Saison 3 : La Seconde Guerre mondiale
De 1939 à 1945, plus d’un million de Canadiens et de Terre-Neuviens ont servi pendant la Seconde Guerre mondiale partout dans le monde, contribuant à restaurer la liberté et la paix.
Dans cette série, nous présentons les histoires des Canadiens qui ont participé à ce conflit planétaire. Qu’il s’agisse de la bataille de l’Atlantique, de la libération des Pays-Bas ou d’autres batailles de l’époque, nous vous invitons à découvrir les histoires de ceux qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays – les Visages de la liberté.
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Épisode 1 : Anne et Howard McNamara
Anne et Howard McNamara ont servi dans l’Aviation royale du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale. Anne a servi dans l’Unité des divertissements, contribuant à renforcer le moral des troupes partout en Amérique du Nord et en Europe, alors qu’ Howard, son futur époux, était pilote de Spitfire pendant les campagnes d’Afrique du Nord et d’Italie. Cette année, ils sont les visages de l’affiche de la Semaine des vétérans.
Crédit Photo : Marie France L'Ecuyer
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Transcription de l’épisode 1
Musique [00:00]
Animateur [00:18]
La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour.
Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Voici les « Visages de la liberté».
Animateur [00:58]
Alors que tous les hommes de son âge s’enrôlaient, Anne McNamara savait qu’elle voulait faire sa part. Déterminée à ne pas rester les bras croisés, elle s’est jointe à l’Aviation royale du Canada en 1943 en tant que membre de l’unité d’artistes de spectacle. Elle participa ainsi au spectacle de variété « All Clear » aux côtés des autres membres de la distribution.
Le spectacle l’amena à voyager sur de nombreuses bases militaires à travers le Canada ainsi que sur des bases alliées Alliés en Amérique du Nord et en Europe afin de remonter le moral des troupes.
Musique [01:30]
Mme McNamara [01:40]
Lorsque nous étions à Washington, nous avons joué à l’hôpital Walter Reed. Ils étaient les premiers en danger à revenir de Pearl Harbor. Ce hall était maintenant entièrement rempli de jeunes hommes. Il y avait peut-être aussi des femmes, mais les hommes étaient majoritaires. Eh bien, quand nous sommes apparues, les fille, pour faire notre premier numéro, les rideaux se sont ouverts et ils ont crié, ont sifflé, ont hurlé et hurlé.. Ils criaient tellement que nous ne pouvions entendre la musique. Nous n’avons donc pas pu commencer notre danse, car nous ne pouvions entendre l’orchestre jouer. Le lendemain dans le journal on mentionnait que nous étions un peu confuses au début du numéro, mais qu’ensuite, le spectacle était vraiment divertissant.
Musique [02:39]
Mme McNamara [02:48]
Les bombardements étaient tout simplement horribles, mais en ce qui concerne les destructions qu’ils ont occasionnées, on ne pouvait pas croire à ce qu’on voyait. Les gens dormaient toujours dans le métro parce que je suppose qu’ils avaient été bombardés et qu’ils n’avaient nulle part où aller. Nous avons donc commencé à divertir les troupes tout de suite, parce que nous savions que les gars étaient là, ils étaient affectés à différents camps en Angleterre en Écosse, au pays de Galles et en Irlande.
Musique [03:22]
Mme McNamara [03:29]
Eh bien, nous sommes arrivés à Amsterdam et en Hollande, et ils étaient si gentils avec nous là- bas. On ne nous avait pas dit que la reine se trouvait dans l’auditoire. Nous avons commencé et nous avons fait la représentation. Après le spectacle, on nous a demandé de nous changer et de descendre pour rencontrer la reine. Cependant, au moment où les filles avaient fini de mettre leur maquillage et d’enfiler leur uniforme, les hommes s’étaient déjà changés parce que nombre d’entre eux ne faisaient que porter leur uniforme pendant le spectacle, dans les numéros. Ils n’avaient donc pas à se changer. Ils étaient prêt. Ils était donc tous en file devant nous, et les filles étaient toutes à la fin de la file. Nous ricanions et nous pratiquions à faire la révérence. Quand notre tour est arrivé... il n’est jamais arrivé parce que la reine avait seulement un certain temps à nous consacrer et le temps étant écoulé, elle a dû partir. Nous n’avons donc pas pu la rencontrer et il nous était interdit de prendre des photos d’elle, la reine Wilhelmine.
