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Cobayes et gaz moutarde

Des héros se racontent

Cobayes et gaz moutarde

Transcription
Ils nous ont demandé si on voulait être volontaire pour une... pour du gaz. Pour être capable de guérir ceux qui a du gaz. Bien, nous autres on pensait que c’était pas grand chose, on avait déjà passé dans le gaz, le petit gaz là... Interviewer : Le gaz lacrymogène là ? ...qui fait brûler les... qui fait couler les yeux là. Une affaire de même, on a pensé « Bien, c’est pas grand chose ça. On va avoir du fun là-dedans. » Ouais, pas eu du fun. Fait que, on a été là, on était 125 de nous autres, ils nous ont alignés dix pieds à part là, à peu près comme cinq pieds entre. Il y en avait une cinquantaine qui faisaient face au vent, l’autre avait le dos au vent. Pis là ils arrivent avec un avion et ils t’envoyaient ça, ils t’envoyaient ça, ouais, comme de la pluie. C’était une couleur de... velvet colour. Interviewer : Violet ? Ouais, qui descendait comme la pluie. Pis ça, ça brûlait. Ça, ça brûlait à travers du gas cape pis du pack sack pis, brûlait la peau. Moi j’avais dix-neuf brûlures sur le dos. D’autres qui l’avaient eu en avant, ici. Je pense qu’il y en a deux qui est morts là-dessus. J’avais à peu près, dix-sept ans et demi je suppose. Après l’expérience bien, on a été un mois à l’hôpital. Pis après... fini à l’hôpital, bien ils nous ont envoyé, ils nous ont dit qu’ils nous... qu’il nous laisseraient aller une semaine en... comme en vacances pour se reposer. Moi, je voulais descendre à la maison, chez-nous. J’étais pas capable de descendre, j’avais pas assez d’argent pour ça. Prendre l’avion... y’avait pas de question, ça coûtait trop cher. Puis prendre le train, ça prend une semaine pour descendre, une semaine pour monter. T’as pas de vacances là. Fait qu’on a resté à Calgary. On s’est amusé là. Puis, quand le temps est venu pour aller l’autre bord bien... ils nous ont tous embarqués sur les trains, puis envoye par là-bas.
Description

Avant même de quitter le Canada, une centaine de soldats, dont M. Poirier, ont servi comme cobayes afin d’étudier les effets du gaz moutarde (sulfure de dichloroéthyle). Il nous raconte l’expérience telle qu’il l’a vécue.

Valmont Poirier

M. Valmont Poirier est né à Dalhousie (Nouveau-Brunswick) le 11 février 1924. Le manque d’emploi le fait déménager à Vancouver pour devenir bûcheron. C’est alors qu’il joint le régiment des Seaforth Highlanders en 1943. Dès le commencement, M. Poirier est confronté à la misère de guerre. Néanmoins, rien n’aurait pu le préparer pour la débarquement de Normandie. M. Poirier voit son premier jour de combat sur la plage d’Omaha. Il reste dix mois au front, traversant la France, la Belgique et la Hollande. Il passe même le jour de Noël parmi les Hollandais. M. Poirier termine son service militaire à Aldershot (Angleterre) où il entraîne des officiers qui ont à surveiller le Palais de Buckingham. Une courte escale à New York et M. Poirier rejoint sa famille au Nouveau-Brunswick une fois la guerre terminée.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:16
Personne interviewée :
Valmont Poirier
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Seaforth Highlanders
Grade militaire :
Soldat

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