Le Canada se souvient
Numéro spécial de la Semaine des vétérans
Du 5 au 11 novembre 2023 - Page 3
Un gardien de la paix exemplaire
Le colonel (à la retraite) Donald Ethell est l’un des gardiens de la paix les plus décorés du Canada. Don est né dans une famille militaire à Vancouver en 1937 et a toujours eu un vif intérêt à servir son pays. Il n’avait que 17 ans lorsqu’il s’est enrôlé dans l’Armée canadienne.
Don est devenu officier en 1972. Le Canada a été un chef de file dans le maintien de la paix internationale dans les années d’après-guerre et il a servi dans 14 missions difficiles. Il a été envoyé dans des zones en conflit comme Chypre, le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Égypte, Israël, l’Amérique centrale et les Balkans.
Tout au long de ses 38 années en uniforme, Don a personnifié les qualités nécessaires pour être un gardien de la paix : engagement, équité, sang-froid, respect et humilité. Sa vie après sa carrière militaire est également impressionnante. En 2010, il a été nommé lieutenant-gouverneur de l’Alberta. S’il y avait une équipe étoile pour les gardiens de la paix canadiens, le colonel (à la retraite) Ethell en serait le capitaine.
Une fière carrière en uniforme
Clarence « Gus » Este est né à Montréal en 1931 et s’est enrôlé dans l’Armée canadienne alors qu’il était encore adolescent. Il a servi à l’étranger pendant la guerre de Corée en tant qu’assistant médical. Après une brève période de retour à la vie civile après le conflit, il s’est enrôlé à nouveau et a rejoint le Service de la poste aux armées.
Gus a ensuite poursuivi une longue carrière dans la logistique militaire. Il a gravi les échelons et a été promu officier. Il a servi dans des missions de maintien de la paix à l’étranger en Égypte et à Chypre, et il a été envoyé en Allemagne de l’Ouest pendant la guerre froide. Gus a quitté l’armée en 1987 après 33 années de fier service.
À la retraite, il était actif dans sa communauté et auprès d’organisations de vétérans. Les services remarquables qu’il a rendus à son pays et à ses concitoyens ont été reconnus de façon particulière. La Ville d’Ottawa a renommé un parc en son honneur en 2013. Gus a également reçu la Mention élogieuse du ministre des Anciens Combattants en 2015 pour ses contributions au long de sa vie. Nous saluons Gus Este, un Canadien qui a contribué à faire de notre pays un endroit meilleur.
Combattre un ennemi invisible
Il y a un vieux dicton qui dit que lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre. Cela s’appliquait certainement à George Nasmith, qui voulait s’enrôler dans les forces canadiennes lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté en 1914. Cependant, avec une taille de seulement 1,37 m (4 pieds 6 pouces), il ne répondait pas aux exigences de taille pour s’enrôler.
Mais George était un spécialiste de la purification de l’eau. Et l’eau potable propre est une chose dont tous les soldats ont besoin. Malgré sa taille, l’armée l’a recruté pour son expertise. Il a rapidement pris le commandement du tout nouveau Corps hydrologique de l’Armée canadienne. Pour l’un des premiers travaux de l’unité, le lieutenant-colonel Nasmith a mis en place un système de purification d’eau au Camp Valcartier en septembre 1914.
En Europe, George a servi avec le Corps de santé de l’Armée canadienne et a dirigé le Laboratoire mobile no 5 (canadien). George était un chimiste accompli. Il a mis en place des unités mobiles de purification de l’eau pour lutter contre une menace invisible : l’eau polluée.
Lors de la 2e bataille d’Ypres en Belgique, les Allemands ont lancé une attaque au chlore gazeux toxique, le 22 avril 1915. Réagissant rapidement, George a aidé nos soldats à créer des masques à gaz de fortune pour se protéger des vapeurs mortelles.
Il est impossible de mesurer les contributions de George Nasmith aux efforts alliés pendant la Première Guerre mondiale. Mais son expertise particulière a probablement sauvé de nombreuses vies en les protégeant contre des ennemis invisibles à l’œil nu.