Musique [04:50]
Animateur [04:59]
Pendant ce temps, son futur époux, Howard McNamara – qui avait été considéré comme trop maigre la première fois où il avait essayé de s’enrôler – travaillait fort pour prendre du poids. Éventuellement, il fut accepté par l’ARC, et devient pilote de Spitfire dans les campagnes d’Afrique du Nord et d’Italie.
M. McNamara [05:25]
Mon frère cadet allait avoir 18 ans en 1940. Lorsqu’il a eu 18 ans, nous avons tous les deux décidé de nous enrôler. Nous sommes donc allés au bureau de recrutement de l’armée de l’air et avons voulu joindre les forces. Mon frère est passé tout de suite. Moi, j’ai passé l’examen physique, mais en ce qui concerne mon poids, le médecin m’a dit qu’il pensait que je ferais mieux de rentrer chez moi et d’en prendre un peu, au moins dix livres qi’il m’as dit. Je n’ai donc pas joint les forces le même jour que mon frère.
M. McNamara [06:11]
Nous étions en service à Port-Saïd. Nous y avons passé environ huit mois à être recyclés et à être rééquipés avec des avions Spitfire. Quand nous avons été complètement rééquipés, nous avons ensuite été transférés d’Égypte à la campagne italienne. Le groupe de chasse américain lui était stationné en Sardaigne. C’est une île de l’Italie. Et quand les pilotes sortaient pour faire campagne, ils volaient vers le nord, puis nous nous allions les chercher et traversions avec eux vers le nord de l’Italie pour exécuter nos opérations. C’est là que j’ai terminé mon affectation opérationnelle. Tous les pilotes ont pris part à des missions dans le cadre de leur affectation.
Quand je suis rentré chez moi, en novembre, j’ai découvert que mon frère avait été abattu. Il faisait partie d’un escadron de chasse en Angleterre et il avait été abattu au-dessus de l’Europe. Il avait 21 ans à ce moment-là. Quand je suis rentré chez moi en permission, et que tout cela a été connu, ma famille m’a demandé si j’accepterais l’offre de retraite que l’armée de l’air offrait à ce moment-là. L’armée disposait assez de pilotes à l’étranger. Elle pouvait donc se permettre d’accorder la retraite à quelques-uns d’entre nous. J’ai donc accepté l’offre.
Musique [07:26]
Mme McNamara [07:34]
Nous nous étions rencontrés avant la guerre, je suppose, mais nous ne nous connaissions pas. Nous nous étions seulement rencontrés. Puis, après la guerre, nous avions l’habitude d’aller danser. Ce n’était jamais un rendez-vous galant. C’était comme deux personnes qui y allaient ensemble; c’était toujours en groupe que nous y allions. Nous étions en compagnie l’un de l’autre, lui avec sa copine, et moi avec mon copain. Un soir, nous avons commencé à danser ensemble et c’était plutôt bien. C’est alors que nous avons commencé à sortir ensemble. Nous nous sommes fiancés, puis nous nous sommes mariés en mai, en 1948 je pense, et c’est comme ça que ça s’est passé. Nous sommes maintenant marié depuis…. Fais le compte!, 48 à maintenant. 72 ans!
M. McNamara [08:42] 72 ans!
Musique [08:43]
Animateur [08:50]
Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous aussi en ligne à l'adresse veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, où vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore via le compte Twitter d'Anciens Combattants Canada.
Ce printemps, Anciens Combattants Canada commémore le 75e anniversaire de la libération des Pays-Bas et du jour de la Victoire en Europe grâce à des initiatives et à des activités numériques. Nous vous invitons donc à inonder les médias sociaux avec des tulipes, la fleur qui représente l’amitié entre les Pays-Bas et le Canada, en utilisant le mot-clic #Tulipesalamaison, en un seul mot ou à nous envoyer une carte postale virtuelle, pour remercier ceux qui ont servi. Montrez-nous de quelle façon vous vous souvenez ce printemps, en utilisant les mots clics #PaysBas75 et #JourVE75
Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez surtout pas leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.
Vous voulez en savoir davantage à propos des McNamaras? Jetez un coup d’œil à leur profil « Visages de la liberté » pour connaître les détails de leurs histoires.
Épisode 2 : Benoît Duval et la bataille de l’Atlantique
Benoît Duval est un vétéran de la Seconde Guerre mondiale. Il a navigué à bord du NCSM Gatineau afin de protéger les convois qui sillonnaient l’Atlantique.
