Compte rendu des discussions – 19 juin 2018

Le mardi 19 juin 2018
De 13 h à 14 h HAE

Membres du Groupe consultatif sur la santé mentale

  • Sapeur (à la retraite) Aaron Bedard
  • Michael Blais, Groupe de défense des intérêts des anciens combattants canadiens
  • Dre Karen Cohen, Société canadienne de psychologie
  • Dave Gallson, Société pour les troubles de l’humeur du Canada
  • Glynne Hines, Légion royale canadienne (coprésident)
  • Adjudant (à la retraite) Brian McKenna
  • Kerry Mould, Association canadienne des Vétérans des Forces de la Paix des Nations Unies
  • Robert Thibeau, Vétérans autochtones

Absents

  • Joel Fillion, directeur, Santé mentale (coprésident d’ACC)
  • Colonel Colleen Forestier, directrice de la santé mentale, Forces armées canadiennes
  • Sergent Brian Harding
  • Ed Mantler, Commission de la santé mentale du Canada
  • Dre Ruth Lanius, Université Western
  • Dr Don Richardson, Association des psychiatres du Canada
  • Dr Patrick Smith, Association canadienne pour la santé mentale

Cabinet du ministre des Anciens Combattants

  • Laurel Chester, Relations avec les intervenants
  • Bernard O’Meara, Relations avec les intervenants

Représentants et présentateurs d’Anciens Combattants Canada

  • Dre Alexandra Heber, psychiatre en chef, Anciens Combattants Canada
  • Sylvie Thibodeau-Sealy, directrice, Secrétariat des programmes prioritaires pour les vétérans
  • Dr Jim Thompson, conseiller médical en recherche, Direction de la recherche
  • Katherine Spencer-Ross, directrice, Mobilisation et sensibilisation des intervenants
  • Michelle Morrison, analyse principale, Mobilisation et sensibilisation des intervenants

Observateur

  • Gordon Wishart, Bureau de l’ombudsman des vétérans

Mot d’ouverture

Le coprésident des membres souhaite la bienvenue au groupe et souligne l’absence du coprésident d’Anciens Combattants Canada (ACC). Il présente le premier intervenant, la directrice du Secrétariat des programmes prioritaires pour les vétérans.

Compte rendu de la Table ronde sur l’itinérance

La directrice du Secrétariat des programmes prioritaires pour les vétérans donne un aperçu de la Table ronde sur l’itinérance d’ACC qui a eu lieu le 7 juin 2018 à Ottawa et qui était précisément axée sur les vétérans sans abri et les vétérans à risque de le devenir. La Table ronde réunissait 65 organismes locaux, régionaux et nationaux pour qu’ils puissent échanger des renseignements précieux sur la situation actuelle des vétérans sans abri. Voici les principaux résultats de la rencontre :

  • La Table ronde sur l’itinérance était une occasion d’échanger des idées ainsi que de tirer parti des partenariats actuels et d’en créer de nouveaux. Les deux principaux objectifs de la journée étaient les suivants :
    • définir les problèmes entourant l’itinérance afin de fournir une intervention efficace en cas de crise aux vétérans sans abri ou en situation de crise;
    • renforcer la capacité des bureaux de secteur d’ACC et des organismes partenaires de repérer les vétérans sans abri et les vétérans en situation de crise et d’établir un contact avec eux.
  • C’est le ministre O’Regan qui a prononcé le mot d’ouverture. Le secrétaire parlementaire du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social (Logement et Affaires urbaines) a donné un aperçu de la Stratégie nationale sur le logement du gouvernement du Canada dans laquelle les vétérans sont considérés comme une population vulnérable relativement à l’itinérance. Les représentants d’ACC ont parlé des éléments de l’approche ministérielle pour lutter contre l’itinérance chez les vétérans.
  • Un sujet est revenu souvent tout au long de la journée, soit la nécessité d’assurer une transition sans heurt de la vie militaire vers la vie civile, et ce, à toutes les étapes de la transition, soit avant, pendant et après la libération.
  • La question d’une carte d’identité pour les vétérans a été soulevée plusieurs fois. Les participants ont indiqué que cette carte faciliterait la vérification du service et favoriserait un sentiment d’appartenance et de camaraderie.
  • Les participants ont convenu que la collaboration entre les locaux, nationaux et populaires est essentielle pour prévenir et réduire l’itinérance chez les vétérans.

