Compte rendu des discussions – 10 août 2016

10 août 2016
De 8 h à 16 h (HAE)

Présents

  • Sapeur (à la retraite) Aaron Bedard
  • Michael Blais, Groupe de défense des intérêts des anciens combattants Canadiens
  • Dr Karen Cohen, Société canadienne de psychologie
  • Joël Fillion, directeur, Santé mentale (coprésident)
  • Dave Gallson, Société pour les troubles de l’humeur du Canada
  • Sergent (à la retraite) Brian Harding
  • Glynne Hines, Légion royale canadienne (coprésident)
  • Ed Mantler, Commission de la santé mentale du Canada (au nom de Louise Bradley)
  • Adjudant (à la retraite) Brian McKenna
  • Robert O’Brien, Association canadienne de vétérans des forces de la paix des Nations Unies
  • Dr Don Richardson, Association des psychiatres du Canada
  • Dr Patrick Smith, Association canadienne pour la santé mentale
  • Robert Thibeau, Vétérans autochtones

Absents

  • Dr Ruth Lanius, Université Western
  • Colonel Scott McLeod, médecin-chef adjoint, Forces armées canadiennes

Présentation de la Dre Cyd Courchesne

La Dre Cyd Courchesne, directrice générale, Direction générale des professionnels de la santé à Anciens Combattants Canada, présente le contexte de sa direction générale à ACC, son rôle, l’évolution des cliniques de traitement de traumatismes liés au stress opérationnel (TSO), ainsi que les cinq objectifs de la Stratégie en santé mentale.

Un membre du groupe fait remarquer que les soins de santé mentale pour les vétérans devraient être plus globaux et intégrer toute la gamme de services dont les vétérans peuvent se prévaloir, notamment le soutien par les pairs. La Dre Courchesne déclare que la vision à long terme est de développer et de renforcer les capacités à plusieurs niveaux, des soins d’auto-assistance aux soins de première ligne, avec davantage de fournisseurs de soins (p. ex. des conseillers, des psychiatres et des psychologues) qui connaissent mieux la question des soins en santé mentale des vétérans, l’état de stress post-traumatique (ESPT) et d’autres problèmes de santé touchant les militaires. On distribue aux membres une liste des services et des partenariats en santé mentale à ACC.

Les membres du groupe examinent les résultats et les données probantes ainsi que les ressources dont les vétérans peuvent se prévaloir. Un membre souligne que le témoignage d’un pair constitue la meilleure preuve, et que certains vétérans élaborent des « Pages jaunes » de services avec, entre autres, des emplacements et des numéros de téléphone.

Les membres du groupe sont informés que des groupes de travail d’ACC ont été mis sur pied pour tous les livrables de la lettre de mandat, y compris la création du Centre d’excellence en santé mentale et une stratégie de prévention du suicide. La Dre Courchesne invite les membres à lui faire part des qualités et attributs du Centre d’excellence en santé mentale qui seront pris en compte alors que le groupe de travail élaborera des options à proposer au ministre.

Centre d’excellence en santé mentale

Certains membres du Groupe consultatif sur la santé mentale ont formé un sous-groupe qui examine quels conseils le groupe consultatif devrait prodiguer au ministre à l’égard du Centre d’excellence en santé mentale. Le responsable du sous-groupe souligne les tâches que le groupe a accomplies à ce jour. Il fait le point sur ses deux téléconférences d’une demi-journée tenues les 14 et 15 juillet. Quatre médecins de la clinique TSO de Vancouver a participé à l’une d’elles, invités pour faire part de leur expertise. Les médecins ont fondé le Réseau de transition des vétérans et ont connu beaucoup de succès dans leurs ateliers de soutien dirigés par des pairs.