Crédit Photo : Stephane Geufroi – Ouest France
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Transcription de l’épisode 2
Musique [00:00]
Animateur [00:22]
La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue qui se dessinait à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour. Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont tant sacrifiés pour notre pays. Voici alors les « Visages de la liberté».
Musique [00:55]
Animateur [01:00]
Benoît Duval est né le 4 avril 1923, à Tourville au Québec. Il voulait tellement contribuer à l’effort de guerre qu’il a menti sur son âge au moment de l’enrôlement. Il n’avait alors que 16 ans. M. Duval est demeuré avec les forces terrestres pour une période d’environ six mois, avant de faire le saut vers la Marine royale canadienne, en tant que mécanicien de 1re classe à bord du NCSM Gatineau. Il nous raconte aujourd’hui ses aventures alors qu’il participait à la défense des convois durant la longue Bataille de l'Atlantique, et la vie à bord des navires de la Marine royale canadienne.
Musique [01:39]
Benoît Duval [01:47]
Ça prenait vingt ans. Fallait avoir vingt ans. Parce que c’était tellement au début de la guerre. Fallait qu’ils partent tout de suite pour aller de l’autre côté. Pis nous autres, ils pouvaient pas nous envoyer à cet âge-là. Mais on savait pas nous autres. On a donné cet âge-là, 18 ans.
On avait 16 ans, mais on avait l’air encore plus jeunes. Faque ils ont dit « on peut pas vous prendre ». Faque, on a demandé si on pouvait trouver une autre place. Ils ont dit oui, vous pouvez aller à la Citadelle de Québec.
J’ai été repêché par un Régiment d’infanterie qui voulait avoir quelqu’un qui pouvait parler anglais et français, et qui pouvait apprendre les signaux. Faque, ils nous ont engagé comme signaleurs, transféré comme signaleurs dans un Régiment d’infanterie. Le Régiment de la Chaudière.
Musique [02:41]
Animateur [02:46]
Aussitôt terminé son entraînement de base au sein du Régiment de la Chaudière, Monsieur Duval s’est vu transférer dans la Marine royale canadienne.
Sons de mer[02:54]
Benoît Duval [02 :59]
J’ai été canonnier pour un bout de temps puis après ça, j’ai transféré sur un autre navire, puis j’ai changé d’ouvrage. Je suis devenu mécanicien. Chauffeur pour commencer et après ça, mécanicien.
Animateur [03:17]
La Marine royale canadienne a joué un rôle important dans la protection des convois maritimes alliés de tous genres qui sillonnaient l’océan Atlantique. M. Duval nous expose les dangers qu’encouraient tant les navires alliés que les sous-marins ennemis.
Benoît Duval [03:38]
À chaque fois qu’on avait un signal qu’on détectait un sous-marin, fallait partir après. Mais, les sous-marins étaient aussi fins que nous autres. Ils avaient des moyens de se protéger contre nous autres. Puis, ils avaient les moyens de nous attaquer aussi.
Des attaques qu’on a eu par des « e-boats ». Parce que il n’y avait pas que les « u-boats ». Des u-boats, c’était les sous-marins. Des e-boats c’était comme un « motor torpedo boat » à nous autres. C’est des petits bateaux qui sont ben rapides. La seule chose qu’ils font, c’est lancer des torpilles. Puis, on était attaqués par cinq de ces e-boats là.
Ça pouvait être de jour, de nuit, n’importe quand, parce que les sous-marins s’infiltraient dans le convoi de bateaux marchands, puis montaient entre les bateaux pis attendaient la nuit. Puis après ça, quand la nuit arrivait, ils avaient tout le loisir de lancer des torpilles à droite pis à gauche, pis couler le nombre de navires qu’ils voulaient.
Effet sonore de torpille [04:48]
Benoît Duval [05 :06]
Les pétroliers coulés prenaient en feu, et les marins de ce pétrolier-là avaient pas d’autres choix que de sauter à l’eau. L’eau était en feu. Le feu s’étendait sur l’eau. Ces gars-là mourraient là. Ils pouvaient pas rester assez longtemps dans l’eau pour éviter l’étendue du feu. Beaucoup sont morts comme ça.
On acceptait qu’est-ce qu’on voyait. C’était ça puis… si on pouvait les sauver, tant mieux. Il y en avait quelques-uns qui avaient peur. Mais pas tout le monde.