L’approche visant à prévenir l’itinérance chez les vétérans et à y mettre fin devrait être mise au point à l’automne 2018.

Questions et commentaires

Q. On se demande si les efforts déployés à l’échelle du gouvernement fédéral au chapitre de l’itinérance chez les vétérans sont efficaces vu que ce sont les provinces, en définitive, qui assurent la prestation de services dans ce domaine. On laisse entendre que la stratégie d’ACC pour lutter contre l’itinérance sera fonction du rôle que joueront les gouvernements provinciaux car c’est eux qui établissent les résultats souhaités en matière de logement et de lutte contre l’itinérance à l’échelle locale.

R. L’intervenante fait référence à la Stratégie nationale sur le logement dans laquelle les vétérans sont reconnus comme une population vulnérable relativement à l’itinérance et dans le cadre de laquelle il y a une grande collaboration entre le fédéral et les provinces en vertu d’ententes mutuelles. Elle convient qu’il s’agit d’un dossier complexe et mentionne que la Table ronde a eu lieu afin de connaître les rôles des divers ordres de gouvernement et des organismes communautaires ainsi que les secteurs où il y a des lacunes, et d’échanger de l’information sur les solutions possibles.

Q. Un commentaire est émis sur l’importance de la participation de tous les ordres de gouvernement (municipal, provincial et fédéral) de même que les intervenants de première ligne à la table de planification. Un membre fait une mise en garde : ce problème n’est pas propre aux vétérans et il faut s’y attaquer selon la perspective de l’ensemble du gouvernement du Canada.

R. L’intervenante indique qu’’ACC reconnaît effectivement qu’il faut une approche pangouvernementale à l’égard de l’itinérance et que l’itinérance en soi est un dossier très complexe qui exige des interventions différentes en fonction du lieu géographique (le milieu urbain par rapport au milieu rural), du climat, etc. Elle fait remarquer que la Table ronde ne marque pas la fin de la discussion, mais plutôt la continuation du dialogue et l’approfondissement de la compréhension de la façon dont les partenaires locaux collaborent en faveur de la population de vétérans sans abri dont le profil est unique par rapport aux sans-abri dans la population générale.

Présentation sur la prévention du suicide

Le coprésident des membres présente la psychiatre en chef à ACC. Cette dernière donne un aperçu de la table ronde intitulée Que pouvons-nous faire? Travailler ensemble pour prévenir le suicide chez les vétérans, les militaires en service et les premiers intervenants qui a eu lieu à Ottawa en mai 2018 pour échanger des connaissances sur la prévention du suicide. L’atelier a été organisé par l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans (ICRSMV) et réunissait des chercheurs, des universitaires, des cliniciens, des gestionnaires de cas, des vétérans, des pairs aidants, des intervenants de première ligne, des organismes publics et privés et des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Il avait pour objet d’adopter une approche communautaire à l’égard de la prévention du suicide et d’échanger les connaissances entre les participants. La discussion a été guidée par la présentation PowerPoint remise aux membres du groupe (lien). Voici les faits saillants de l’atelier :

