Chronologie des événements
2 septembre 1998 à 21 h 18 (HAA)
Le vol 111 de Swissair décolle de New York.
2 septembre 1998 10 h 14 (HAA)
Les pilotes détectent de la fumée dans le poste de pilotage.
2 septembre 1998 à 22 h 31 (HAA)
Le vol 111 de Swissair s'écrase dans la baie St. Margaret's, en Nouvelle-Écosse.
2 septembre
Début des opérations de recherche et de sauvetage pour le vol 111 de Swissair
3 septembre 1998
La mission de recherche et de sauvetage devient une opération de recherche et de récupération.
6 septembre 1998
L'enregistreur de données du vol 111 de Swissair est retrouvé.
11 septembre 1998
L'enregistreur de la parole dans le poste de pilotage du vol 111 de Swissair est retrouvé.
15 décembre 1999
Fin des opérations de récupération de l'épave du vol 111 de Swissair.
27 mars 2003
Le Bureau de la sécurité des transports publie son rapport final sur la tragédie du vol 111 de Swissair.
Ressources d'apprentissage
En cas de catastrophe, les militaires canadiens sont prêts à intervenir. En septembre 1998, les Forces armées canadiennes ont apporté leur soutien à la suite de la tragédie du vol 111 de Swissair – ici même, au pays.
Histoires tirées de l’opération Persistence
Aider après des catastrophes
Les Forces armées canadiennes remplissent de nombreuses fonctions au Canada. Elles mènent des opérations de recherche et de sauvetage lorsque des navires sont en détresse ou que des avions s'écrasent dans des régions reculées. Mais elles jouent parfois un rôle différent après un accident majeur. C'est ce qui s'est passé tragiquement dans le cas du vol 111 de Swissair.
Un écrasement d'avion mortel
Dans la soirée du 2 septembre 1998, le vol 111 de Swissair décolle de New York à destination de Genève, en Suisse. Environ une heure après le décollage, l'équipage constate la présence de fumée dans le poste de pilotage. L'aéronef de passagers MD-11 est alors dérouté vers l'Aéroport international d'Halifax. Malgré les efforts des pilotes, l'incendie se propage et ils perdent le contrôle de l'avion. À 22 h 31, l'avion s'abîme dans la baie St. Margaret, à environ huit kilomètres de la côte de la Nouvelle-Écosse, près du célèbre village de pêcheurs de Peggy's Cove.
Le NCSM Moncton, nouvellement mis en service en juillet 1998 et dont l’équipage était composé principalement de réservistes de la Marine, a été déployé sur les lieux de l’accident.
La réponse initiale
Le Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage d'Halifax déclenche immédiatement une opération de recherche et de sauvetage. Des pêcheurs locaux et d'autres plaisanciers, dont de nombreux bénévoles de la Garde côtière auxiliaire canadienne, sont les premiers à arriver sur les lieux. Ils se mettent à la recherche d'éventuels survivants dans l'obscurité de la nuit. Le NCSM Ville de Québec, qui se trouve en mer à proximité, se rend également sur les lieux. D'autres navires de la Marine canadienne et de la Garde côtière sont dépêchés depuis Halifax, située seulement à une heure de navigation. Des hélicoptères et des avions militaires survolent également les lieux.
Aucun survivant
L’avion est complètement détruit et les 215 passagers et 14 membres d’équipage à bord sont morts sur le coup. L’après-midi suivant, tout indique que la mission de sauvetage sera plutôt une mission de récupération. Les avions de sauvetage se retirent. Les navires de récupération et les plongeurs se mettent à la recherche de restes humains et de débris. L’enquête sur les causes de l’accident commence.
Opération Persistence
La réponse à la tragédie du vol 111 de Swissair est nommée opération Persistence. Les Forces armées canadiennes, la Garde côtière canadienne et la Gendarmerie royale du Canada y jouent un rôle clé. Divers groupes, notamment la marine américaine et la Croix-Rouge, participent aussi à l’opération. Il s’agit de l’une des plus grandes opérations militaires nationales de l’histoire de notre pays. Plus de 2 400 membres des Forces armées canadiennes, 450 agents de la Gendarmerie royale du Canada (dont les contributions ont été fournies dans le cadre de l’opération Homage) et des centaines de membres de la Garde côtière canadienne y prennent part.
Une partie du train d’atterrissage de l’aéronef du vol 111 de Swissair a été repêché du fond de l’océan.