Pis quand des fois, des fois, on coulait un sous-marin pis on prenait l’équipage prisonnier. Et puis quand on prenait l’équipage prisonnier, la première chose qu’on leur disait quand qu’ils montaient sur notre bateau, c’était « la guerre est finie pour vous autres. Là, vous allez nous suivre, pis on va vous remettre à l’Armée au Canada, puis vous allez dans un camp de concentration jusqu’à temps que la guerre soit finie pour de bon. »
Dépendant du nombre de prisonniers qu’on prenait, on choisissait un « mess » assez grand pour les accueillir. Ils mangeaient les mêmes repas que nous autres. Ceux-là qui fumaient avaient un paquet de cigarettes de 25 cigarettes par jour. La seule chose qu’ils avaient pas, c’est de «tot».Vous savez qu’est-ce que c’est le tot? C’est la ration de rhum qu’on avait avant de dîner. On pouvait pas leur donner ça, parce que ça aurait été une insulte à la reine d’Angleterre.
Animateur [07:12]
La fin de la Seconde Guerre mondiale ne s’est pas déroulée tout à fait de la même manière en mer que sur terre. M. Duval nous explique où il était et comment s’est déroulé la capitulation des marins allemands.
Benoît Duval [07 :32]
J’étais sur une frégate, construite à Québec. Et puis ensuite de ça, ben on est revenus, et en revenant, l’Amiral allemand a dit, ordonné à tous ses sous-marins, ses navires, de se rendre à nous autres. Puis le U-190 s’en venait vers l’Europe et s’en venait pour nous couler, il avait été averti qu’on s’en allait, mais seulement après que l’Amiral a donné l’ordre de cesser le feu. Ils pouvaient plus rien faire. Il se sont rendus à nous autres. À peu près une journée au sud de l’Irlande. Et puis là ben, ils ont pris des officiers et la plupart des marins du sous-marin prisonniers sur notre navire. Pis nous autres, on a envoyé quelqu’un sur le sous-marin, parce que nous, on connaissait pas ça nous autres les sous-marins. Faque, il y en a des petits chanceux qui ont été à bord du sous-marin pour le ramener à Terre-Neuve, Newfoundland. Pour le démanteler.
Musique [09:00]
Animateur [9:09]
Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous également en ligne à l'adresse: www.veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, et vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore au moyen du compte Twitter d'Anciens Combattants Canada. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez pas : leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.
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Épisode 3 : Morgane Roy-Séger et le raid sur Dieppe
Morgane-Roy-Séger est originaire de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Elle a fait partie des jeunes qui ont voyagé avec la délégation canadienne vers la France pour le 75e anniversaire du raid sur Dieppe. Elle partage ses expériences émouvantes avec les vétérans et rappelle l’importance de la commémoration.
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Transcription de l’épisode 3
Musique [00:00]
Animateur [00:22]
La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue qui se dessinait à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour. Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont tant sacrifiés pour notre pays. Voici alors les « Visages de la liberté».
Musique [00:55]
Animateur [01:00]
Morgane Roy-Séger est étudiante à l’Université de Moncton. Elle habite Dieppe, au Nouveau-Brunswick, ville jumelle de la ville française de Dieppe assiégée par les forces allemandes durant la Seconde Guerre mondiale.
Elle est née au Canada, mais possède la double citoyenneté canadienne et française, parce que son père a quitté la France pour venir s’installer au Canada. Son arrière-grand-père était membre de la Résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale.
En 2017, Morgane a eu l’opportunité de faire partie de la délégation canadienne lors du voyage commémorant le 75e anniversaire du raid sur Dieppe.
Elle parle de son expérience en France, ainsi que de l’importance de se souvenir et d’honorer les vétérans.
Musique [01:42]
Morgane Roy-Séger [01:45]
Je crois que c’est un peu oublié. Honnêtement, avant d’avoir été approchée pour le voyage, moi, je ne savais pas que la ville de Dieppe était nommée en l’honneur de la ville de Dieppe en France, à cause du raid sur Dieppe.
Moi personnellement, ça n’a jamais été enseigné dans mes cours d’histoire, à l’école secondaire ou même avant ça, ce qui me surprend, parce que c’est un événement important en plus, la ville de Dieppe. On est dans la ville de Dieppe. Pourquoi pas en parler! Et en plus, on a un monument, un petit « mémorial » à Dieppe. Ça s’appelle le cénotaphe de Dieppe. C’est une murale qui est en fait incrustée de galets, donc des pierres de la plage de Dieppe en France.
