désiraient en Angleterre. On a pris le vote pis tout l'monde voulait aller en Afrique, excepté moi. Moi, j'ai dit que je voulais pas aller en Afrique, alors là, j'me suis, le commandant m'a appelé pis j'ai dit j'ai un choix, je le prends, je l'accepte. Et tout c'que j'vous demande c'est de me poster à une escadrille où y a des avions de quatre moteurs, pis j'ai été au 427 sur une Escadrille de Halifax.
Description

M. Fontaine parle de son expérience dans les escadrilles canadiennes et quelques anecdotes sur des sorties qu'il a faites.

Jean Fontaine

Jean Fontaine est né le 19 janvier 1921. Il avait 18 ans lorsque le Canada est entré en guerre. Son père était dans l'aviation lors de la Première Guerre mondiale mais lorsqu'il était prêt à partir pour le front en Europe la guerre a pris fin.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
06:56
Personne interviewée :
Jean Fontaine
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Allemagne
Branche :
Armée
Unité ou navire :
la Force aérienne du Canada
Occupation :
Signaleur et opérateur de radio

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Date de modification :