Une tasse de soupe
La force francophone
Transcription
Une tasse de soupe
C'était une tasse de soupe le matin, pis une tasse de soupe le soir quand
on sortait des mines. Avant, là, on avait de quoi manger, pas mal.
C'était pas de quoi de bon, mais on va dire que c'était de quoi à manger.
Pis, les Anglais d'Angleterre là, là, c'est du monde qui mange pas, ça. Ils leur donnions des
beaux plats de manger pis ils jetions ça. Ils mâchaient un petit peu là-dedans pis ils jetions ça.
Oui, ben les Allemands ont dit : « si vous jetez, si vous jetez le manger, vous n'aurez moins ».
Pis ils ont baissé, pis ils ont mis une tasse, une tasse de soupe par jour.
Ils nous donnaient les tasses pour boire du thé, là. C'était pas beaucoup, là.
Le monde qui travaillaient. Ça fait qu'on boivait ça, il y avait des… une sorte de betterave
à vache qu'ils appellent, une sorte de légume qu'ils avaient, qu'ils mettions là-dedans.
On mangeait ça. Pis le lendemain soir, c'était encore la même ration, tout le temps
le même manger. La faim, là, tu vas venir que tu vas avoir assez
faim que l'estomac va te rapetisser. Puis, t'as plus faim, tu bois,
tu va boire un tasse de soupe, me semble que t'as mangé un terrible repas.
Première classe, me semble… mais la soif, une personne
qui meurt de soif, il pâlit. Ça je va te dire. Parce que quand on a, ils nous ont emportés,
ils nous ont fait prisonniers en France, pis ils nous ont emportés en Allemagne,
dans des trains, les gros, dans les trains de fer, les gros trains, pis là, ben,
on a pogné la soif. Je te dis que c'est pas drôle. Dans la nuit il se faisait
comme un frimas, il se faisait sur les têtes des bolts, tsé les bolts dans le train là
il se faisait du frimas, ben on allait pis on lichait ça, juste pour, ça, se mouiller les lèvres.
Réapprendre à s'alimenter
On pouvait plus manger, on n'avait plus d'estomac. On mangeait un petit
peu, pis c'était pour rien, ça faisait mal, on n'avait plus d'estomac, c'est
rien que de la soupe qu'on avait là-dedans, puis marche, puis marche,
puis marche, pis c'était tout le temps la même soupe. Ça fait que, on
avait plus d'estomac, on avait rien. Ça m'étonne qu'on ait tout passé à
travers de ça.
Description
Lors de son séjour dans les camps de prisonniers, Léo Vienneau a souffert de malnutrition.
Léo Vienneau
Léo Vienneau est né à Caraquet le 17 juillet 1921. Étant sans emploi et ayant un frère engagé dans l’armée, il décida de s’enrôler lui aussi. Il fit sa formation militaire à Valcartier, North Bay et Petawawa. Puis, il s’en alla en Angleterre pour rejoindre les Fusiliers Mont-Royal. Lors de la bataille de Caen (France), il fût capturé par les Allemands. Il a passé neuf mois dans des camps de prisonniers avant d’être rapatrié.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:11
- Personne interviewée :
- Léo Vienneau
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- France
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Fusiliers Mont-Royal
- Grade militaire :
- Caporal
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- Date de modification :