Il y a certains… Il y a des éléments présents à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, qui représentent le raid, mais on dirait qu’on… Moi, j’ai jamais appris à propos du raid à l’école.
Et, évidemment, quand le jour du Souvenir arrive chaque année à l’école, on a des cérémonies et des cérémonies. Alors, tout le monde sait que c’est important, mais je pense pas qu’on comprend réellement l’importance. Moi, c’est seulement après le voyage et durant le voyage, j’ai vraiment réellement compris l’importance du sacrifice qu’ils ont fait.
Retourner sur les lieux et voir la liberté qu’on a aujourd’hui, revoir les vétérans sur les lieux et comprendre le sacrifice qu’ils ont fait… Parce que même ceux qui ont survécu, ils ont sacrifié une grande partie de leurs vies.
C’est spécial de penser qu’ici, il y a 75 ans passés, c’était pas du tout du tout le cas. Il n’y avait aucune liberté, c’était un massacre, et ça nous fait réaliser, grâce aux efforts et aux sacrifices des soldats, maintenant, on a la liberté qu’on a aujourd’hui.
Musique [03:42]
Animateur [03:49]
Les jeunes qui font partie de la délégation canadienne vivent une expérience enrichissante et unique. Morgane a pu observer la gratitude des citoyens français envers les Canadiens, mais également réfléchir sur l’importance de commémorer les événements du passé.
Morgane Roy-Séger [04:04]
Donc, pour se préparer pour l’expérience, fallait préparer une petite présentation qu’on allait présenter une fois là-bas aux cérémonies.
Moi, je l’ai fait à propos de Robert Boulanger, qui était un soldat qui a combattu à Dieppe, et aussi à propos de mon arrière-grand-père, qui était un résistant français.
C’était une expérience unique, incroyable. On avait quatre vétérans avec nous, qui avaient combattu à Dieppe. Donc ça, c’était assez spécial de retourner sur les plages et lieux avec eux.
Au début, j’étais surprise, j’avais de l’émotion. J’étais comme « wow », parce que les vétérans, ils ont entre 94 et… Le plus jeune je pense avait 94, le plus vieux qu’on avait avec nous avait 100 ou 101.
Ce qui m’avait réellement touchée, c’est qu’avant ou après les cérémonies, c’est évident c’est qui les vétérans qui sont avec nous. Souvent, ils sont en chaise roulante, ils sont aussi décorés dans leurs uniformes, et à quelques reprises, j’ai vu des Français, des étrangers venir aux vétérans, et presqu’en larmes, leur dire « Merci, merci, merci. Merci pour tout ». Parce qu’eux leurs grands-parents, ils étaient là quand ça s’est passé. Leurs parents ils étaient jeunes, et donc même si c’était 75 ans passés, ils sont encore très, très, très reconnaissants.
Musique [05:44]
Animateur [05:50]
Morgane a été marquée par une conversation en particulier avec un vétéran de la délégation.
Morgane Roy-Séger [05:56]
Moi j’ai eu la chance d’avoir une très belle conversation avec M. Maurice Leblanc, qui était, si je m’en souviens bien, il avait 97 ans, puis lui, il faisait partie du peloton des Fusiliers Mont-Royal pendant le raid, pendant la guerre, et il m’a raconté comment son expérience du début, de quand il s’est fait recruter, jusqu’au raid. Donc, le souper a probablement duré deux-trois heures, mais j’avais l’impression que ça c’était passé en 20 minutes, parce que c’était tellement intéressant tout ce qu’il me racontait. Je ne pense pas qu’un meilleur cours d’histoire existe que ça. J’ai vraiment adoré mon expérience. Oui, c’était incroyable.
Musique [06:44]
Animateur [06:49]
Les compatriotes de la Résistance française qui ont contribué à aider les Canadiens et les Alliés ont dû le faire dans le plus grand des secrets. Morgane partage les souvenirs de guerre de son grand-père qui habitait non loin de Dieppe.
Morgane Roy-Séger [07:02]
Mon grand-père, je lui avais posé la question, s’il se souvient un peu. Il avait environ 10 ans pendant la guerre, puis il m’a mentionné que… Évidemment lui, il avait aucune idée que son propre père était dans la Résistance et sa mère non plus. Donc, c’était réellement top secret. Il m’a aussi raconté que quand les Russes sont arrivés, il était caché sous la table de la cuisine avec sa grand-mère parce qu’ils avaient peur, puis une fois qu’il est sorti de sa cachette, un Russe lui a donné un gros bec sur la joue.