  • Le comité de planification a élargi l’approche communautaire pour inclure les membres actifs des Forces armées canadiennes et les premiers intervenants en fonction de leur intérêt à prendre part à l’atelier.
  • Un objectif de l’atelier consistait à concevoir un cadre commun en matière de suicide et de prévention du suicide et à renforcer les connaissances des participants à ce sujet ainsi qu’à établir des réseaux et à acquérir des connaissances dans le cadre d’échanges officiels et officieux. En après-midi, après les présentations du matin, les participants ont participé à des tables rondes animées plus approfondies.
  • Des renseignements ont été présentés relativement aux aspects du bien-être et à l’influence que les transitions de vie consistant à joindre et à quitter les Forces peuvent avoir sur ceux-ci.
  • L’atelier comprenait des renseignements sur les indicateurs de risque qui pourraient entraîner les vétérans et d’autres personnes sur la voie du suicide ou à l’écart de celle-ci, ainsi que sur la façon dont ces facteurs peuvent servir de fondements aux interventions en matière de prévention du suicide. On a insisté sur le fait que les causes du suicide sont complexes en raison des nombreux facteurs interconnectés qui peuvent contribuer au suicide et aux idées suicidaires et que ces facteurs varient d’une personne à l’autre; il n’y a pas deux voies exactement pareilles.
  • On a expliqué que les activités de prévention du suicide peuvent être divisées en trois étapes distinctes : la prévention, l’intervention et la postvention.
  • La prévention du suicide nécessite un accès à des soins de santé mentale pour l’évaluation et le traitement de la maladie mentale et des tendances suicidaires graves, mais aussi à du soutien pour tous les aspects du bien-être au cours de la vie.
  • Les participants étaient satisfaits de l’atelier et des discussions qui se sont déroulées. Un rapport sera publié sur le site Web de l’ICRSMV à une date ultérieure.

Questions/Commentaires

  • Quelques membres du Groupe consultatif indiquent qu’ils ont participé à l’atelier et qu’ils considèrent cette expérience comme positive, soulignant qu’il aurait été préférable que tous les membres du Groupe consultatif sur la santé mentale soient présents.
  • Un membre indique que son rôle est d’offrir plus de soutien à ses pairs, ce qui est sa façon de participer activement à la prévention du suicide, et il se demande si ACC devrait chercher davantage à l’interne des activités précises que le Ministère peut réellement réaliser afin de prévenir le suicide. Le membre du groupe laisse entendre que le principal rôle d’ACC en matière de prévention du suicide est de garantir une prestation rapide, prévisible et efficace des services.
  • Un membre parle de tout le soutien aux pairs qu’il offre et du fait qu’il n’arrive pas à répondre à la demande. Il exprime le souhait que le programme Soutien social; blessures de stress opérationnel (SSBSO) soit étendu. Il souligne qu’il n’y a pas suffisamment de soutien par les pairs offert pour réussir à joindre les vétérans qui vivent dans des régions plus isolées. Il recommande la création d’un réseau de soutien par les pairs plus vaste et mieux organisé pour joindre les vétérans qui éprouvent des difficultés.
  • La présentatrice demande au groupe d’examiner s’il serait utile de les mettre en contact avec des travailleurs chargés d’offrir un soutien par les pairs plus officiel, comme SSBSO, et de réfléchir à certaines ressources électroniques et en ligne qui pourraient aider les vétérans à en apprendre plus sur la santé mentale.
  • Le coprésident des membres donne des explications sur la demande sur laquelle il travaille en collaboration avec le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) afin de recevoir des fonds au titre du Fonds pour le bien-être des vétérans et de leur famille. L’objectif de cette collaboration : élaborer une demande en ligne propre aux vétérans que ces derniers peuvent soumettre pour obtenir des services professionnels et de soutien par les pairs.
  • À la suite de la discussions sur le besoin de formulaires de demande en ligne et de cyberthérapies, un membre fait remarquer que l’accès par téléphone cellulaire et ordinateur étant toujours limitée dans certaines régions géographiques, le travail en personne reste toujours nécessaire aussi.
  • Un membre du groupe dit avoir entendu dire qu’ACC ne prévoit plus adopter la carte d’identité pour les vétérans, mais plutôt renvoyer le dossier au ministère de la Défense nationale.
  • Un membre rappelle aux autres membres du groupe d’encourager les vétérans qu’ils connaissent à assister aux sommets régionaux, si possible. Le représentant du Cabinet du ministre fait écho à ce rappel.

Mot de la fin

Le coprésident des membres met fin à la réunion en remerciant les présentateurs et les membres du groupe pour leur engagement et leur participation. Il mentionne qu’on a insisté sur le soutien par les pairs au cours de la réunion et il reconnaît que bon nombre des membres du groupe fournissent activement du soutien à leurs pairs, ce qui est si important pour la santé mentale des vétérans.