Le Canada se souvient
Numéro spécial de la Semaine des vétérans
Du 5 au 11 novembre 2020 - Page 4
Sac d’os
La Seconde Guerre mondiale a été menée sur de nombreux fronts, y compris celui de l’innovation technologique. Les scientifiques proposèrent de nombreuses innovations en vue de donner aux Alliés un avantage dans le combat. Sur le front intérieur, les Canadiens étaient même encouragés à récupérer les os des restes de nourriture pour les transformer en matériels de guerre utiles.
Qapik Attagutsiak, une femme inuite originaire du territoire que l’on connait aujourd’hui sous le nom de Nunavut, y a contribué. À la fin mai 1940, la jeune Qapik, alors âgée de 20 ans, prit un sac en toile de jute, mit son fils d’un an dans son amauti (un parka en peau de caribou avec une pochette intégrée pour transporter le bébé) et se mit au travail. La jeune mère se rendit sur les lieux de la chasse aux morses et aux phoques pour remplir son sac d’os; une tâche qu’elle continua à accomplir tout au long de la guerre. Les os étaient alors expédiés vers des villes comme Montréal et Halifax, où ils étaient traités pour en faire de l’engrais, des munitions ou de la colle pour avions.
Après la guerre, elle devint couturière et sage-femme, et aida à mettre au monde de nombreux bébés. Aujourd’hui âgée de 100 ans, Qapik est la dernière personne vivante connue de l’Arctique à avoir participé à l’effort de collecte d’os. L’aînée inuite a été honorée en 2020 par Parcs Canada en tant que Héros de chez nous, rejoignant ainsi plus de 140 Canadiens qui furent spécialement reconnus pour leurs efforts durant la Première ou la Seconde Guerres mondiales.
Une longue tradition de soins
L’Organisation mondiale de la santé a désigné l’année 2020 « Année de l’infirmière et de la sage-femme » afin de souligner le dévouement de ceux et celles qui ont œuvré dans ces professions essentielles.
Des milliers d’infirmières ont servi dans l’armée canadienne au fil des ans. Pendant la Première Guerre mondiale, les infirmières militaires servaient souvent près des lignes de front, à bord de navires-hôpitaux, ainsi que dans des hôpitaux à l’étranger et au Canada. Ces infirmières étaient surnommées les « oiseaux bleus » en raison de leurs robes bleues et de leurs voiles blancs.
Les infirmières militaires canadiennes servirent à nouveau pendant la Seconde Guerre mondiale et en Corée, aidant à soigner les malades et les blessés. Connus aujourd’hui sous le nom d’infirmières et infirmiers militaires, ces professionnels de la santé prennent soin des membres des Forces armées canadiennes, tant au pays qu’à l’étranger. Lorsqu’ils servent dans des missions de soutien de la paix outre-mer, ils sont souvent confrontés aux mêmes dangers et conditions que de nombreuses autres troupes. Leur longue tradition de professionnalisme et de bienveillance dure toujours. Merci pour tout ce que vous faites, infirmières et infirmiers militaires!
Les dangers du maintien de la paix
Être militaire signifie souvent de mettre sa vie en danger, même si l’on ne se trouve pas en pleine zone de guerre. Des centaines de milliers de Canadiens ont servi depuis la guerre de Corée et, malheureusement, plus de 1 800 sont morts en service. Le brigadier Harry Herbert Angle est l’un d’entre eux.
M. Angle est né en 1906 en Angleterre et est arrivé au Canada à 16 ans pour travailler dans des fermes fruitières de la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique. Il s’enrôla dans l’Armée canadienne en 1939, peu après le début de la Seconde Guerre mondiale. Il gravit les échelons pour commander les British Columbia Dragoons vers la fin du conflit, en combattant en Italie et dans le Nord-Ouest de l’Europe. En avril 1945, en reconnaissance de sa bravoure, on lui décerna l’Ordre du service distingué.
M. Angle poursuivit son impressionnante carrière militaire après la guerre. Tragiquement, il a perdu la vie le 17 juillet 1950 dans un accident d’avion au Cachemire alors qu’il était chef du Groupe d’observateurs militaires au sein du Groupe d’observateurs militaires des Nations Unies pour l’Inde et le Pakistan. Il a été le premier Canadien à perdre la vie en servant dans une mission de l’ONU. Il repose désormais dans le cimetière de York Road à New Delhi, en Inde. Il s’agit du seul militaire canadien à y être enterré.
Le saviez-vous?
Découvrez notre activité « Plaques d’identité du Souvenir : Canadiens enterrés seuls » pour en apprendre davantage sur les soldats tombés au combat comme le brigadier Angle.