Animateur [07:40]
Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous également en ligne à l'adresse : www.veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté et vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore au moyen du compte Twitter d'Anciens Combattants Canada. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez pas : leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.
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Épisode 4 : Roland Lalonde et la campagne d’Italie
Roland Lalonde s’est d’abord enrôlé en tant que commis-dactylo, mais a dû troquer sa dactylo pour une carabine lorsqu’il a pris part à la campagne d’Italie à l’été 1944.
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Transcription de l’épisode 4
Musique [00:00]
Animateur [00:22]
La Seconde Guerre mondiale a transformé non-seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue qui se dessinait à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour. Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont tant sacrifiés pour notre pays. Voici alors les « Visages de la liberté ».
Musique [00:55]
Animateur [00:59]
Roland Lalonde est né à Ottawa, le 8 juillet 1923. Il s’est enrôlé à titre de commis-dactylo au sein du Royal Canadian Ordnance Corps, un corps administratif de l'Armée canadienne, le 5 novembre 1943.
En août 1944, il est transféré au sein du Royal 22e Régiment. Il a alors troqué sa dactylo pour une carabine pour prendre part aux combats qui faisaient rage dans le cadre de la campagne d’Italie.
M. Lalonde partage avec nous son histoire, de son enrôlement à Ottawa, jusqu’à son retour triomphant au Canada.
Musique [01:38]
Roland Lalonde [01:48]
Pour servir mon pays. Le 5 novembre, ou au mois d’octobre, j’avais trois amis qui se sont enrôlés ou engagés dans la marine, puis ils voulaient m’emmener avec eux autres. J’ai dit non, moi, je suis un homme de terre. Ça fait que le 5 novembre, j’ai décidé de m’engager. J’étais allé au centre sur la rue Albert.
J’ai passé mes examens médicaux, puis j’ai signé la documentation pour l’assermentation au Canada et à la Reine. Ensuite, je suis allé au magasin, on m’a donné tout mon équipement, puis je l’ai porté pour m’en aller chez moi. Quand ma mère m’a aperçu, là, c’était pas un cadeau…
Musique [02:49]
Animateur [02:58]
Après un entraînement d’un peu moins d’un an au Canada, M. Lalonde a appris qu’il devait partir pour l’Angleterre sous peu. Il a donc pris un train en direction de la Nouvelle-Écosse, en compagnie d’une cinquantaine de soldats provenant des quatre coins du pays. Il a ensuite traversé l’océan à bord du Queen Elizabeth I pour se joindre à l’effort de guerre en Europe.
Roland Lalonde [03:28]
Je croyais pas que j’étais pour aller « overseas ».
On avait décidé de se marier. J’ai eu la permission de l’armée, mes parents, et puis on avait mis la date, le 5 août. Le 31 juillet, j’ai…sur les ordres du jour, j’ai vu que mon nom était là, puis que je ne faisais plus partie de l’ordonnance canadienne, que j’étais muté en Angleterre.
Claire a dit, non, non, on se marie comme on avait prévu. Alors, on s’est mariés le 5 août, et puis moi, je suis parti le 20 août.
Musique [04:11]
Animateur [04:15]
À l’été 1944, M. Lalonde reçoit l’ordre d’aller prêter main-forte en Italie. Bien qu’il était ravi de joindre ses camarades francophones du Royal 22e Régiment, il a dû faire un changement de carrière quelque peu effrayant.
Musique [04:31]
Roland Lalonde [04:35]
Ils ont été par ordre alphabétique, A à Z, puis le Sergent-major avec le haut-parleur, il a appelé la lettre L. Moi, « L-a ». Et puis, on nous a dérangé un peu là. Virer à gauche et faire 50 pas à peu près. Puis là, on nous dit qu’on s’en va en Italie.
Et puis, arrivé en Italie à la mi-août… À Avellino. On est arrivés à Naples, mais les Allemands avaient détruit le port de Naples. Complètement. Alors, on était obligés de débarquer du bateau avec des petits bateaux pour se rendre.
Mais, je leur ai pas dit que j’étais commis-typiste. Alors, j’ai changé ma dactylo pour une .303, une carabine.
