Le Canada se souvient - Édition 2008 - Page 3
Au pays du matin calme
Quand la guerre de Corée a été déclarée en 1950, le Canada a décidé de servir aux côtés de 16 autres pays des Nations Unies.
Après la dissolution de l'empire japonais en Asie, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique est entrée dans la partie Nord de la Corée et a aidé à établir un gouvernement communiste. Les États-Unis, eux, ont aidé à établir un gouvernement démocratique dans le Sud. Les Américains et les Soviétiques se sont éventuellement retirés, mais la division Nord-Sud a causé des tensions civiles. Le 25 juin 1950, des troupes nord-coréennes ont traversé la frontière sud-coréenne et déclenché une crise internationale dans un pays traditionnellement connu comme « le pays du matin calme ». Les Nations Unies ont décidé d'envoyer une force internationale pour intervenir et restaurer la paix. Le Canada a accepté de faire partie d'une force du Commonwealth qui s'est rendue en Corée. Plus de 25 000 Canadiens ont servi pendant la guerre de Corée, et 516 y ont trouvé la mort.
L'année 2008 marque le 55e anniversaire de la signature de l'armistice à Panmunjom qui a mis fin aux combats actifs le 27 juillet 1953. Nous soulignons les anniversaires militaires significatifs comme celui-ci pour démontrer que nous reconnaissons l'importance de la contribution des Canadiens et Canadiennes qui ont servi pendant ce conflit. Les combats ont cessé il y a de nombreuses années, mais les compatriotes canadiens qui ont tant donné en Corée sont présents dans notre souvenir.
Un héros se raconte
Les anciens combattants sont notre lien direct à des chapitres importants de notre histoire. Leurs expériences et leurs réflexions sont des coups d'oeil saisissants sur des lieux et des moments significatifs. M. Roger Larocque, un Canadien-français de Hull, Québec, qui a servi pendant la guerre de Corée, partage ses pensées au sujet du jour du Souvenir :
« Je pense à la paix et… à la guerre; c'est quelque chose qui m'arrive presque chaque jour. Et puis, c'est une journée qui amène peut-être les personnes qui n'ont pas de contact avec les soldats, qui n'ont jamais connu la guerre, ça les amène à y penser pour cette journée-là. Mais pour moi, comme personne qui était proche des militaires et puis la Seconde Grande Guerre, la guerre de Corée... c'est une chose à laquelle je pense presque chaque jour. Il y a des terribles guerres qui arrivent encore en Afrique, en Asie. Ça fait que, c'est quelque chose qu'on devrait pratiquer chaque jour de notre vie. »
La section « Des héros se racontent » du site Web d'Anciens Combattants Canada contient des centaines d'heures d'interviews vidéo avec des anciens combattants que l'on peut ainsi « rencontrer ». Rendez-vous à www.veterans.gc.ca et effectuez une recherche dans cette section pour y trouver des récits personnels sur des sujets et des gens intéressants.
Le saviez-vous?
La guerre se définit par la mort et la destruction, et il est donc réconfortant quand les militaires peuvent trouver et savourer des moments de compassion et de vie normale. Cet esprit s'est manifesté de façon unique pendant la guerre de Corée.
À Noël 1952, des troupes ennemies canadiennes et chinoises ont franchi les lignes du front, pendant la nuit, et ont laissé de la nourriture et des petits cadeaux sur les barbelés qui les séparaient. Une fois les Fêtes terminées, cependant, la vie est revenue à la normale sur le front et les combats ont repris, les deux côtés échangeant des tirs de mitrailleuse plutôt que des cadeaux.
Patrouilles furtives
Imaginez que vous êtes un soldat canadien pendant la guerre de Corée et que vous passez des mois d'affilée à vivre en plein air sur le front. La Corée, c'est l'Extrême-Orient, mais le climat est loin d'être tropical. Les hivers là-bas sont froids!
Au cours de la guerre de Corée, de larges sections du front se transformèrent en lignes de tranchées opposées. Les troupes canadiennes étaient souvent envoyées en reconnaissance, les patrouilles courant beaucoup de danger pour recueillir de l'information sur les positions ennemies. On prenait aussi des prisonniers pour les interroger. Dans un raid typique, les soldats attendaient la tombée de la nuit et franchissaient leurs propres positions défensives par un passage aménagé dans leurs fils de fer barbelés et leurs champs de mines. Ensuite, ils se rendaient furtivement jusqu'aux lignes ennemies et demandaient parfois le bombardement des positions défensives qu'ils observaient. Souvent, les positions ennemies étaient un labyrinthe de tranchées reliées par des tunnels, des endroits se prêtant peu aux combats parce qu'étroits et compliqués. Après avoir obtenu l'information dont ils avaient besoin, les soldats rentraient à la hâte vers la sécurité relative de leurs propres lignes.
Divertir les troupes
Les Canadiens et les Canadiennes restés au pays ont appuyé, de bien des façons, les hommes et les femmes qui servaient outre-mer pour qu'ils sachent qu'ils n'étaient pas oubliés. Pendant la guerre de Corée, des artistes populaires canadiens comme l'étoile de la musique country, Hank Snow et les humoristes Wayne et Shuster se sont rendus à l'autre bout du monde pour divertir les troupes. Parfois, 5 000 soldats étaient assis sur une colline, même sous la pluie, à regarder un spectacle qui leur rappelait les plaisirs de la vie civile.
Cette tradition continue aujourd'hui en Afghanistan. Des artistes canadiens, comme Maritza, Rick Mercer, Julian Austin, les Wilkinsons et Terry Kelly, ainsi que des athlètes comme Guy Lafleur, sont allés outre-mer rendre visite aux troupes. Même la Coupe Stanley a fait un long voyage pour être admirée par de nombreux amateurs de hockey servant dans les Forces canadiennes en Afghanistan.
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