Sous-marin aux trousses du Mauritania
Des héros se racontent
Sous-marin aux trousses du Mauritania
On a traversé en Europe avec le Mauritania; ça nous a pris trois
jours pour traverser. J’te dis que y’avait pas mal de choses à
nos trousses : c’était un sous-marin qui nous avait contactés
puis lui, bien, il fallait qu’il croise d’une manière ou de
l’autre pour pas que, s’il envoyait une torpille ou quelque
chose, il la poignait pas; ça fait que, il était de même, et...
(inaudible) Puis là bien, il y avait un sergent-major qui était
en charge de nous autres, puis moi, j’étais couché en haut; ça
brassait, ça brassait, puis on avait tous nos kit-bags puis nos
sacs qui étaient pas mal serrés là. Puis y’en a un, le sac a
décollé puis ça a tombé dans la face du sergent qui était en
bas. Moi, je m’ai mis à rire, lui, y’a réagi de moi : « Don’t
cry frenchy, don’t cry frenchy. » Il ne savait pas que je riais
là. Il y a des bateaux qui ont été torpillés avant d’arriver à
Terre-Neuve : c’étaient des navires de marchands, c’était pas
comme, vite comme nous autres, là. On l’a pas su tout de suite.
On a seulement été (inaudible)... On s’est demandé le lendemain
là, quand on est arrivé pas mal en Angleterre comment ça se fait
qu’il y avait ça. Bien là, il y en a qui ont été, qui ont su,
il y en a qui ont été dits comment ça se fait qu’il y avait, il
y avait le sous-marin qui les avait suivis. Puis là, bien c’est
ça, le capitaine du bateau, le pilote, nous a dit que c’était ça
qui nous avait arrivé. La peur dans ce temps-là, j’sais pas
comment ça se fait, ça nous bâdrait pas. On était entraîné que,
il fallait aller défendre, il fallait aller faire ci, faire ça.
On était... moi, rien me faisait peur. C’était ça, la seule
réaction : ça m’a rien fait du tout.
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