Hommage à la caporale Karine Blais
Karine Blais a grandi à Les Méchins, au Québec. Après s’être enrôlée dans l’armée à 18 ans, elle a été déployée en Afghanistan avec le 12e Régiment blindé du Canada en 2009. En zone de guerre, les dangers sont constants et seulement deux semaines après son arrivée, le véhicule dans lequel elle voyageait a frappé une bombe en bordure de route, près de Kandahar, le 13 avril. La jeune femme de 21 ans a été tuée et quatre autres soldats ont été blessés. Son décès a été pour sa famille, ses camarades et ses amis une perte énorme et un rappel brutal de la fragilité de la vie.
Sa collectivité, appuyée par son ancien régiment, a décidé de rendre hommage à la caporale Blais. On lui a érigé une statue le long du pittoresque fleuve Saint-Laurent. La statue se trouve dans un petit parc en bordure de route et comprend des drapeaux, deux bancs et une plaque commémorative. Plus de dix ans se sont écoulés depuis sa mort tragique, mais son souvenir reste vivant.
L’histoire dans votre poche
La prochaine fois que vous achèterez une collation, observez attentivement la monnaie que vous utilisez. La Monnaie royale canadienne a créé des pièces spéciales pour 2020 qui soulignent le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Certaines d’entre elles sont des pièces de collection qui doivent être commandées, mais une pièce de 2 dollars a été largement diffusée en septembre. Son design accrocheur représente le slogan « V pour Victoire », un symbole célèbre qui a contribué à maintenir l’espoir en Grande-Bretagne, au Canada et dans d’autres pays alliés pendant les jours sombres de la Seconde Guerre mondiale. Alors, gardez l’œil ouvert pour découvrir l’histoire qui se trouve dans votre poche, et souvenez-vous de ceux et celles qui ont tant fait pour nous permettre de vivre en paix aujourd’hui!
Une vie de service et de gratitude
Louis Cuppens est né en 1943 à Nijmegen, aux Pays-Bas, pendant la terrible occupation allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale. Sa famille, comme tant d’autres, fut victime de persécution et de famine. Plus de 175 000 Canadiens participèrent à la libération des Pays-Bas. Les efforts de nos troupes étaient grandement appréciés du peuple néerlandais et la famille Cuppens prit la décision d’immigrer au Canada afin d’y bâtir une nouvelle vie.
Installée au Nouveau-Brunswick en 1950, la famille n’a jamais oublié les sacrifices des soldats canadiens. Le père de Louis, Frans, s’est joint à la Légion royale canadienne parce qu’il voulait aider les vétérans. En 1960, Louis a décidé de s’enrôler dans l’armée canadienne pour démontrer sa reconnaissance de sa propre manière. Au terme d’une longue et brillante carrière en uniforme, il a pris sa retraite en 1998 en tant que commandant en chef adjoint du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).
Mais son service au Canada ne s’est pas terminé, puisque le lieutenant-général (retraité) Cuppens est devenu président national du Fonds du Souvenir et a siégé au conseil d’administration du Corps canadien des commissionnaires, parmi d’autres engagements. Appréciant le fait de vivre au « pays de la liberté », il reste un ardent défenseur des vétérans : c’est sa façon d’appuyer la nouvelle génération de militaires.
Mots croisés
Avez-vous lu les récits du journal attentivement? Toutes les réponses aux mots croisés s’y trouvent!
Horizontalement
3 Navire de guerre sur lequel Douglas Moore a servi pendant la Seconde Guerre mondiale.
6 Ville japonaise frappée par une bombe atomique au mois d’août 1945.
7 Nom de famille d’une femme inuite qui a ramassé des os pendant la Seconde Guerre mondiale.
9 Pays d’Afrique où des soldats du maintien de la paix du Canada ont servi de 1960 à 1964.
10 Prénom de la caporale québécoise morte en Afghanistan en 2009.
11 Ville néerlandaise libérée par Léo Major en avril 1945.
12 Nom de famille du général canadien qui était commandant en chef adjoint du NORAD.
Verticalement
1 Bataille en Belgique où le gaz toxique a été utilisé pour la première fois le 22 avril 1915.
2 Prénom d’une conductrice du Service féminin de l’armée canadienne de Terre-Neuve.
3 Accord signé le 27 juillet 1953 pour mettre fin aux combats de la guerre de Corée.
4 Pays d’Afrique où des membres des Forces armées canadiennes ont été déployés en 2000.
5 Continent où des navires alliés ont livré du ravitaillement pendant la Seconde Guerre mondiale.
7 Ville néerlandaise où William Ludlow a rencontré le couple Henk et Olga.
8 Nom de famille du commandant des British Columbia Dragoons en avril 1945.
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