La première journée là, quand je suis parti du bataillon pour me joindre à la compagnie C, on était à peu près une quinzaine, vingt, et puis on a été reçus très bien par les Allemands. On a eu un barrage de mortier, de « moaning minnies » qu’ils appellent en anglais, et puis, c’était ma première journée et c’était pas un cadeau ça. Là, j’ai réalisé là que j’avais fait une maudite erreur.
Animateur [06:22]
Heureusement, M. Lalonde retient aussi de bons souvenirs de son temps en Italie.
Roland Lalonde [06:27]
Le régiment s’est rencontré à Piangipane pour la fête de Noël. Tout le régiment. Il y a eu la messe de minuit, le réveillon, on a eu de la bière Molson, en cadeau.
Animateur [06:53]
À son retour au Canada, M. Lalonde a été très surpris par la réception des Canadiens.
Roland Lalonde [06:58]
On a paradé dans la ville de Québec. Puis, c’est pas explicable le monde qu’il y avait là.
Quand je suis arrivé chez nous, à Ottawa là, on était ma famille puis la famille de Claire. On était peut-être une cinquantaine, puis on m’a porté sur leurs épaules. Ça fait que en tout cas. C’était… la fête a duré presqu’une semaine!
Musique [07:29]
Animateur [07:39]
Bien qu’il n’exprime pas de regret quant à son service en temps de guerre, ses expériences l’ont marqué à jamais.
Roland Lalonde [07:50]
Ma vie avait complètement changé.
Le 5 novembre, j’ai eu mon licenciement de l'armée, puis j’ai commencé à travailler, pas où j’étais comme commis-typiste, mais au dépôt sécuritaire du gouvernement canadien.
On a discuté des syndromes post-traumatiques.
Quand on est arrivés, la première journée à Apeldoorn, en Hollande, j’ai vu… j’aime autant pas en parler trop trop. Mais, il est arrivé quelque chose, puis le major Trudeau il me dit : « Roland, mets ça dans ta tête en arrière puis oublie ça ». Mais je vais vous dire madame, ça s’oublie pas ces affaires-là. Ça revient continuellement, les horreurs qu’on a pu vivre là. Moi, j’ai 98 ans aujourd’hui là, puis j’en souffre encore de ces affaires-là.
Animateur [09:06]
Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous également en ligne à l'adresse : www.veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté et vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore au moyen du compte Twitter d'Anciens Combattants Canada. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez pas : leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.
Vous voulez en savoir davantage à propos de Roland Lalonde? Jetez un coup d’œil à son profil « Visages de la liberté » pour connaître les détails de son histoire.
Épisode 5 : Eugénie Turner, le jour-J et le débarquement de Normandie
Eugénie Turner était opératrice de téléscripteur au sein de l’Aviation royale du Canada (ARC). De la station de l’ARC à Linton-on-Ouse, elle a contribué au succès du Bomber Command.
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Transcription de l’épisode 5
Musique [00:00]
Animateur [00:22]
La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue qui se dessinait à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour. Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont tant sacrifiés pour notre pays. Voici alors les « Visages de la liberté ».
Musique [00:55]
Animateur [00:58]
Eugénie Turner est née à Saint-Polycarpe, le 30 novembre 1922 et a grandi dans la région de Montréal. Tout en secret et sous la répréhension initiale de ses parents, elle s’est enrôlée, en 1942, dans la division féminine de l’Aviation royale du Canada.
Après une courte formation à la base aérienne de Rockliffe, à Ottawa, Mme Turner est envoyée à Terre-Neuve comme opératrice de « téléscripteur ». Elle est par la suite déployée outre-mer au Royaume-Uni, avec l’ARC, au service de deux escadrons du Bomber Command.
Elle partage avec nous aujourd’hui ses souvenirs et ses expériences les plus marquants de la Seconde Guerre mondiale.
Musique [01:38]
Eugénie Turner [01:47]
J’ai toujours été intéressée par l’aviation, et puis je regrette infiniment d’être une femme, parce que je ne pouvais pas m’enrôler comme pilote. Mais je… De toute façon, fallait que je fasse ma part.
À Ottawa, on m’a donné des cours sur le « télétype », et puis lorsque j’ai gradué, naturellement, on nous a stationné, et puis on voulait savoir où on aimerait être, où aller, et puis moi j’avais décidé, vu que j’étais de Montréal, j’avais décidé Vancouver, et puis on m’a envoyé à Terre-Neuve, à Gander Bay. J’ai été là 11 mois.
