Le Canada se souvient
Numéro spécial de la Semaine des vétérans
Du 5 au 11 novembre 2023 - Page 1
Les Nations Unies et le maintien de la paix : 75 ans déjà
Le Canada défend la paix et la sécurité dans le monde depuis longtemps. Entre autres, notre pays participe à des missions de maintien de la paix. Les gardiens de la paix sont des troupes internationales neutres et se rendent dans des lieux en crise pour tenter de réduire les tensions et de rétablir la paix. Ils remplissent de nombreux rôles. Par exemple, ils veillent à ce que les cessez-le-feu soient respectés, patrouillent dans des zones tampons et enlèvent des mines terrestres. Les gardiens de la paix fournissent aussi une aide humanitaire, aident les réfugiés et enquêtent sur les crimes de guerre.
Au fil des décennies, plus de 125 000 membres des Forces armées canadiennes ont participé à des opérations de maintien de la paix dans des dizaines de pays. Plus de 4 000 agents de la GRC et d’autres corps policiers canadiens y ont également participé.
Notre pays a joué un rôle clé dans l’évolution du maintien de la paix. Lester B. Pearson, secrétaire d’État canadien pour les Affaires extérieures, a aidé à mettre sur pied la Force d’urgence des Nations Unies en Égypte pendant la crise de Suez en 1956, ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix. M. Pearson est ensuite devenu premier ministre du Canada en 1963. Le prix Nobel de la paix a été décerné à tous les gardiens de la paix de l’ONU en 1988 pour leurs contributions impressionnantes au fil des ans. Notre pays s’en est inspiré pour créer la Médaille canadienne du maintien de la paix. Le prix Nobel de la paix a aussi servi d’inspiration pour créer Réconciliation, le monument dédié au maintien de la paix, situé au centre-ville d’Ottawa depuis 1992.
Le rôle de gardien de la paix est très exigeant. En fait, il a souvent de graves répercussions sur les militaires. Environ 130 membres des Forces armées canadiennes ont perdu la vie lors de missions de paix. Beaucoup d’autres sont rentrés chez eux avec des blessures physiques et psychologiques qui peuvent durer toute une vie. Nous reconnaissons nos courageux gardiens de la paix qui ont tant fait pour aider les autres.
Catastrophe au large de la Nouvelle-Écosse
Les Forces armées canadiennes remplissent de nombreuses fonctions importantes ici, dans notre pays. Par exemple, elles sont chargées de lancer des opérations de recherche et de sauvetage lorsque des navires sont en détresse ou que des avions s’écrasent dans des régions éloignées. Elles ont contribué à sauver de nombreuses vies au fil des ans. Mais parfois, elles jouent un rôle différent après un accident majeur.
Le 2 septembre 1998, le vol Swissair 111 a décollé de New York en direction de Genève, en Suisse. Environ une heure après le décollage, de la fumée a été détectée dans le cockpit. L’avion a été rapidement dérouté vers l’aéroport international d’Halifax. Malgré les efforts des pilotes, l’avion s’est écrasé dans la baie St. Margaret’s à 22 h 31, à environ huit kilomètres au large des côtes de la Nouvelle-Écosse.
Le personnel militaire et la population locale ont tenté de secourir d’éventuels survivants en pleine nuit. Malheureusement, il n’y avait personne à secourir, car l’accident avait été trop violent. Au total, 229 passagers et membres d’équipage ont perdu la vie dans ce tragique accident. La mission de sauvetage est devenue une mission de récupération. Les membres des Forces armées canadiennes ont aidé à recueillir des débris et des preuves afin que les enquêteurs puissent déterminer la cause de l’écrasement.
Le NCSM Preserver a servi de navire de commandement pendant les efforts de récupération. Des avions militaires ont cherché des restes humains et matériels dans l’eau. Des soldats ont ramassé des débris échoués sur le rivage et ont aidé à manipuler ce qui fut récupéré.
Bon nombre des militaires qui ont apporté leur aide à la suite de l’écrasement du vol Swissair 111 étaient de jeunes réservistes. La mission de récupération a été physiquement et émotionnellement épuisante. Certains ont souffert de trouble de stress post-traumatique (TSPT). Pour beaucoup, des souvenirs pénibles les ont suivis pendant des années.
En guerre en Corée
Après des années de tensions croissantes, la Corée du Nord a envahi la Corée du Sud le 25 juin 1950. Cet acte d’agression a déclenché une crise internationale dans un lieu traditionnellement connu sous le nom de « pays du matin calme ».
Les Nations Unies ont voté en faveur de l’envoi d’une force multinationale en Asie de l’Est pour intervenir. Plus de 26 000 Canadiens ont servi pendant la guerre de Corée. Au cours de l’été 1950, la Marine royale du Canada a envoyé des destroyers patrouiller dans les eaux au large de la Corée et l’Aviation royale du Canada a commencé à effectuer des vols de transport aérien entre l’Amérique du Nord et l’Asie. L’Armée canadienne a envoyé des forces terrestres peu de temps après et nos soldats ont participé à des combats intenses, dans des endroits comme Kapyong, Chail’li, la Colline 355 et le « Crochet ». Au total, 516 Canadiens ont été tués pendant la guerre de Corée.
Après plus de trois ans, un armistice a été signé le 27 juillet 1953. Cet accord a mis fin aux combats, mais n’était pas un traité de paix, ce qui signifie que la guerre n’a jamais officiellement pris fin. Quelque 7 000 militaires canadiens ont continué à servir en Corée à titre de gardiens de la paix jusqu’en 1957. De nos jours, les tensions le long de la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud restent élevées.
On souligne en 2023 le 70e anniversaire de la signature de l’armistice. Nous nous souvenons des courageux Canadiens qui ont servi pendant la guerre de Corée.
La campagne d’Italie
Plus de 93 000 Canadiens ont servi dans la campagne d’Italie pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce chapitre important de l’histoire militaire de notre pays a commencé lorsque nos troupes ont débarqué en Sicile, le 10 juillet 1943. L’invasion alliée de cette île italienne stratégiquement importante dans la mer Méditerranée portait le nom d’Opération Husky. Dans les semaines qui ont suivi, les Canadiens ont dû faire face à des conditions extrêmes. La chaleur estivale et l’air poussiéreux étaient suffocants, alors que nos troupes avançaient sur des centaines de kilomètres en territoire ennemi.
L’Italie s’était rangée du côté de l’Allemagne au début de la guerre. Après la capture de la Sicile par les Alliés, l’Italie a renversé le dictateur Benito Mussolini et s’est officiellement rendue. Cependant, l’Allemagne a refusé de voir le pays tomber aux mains des Alliés. Elle a donc rapidement envoyé ses soldats au combat et la campagne s’est poursuivie.
Les soldats canadiens ont débarqué sur le continent italien le 3 septembre 1943. Ils ont rejoint la longue et difficile avancée alliée dans la péninsule. Le terrain a donné aux défenseurs allemands un avantage considérable. Les nombreuses montagnes, vallées profondes et rivières de l’Italie ont contribué à rendre difficile la libération du pays par les Alliés. Malgré les défis, les Canadiens ont aidé à repousser l’ennemi dans une série de batailles dans des lieux comme Ortona, la vallée de la Liri et Rimini.
Nos soldats ne faisaient pas partie de la victoire finale des Alliés en Italie. À partir de février 1945, ils ont été transférés pour combattre dans le nord-ouest de l’Europe avec la Première Armée canadienne. Plus de 26 000 Canadiens ont été tués ou blessés pendant la campagne d’Italie, dont près de 6 000 qui y ont perdu la vie.
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