Les membres du sous-groupe ont relevé pour le Centre d’excellence en santé mentale les caractéristiques suivantes :

  • Des installations matérielles dont la principale fonction consiste à offrir des traitements et des thérapies aux patients hospitalisés pour les vétérans seulement. On y fournirait une approche personnalisée en matière de traitement, avec la participation des familles.
  • Les fonctions secondaires porteraient entre autres sur différentes formes d’études, notamment des études à la fine pointe de la recherche sur le sommeil et sur l’intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires (EMDR). Il y aurait des liens avec tous les TSO.
  • Si cela constitue un atout pour la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et les premiers intervenants, on pourrait mettre ces ressources à leur disposition. (Certains membres du GCSM se demandent pourquoi le CE serait à la disposition de n’importe quel autre groupe, à part les premiers intervenants, ce qui se trouvait dans la lettre de mandat du ministre).
  • L’établissement ne devrait pas avoir l’air d’un lieu pour les malades. Il ne devrait pas y avoir de déclencheurs. Il devrait comporter des activités et des possibilités pour les vétérans à des fins de plus grande clarté (randonnée, canot, escalade, etc.).
  • Il devrait se trouver à proximité d’un aéroport, à une heure et demie ou moins d’un grand hôpital et près d’un lieu où les familles peuvent séjourner.

Le sous-groupe a également demandé des renseignements dans le but de l‘aider dans son travail, notamment l’accès à la conférence de l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans (ICRSMV) et aux personnes du gouvernement qui travaillent sur le CE.

Autres options de traitements en santé mentale

Un membre du GCSM fait un exposé sur les traitements en santé mentale autochtones, lesquels pourraient être envisagés pour le traitement des problèmes de santé mentale des vétérans, notamment l’ESPT.

En Amérique du Nord, les Indiens Navajo ont été les premiers à reconnaître l’ESPT auquel ils ont donné le nom de maladie du combattant. Les Aînés ont découvert que le fait de rétablir le contact avec la Terre mère permettait de ramener l’esprit du combattant et ils ont mis au point des cérémonies, notamment les cérémonies de la suerie au cours desquelles les personnes se débarrassent des toxines et se guérissent mentalement, spirituellement et physiquement. C’est pour cette raison qu’il est important de recourir à de « vrais » Aînés dans chaque programme. Ces cérémonies ont eu beaucoup de succès et pourraient constituer une solution de rechange pour certains vétérans et pas seulement les Autochtones. Une cérémonie de la suerie peut apporter la guérison comme suit :

  • Mentale : elle permet aux personnes de se libérer l’esprit des distractions et de clarifier leurs idées.
  • Spirituelle : elle permet de se lier à la planète, à la nature et à la Terre mère.
  • Physique : elle permet une approche antibactérienne et la guérison des blessures (selon leur gravité).
  • Familiale : l’élément le plus fort de la guérison et de la cérémonie de guérison.

Stratégie en santé mentale

Les membres ont fait part de leur intérêt à conseiller Anciens Combattants Canada sur sa Stratégie provisoire en santé mentale. Le Ministère s’engage à demander l’opinion du Groupe consultatif au cours d’une réunion future.

Prévention du suicide

Il est proposé de former un sous-groupe pour examiner la question de la prévention du suicide. D’autres préfèrent plutôt que le groupe consultatif dans son ensemble donne des conseils et des recommandations sur les façons d’empêcher les vétérans « d’atteindre la limite ». Les membres s’entendent sur le fait que l’accent devrait être mis sur la recherche axée sur l’expérience, et tout programme mis sur pied doit tenir compte de la culture militaire. Des soins en santé mentale devraient être prodigués avant qu’un soldat soit libéré des Forces armées canadiennes. De plus, les pairs qui peuvent être présents quand un collègue traverse une crise constituent un élément essentiel de n’importe quelle stratégie de prévention du suicide.

Le coprésident d’ACC souligne qu’il existe un cadre de prévention du suicide et qu’ACC travaille étroitement avec le ministère de la Défense nationale à cet égard. Le MDN envisage une approche complète qui porte sur l’ensemble de la carrière d’un membre, du recrutement à la retraite ou la libération des Forces et à sa transition à la vie civile. Elle est intitulée « Le chemin vers l’état de préparation mentale » (R2MR).