Contributions des Forces armées canadiennes
Quelque 1 300 membres de la marine canadienne, 700 membres de l’armée de terre et 400 membres de l’armée de l’air participent à l’opération Persistence. Le NCSM Preserver devient le navire de commandement responsable des opérations de récupération en mer. Des hélicoptères militaires et des avions de patrouille cherchent à repérer des restes humains et des débris à la surface de l’eau. Des plongeurs, des véhicules sous-marins télécommandés et le sous-marin NCSM Okanagan fouillent le fond de l’océan. La tâche est ardue, car l’épave se trouve à environ 55 mètres sous les vagues. Des soldats arpentent le littoral pendant des semaines à la recherche de dépouilles et récupèrent les débris qui s’échouent sur le rivage. Ils aident aussi à la manipulation et au transport du matériel récupéré.
Nos militaires ne sont pas les seuls Canadiens en uniforme à avoir joué un rôle majeur à la suite de la catastrophe de Swissair. Par exemple, les membres de la Gendarmerie royale du Canada (servant sous le nom de mission opération Homage) ont également apporté une contribution essentielle au processus de récupération, d’identification et d’enquête.
Après l’accident, une morgue temporaire est mise en place à la base des Forces canadiennes Shearwater, située à proximité, pour recueillir les restes humains. De vastes installations à Sheet Harbour et à Halifax servent à trier les débris et à réassembler la partie avant de l’avion à réaction, tout cela dans le but de comprendre ce qui est à l’origine de l’accident du vol 111 de Swissair.
Des débris de l’aéronef du vol 111 de Swissair reposent sur le pont d’une barge dans la baie St. Margaret.
À la recherche de la cause de l'accident
Les efforts de récupération visaient principalement à retrouver l'enregistreur de données de vol (« la boîte noire ») et l'enregistreur de la parole dans le poste de pilotage. Ces éléments étaient importants pour déterminer la cause de l'accident. Après des jours de recherches sous-marines au sonar, le NCSM Okanagan a localisé l'enregistreur de données de vol le 6 septembre 1998. L'enregistreur de la parole dans le poste de pilotage a été récupéré ultérieurement le 11 septembre 1998.
La dernière étape des opérations de récupération de l’épave a pris fin en décembre 1999, après avoir retrouvé 98 % des matériaux de l’avion. Cela comprend plus de 126 000 kg provenant de l’avion lui-même, et plus de 18 000 kg de chargement. À la clôture de l’enquête, les autorités avaient identifié les restes de toutes les personnes à bord de l’avion. Cette tâche n’a pas été facile. Le travail a été exceptionnellement difficile et stressant pour les Forces armées canadiennes et les autres personnes impliquées.
Leçons tirées
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada a formulé d'importantes recommandations à l'issue de son enquête. Les autorités de l'aviation du monde entier ont d'ailleurs mis en œuvre nombre d'entre elles. Des changements apportés au câblage, à l'isolation et aux matériaux ignifuges des aéronefs ont permis d'améliorer la sécurité des voyages aériens.
Des débris récupérés sur le site de l’écrasement ont servi aux efforts de reconstruction de la partie avant du cockpit du vol 111 de Swissair.
Commémoration
La tragédie du vol 111 de Swissair est le deuxième accident aérien le plus meurtrier jamais survenu au Canada. Aujourd'hui, des monuments commémoratifs se dressent à Whalesback, près de Peggy's Cove, et à Bayswater. Ils surplombent la baie St. Margaret, où l'avion de passagers s'est écrasé en septembre 1998, bouleversant la vie de tant de personnes.
Des visiteurs observent la baie St. Margaret et l’océan Atlantique depuis le site du monument commémoratif Swissair 111 de Peggy’s Cove à Whalesback, en Nouvelle-Écosse.
Le prix du service
Nombre des membres des Forces armées canadiennes qui ont participé à l'opération Persistence étaient de jeunes réservistes. Les efforts de récupération du vol 111 de Swissair ont été physiquement et émotionnellement épuisants pour la plupart des participants. Nombreuses sont les personnes qui en ont gardé des souvenirs difficiles pendant des années. Certains militaires ont souffert de l'état de stress post-traumatique.
Les risques liés au service militaire canadien ne se limitent pas aux déploiements dans des pays déchirés par la guerre. Les opérations menées ici, au pays, peuvent elles aussi être lourdes de conséquences.
Galerie de photos
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