Le Souvenir en fleurs
Plus de 200 Canadiens d’origine japonaise ont servi notre pays pendant la Première Guerre mondiale. L’un de ces soldats était Fumio Tatsuoka. Il est né au Japon en 1888 et a ensuite immigré au Canada. Il était un commis de magasin âgé de 28 ans lorsqu’il a décidé de se joindre au Corps expéditionnaire canadien. Fumio s’est enrôlé à Calgary, en Alberta, en juillet 1916 et deviendra sergent dans le 50e Bataillon.
Il a été tué au combat le 20 août 1917 lors de la bataille de la cote 70. Plus de 50 soldats canadiens d’origine japonaise ont perdu la vie pendant la Première Guerre mondiale. La mémoire de Fumio est honorée sur le Mémorial national du Canada à Vimy en France. Son nom est également gravé sur le Monument commémoratif de guerre des Canadiens d’origine japonaise à Vancouver. De magnifiques cerisiers entourent le monument. Les fleurs colorées fleurissent chaque printemps avant de se flétrir et de tomber. Ceci est symbolique de la perte de vies en temps de guerre. Pourtant, les fleurs reviennent chaque année dans un cycle perpétuel d’espoir et de renouveau. Quel endroit spécial pour se souvenir des braves soldats comme Fumio!
Une tradition familiale de guerriers autochtones
Wendy Jocko est née à Pembroke, en Ontario. Elle est issue d’une longue lignée de guerriers autochtones dont la tradition militaire remonte à la guerre de 1812. Cela l’a inspirée à s’enrôler dans les Forces armées canadiennes à l’âge de 19 ans.
Wendy a servi au Canada et a également participé à deux missions de maintien de la paix dans les Balkans, dans les années 1990. Mais c’est son séjour en Bosnie qui l’a le plus marquée. La dévastation et la misère humaine étaient difficiles à voir. Elle croisait souvent une famille vivant dans une minuscule habitation en contreplaqué près d’un dépotoir. Wendy voulait aider. Ainsi, chaque jour, elle leur rendait visite, leur apportant des fruits et du lait. Elle était heureuse de faire une petite différence pour ces personnes dans le besoin. La mission là-bas a été une expérience qui a changé sa vie.
Après 23 ans en uniforme, le sergent Jocko a quitté l’armée. Elle est ensuite devenue chef des Algonquins de la Première Nation de Pikwakanagan. La fière tradition de service militaire de sa famille s’est poursuivie avec son fils, qui lui aussi a rejoint les Forces armées canadiennes.
Le désir de servir
Miriam « Mimi » Freedman est née à Montréal en 1911. Elle a été l’un des douze membres de sa famille qui ont servi pendant la Seconde Guerre mondiale. Après s’être enrôlée en 1939, elle a rapidement rejoint le London Ambulance Service. En 1943, Mimi est devenue membre du Corps féminin de l’Armée canadienne (CFAC). Elle était conductrice au Quartier général militaire canadien.
Le service de Mimi l’a gardée près des lignes de front pendant une grande partie de la guerre. Elle a débarqué en Normandie en août 1944. Elle a suivi l’avancée des troupes alliées en Belgique et en Allemagne. Sa remarquable capacité à parler anglais, français, néerlandais, allemand et flamand a souvent été mise à profit. Elle traduisait les conversations avec la population locale et a aidé à interroger des prisonniers de guerre allemands. Elle a également servi d’interprète lors des audiences des tribunaux après le conflit.
La sergente d’état-major Freedman est revenue au Canada en 1946 et a quitté l’armée. Elle a obtenu une Citation à l’ordre du jour pour son service militaire remarquable. Mme Freedman est la seule femme juive canadienne connue à avoir été décorée pour sa bravoure pendant la guerre.
Dans les mots d’un gardien de la paix
Le rôle d’un gardien de la paix est très exigeant. Michel Bellehumeur a été déployé en Bosnie-Herzégovine dans les années 1990. Il nous raconte ce qu’il a vécu.
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