Un membre propose d’examiner un projet qui existe déjà, élaboré par l’Association canadienne pour la prévention du suicide qui vise une stratégie nationale de prévention du suicide, qui en donne les principaux piliers et qui énonce des considérations budgétaires.

Il est suggéré que le Groupe consultatif examine la Stratégie de prévention du suicide du MDN et le projet de l’Association canadienne pour la prévention du suicide, ainsi qu’un document produit par un consortium national comprenant le projet de l’Association canadienne pour la prévention du suicide, la Commission de la santé mentale et l’Agence de la santé publique du Canada, ainsi qu’un certain nombre d’autres organismes pour la prévention du suicide, et qu’il fournisse des conseils propres aux vétérans.

Mandat du Groupe consultatif sur la santé mentale

Les membres adoptent le compte rendu du 7 juin 2016 et le mandat du Groupe consultatif sur la santé mentale. Un membre ajoute que le groupe consultatif devrait envisager un mandat de « mobilisation des connaissances », c’est-à-dire que des membres de la profession médicale pourraient fournir leurs connaissances aux vétérans qui, en retour, aideraient les professionnels de la santé à en apprendre davantage au sujet du travail avec des vétérans de manière à ce qu’ils puissent communiquer ces connaissances à leurs associations respectives. Il serait utile de faire une présentation à leurs organisations professionnelles sur la culture militaire et sur la façon dont les vétérans « se présentent ».

Sur ce dernier point, le coprésident d’ACC souligne qu’ACC a accès à 4 000 prestataires de soins qui pourraient comprendre les questions de santé et de santé mentale des vétérans et que les organisations de professionnels en santé et en santé mentale pourraient agir à titre d’agents de liaison pour rejoindre ces prestataires.

Établir des valeurs et des priorités

Les membres définissent et acceptent les valeurs fondamentales susceptibles d’étayer leur compréhension des choses et s’attachent à définir leurs priorités à court, moyen et long terme.

  • Valeurs centrées sur les vétérans et ouvertes à la famille;
  • Tenir compte de tous les problèmes de santé mentale qui découlent de n’importe quelle situation ou contexte;
  • Pratique axée sur le rétablissement : les vétérans sont capables de décider pleinement par eux-mêmes des soins qu’on doit leur prodiguer et de leur propre vie, en toute connaissance de cause par rapport à leur parcours de vie;
  • Mettre l’accent sur la résolution et le bien-être;
  • Honorer le vétéran (chaque vétéran est unique);
  • Conseils stratégiques et qualitatifs en tout temps;
  • Approche globale et complète (pratique fondée sur des données probantes, données probantes fondées sur la pratique);
  • Accorder de la valeur aux expériences de vie;
  • Approches novatrices;
  • Diversité (axée sur le genre et la culture);
  • Rassembler tous les points de vue de tous les horizons.

Priorités :

Court terme (de neuf mois à un an)

  • Étayer la stratégie de prévention du suicide;
  • Réduire les préjugés sur l’ESPT et les TSO;

À moyen terme (jusqu’à deux ans)

  • Prodiguer des conseils sur les caractéristiques du CE
  • Mieux sensibiliser les vétérans et leur donner les outils pour une meilleure utilisation des services et traitements à leur disposition;
  • Démarche de sensibilisation et services en régions éloignées et dans les réserves;
  • Démarche de sensibilisation auprès des 500 000 vétérans qui ne sont pas des clients d’ACC;
  • Éducation des familles quant aux soins et au soutien aux vétérans aux prises avec des problèmes de santé mentale;
  • Éducation du personnel médical et des soignants pour qu’ils soient mieux renseignés sur la culture et les besoins des vétérans, ainsi que sur lESPT et autres TSO.

Prochaines réunions

Les membres du groupe proposent une téléconférence autour du 15 octobre 2016. La prochaine réunion en personne devrait en principe se tenir à la mi-novembre 2016.