De Gander Bay, j’ai été stationnée à Montréal, je suis retournée à Montréal, et puis on attendait un avion pour retourner à Montréal, et puis la température était très mauvaise, alors il n’y avait rien qui volait à ce moment-là. Puis la journée finalement, il y avait un avion B-24 de la R.A.F qui partait, et puis il pouvait emmener 23 personnes. Alors, on a tous apporté nos affaires au hangar, et puis on devait partir le lendemain matin, et puis ce soir-là, j’étais dans la cantine naturellement, je disais au revoir à mes amis, et puis les gens avec qui j’avais travaillé pour 11 mois. Et puis, il y a un jeune homme qui est venu me voir et puis il m’a dit, « il y a un de nos avions qui part pour Dorval ce soir ». Et puis, j’ai mentionné au pilote que vous attendiez un retour à Montréal. Puis Dorval était 5 milles de chez moi. Je demeurais à Lachine un moment. Alors, j’ai décidé de partir ce soir-là, puis le lendemain matin, l’avion que je devais prendre s’est écrasé sur les côtes du Labrador. Et puis… personne a survécu.
Musique [04:09]
Animateur [04:14]
Un seul mois s’écoule à Montréal et Mme Turner est rapidement envoyée en Angleterre, sur une station de l’ARC à Linton-on-Ouse. Elle nous explique le rôle qu’ont les femmes sur la base, ainsi que la vie en temps de guerre en Angleterre.
Eugénie Turner [03:28]
À Linton-on-Ouse, c’était ce qu’ils appelaient « number 6 group Bomber Command », qui était une station canadienne. Mais naturellement, on avait des gens d’Angleterre qui étaient là.
Le télétype, nous avions quatre machines dans notre bureau, et puis nous étions en contact… C’était comme le téléphone, et nous étions en contact avec six autres bases avec qui on pouvait communiquer sur le télétype, comme on fait disons sur l’internet aujourd’hui. Et puis, je recevais les instructions pour les aviateurs qui s’en allaient en mission, qui s’en allaient bombarder, et puis je passais les instructions qu’on leur donnait; où ils allaient, et puis qu’est-ce qu’ils avaient de besoin. Enfin, tout, et puis il me fallait envoyer la liste de tous les aviateurs qui partaient aux « headquarters », à la « base générale » probablement de l’autre.
Et puis lorsqu’ils revenaient, il me fallait envoyer la liste des jeunes hommes qui sont pas revenus, qui se sont fait tuer là-bas.
Quand j’ai pris une vacance à Londres avec une de mes compagnes, et puis nous étions au théâtre, et puis l’alarme a commencé à sonner, les bombardiers allemands venaient nous bombarder, alors nous sommes sorties, et puis on nous envoyait toujours dans ce qu’ils appelaient les « shelters ». Puis moi, je ne pouvais pas faire ça, parce que j’ai dit si… j’aime mieux me faire tuer directement que de me faire ensevelir les jambes, et puis… Ça été... Ma compagne et moi, on s’est cachées dans une porte, une maison. En tout cas, les bombes nous tombaient partout, et ça, ça été une occasion que je me rappelle.
Animateur [07:38]
Malgré qu’elle ait frôlé la mort à plusieurs reprises, Mme Turner ne regrette en rien ses choix. Lors du jour J, elle est restée en devoir pendant 24 heures pour que les opérations des escadrons suivent l’évolution des opérations. Elle nous explique aussi pourquoi il est important d’enseigner les erreurs du passé aux plus jeunes.
Eugénie Turner [07:58]
J’étais un peu surprise quand… Lorsque j’ai été au couvent, j’étais dans les vingt-quelques, c’était pas tellement loin après la Première guerre, et puis on n’a jamais parlé de la Première guerre, jamais mentionné dans les écoles, alors pour la Deuxième guerre, ils ont décidé que les jeunes gens devraient être au courant de ce qui se passait, et aussi ce que les femmes avaient fait durant la guerre.
Enfin, c’est ma vie, et puis je ne regrette rien des décisions que j’ai prises. Vraiment, mes parents étaient contre ça, mais tout de même, ils l’ont accepté finalement.
Il y a fallu que je fasse tout en secret parce qu’ils ne voulaient pas en parler seulement, mais c’était une décision que je voulais prendre absolument.
Animateur [09:02]
Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous également en ligne à l'adresse : www.veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté et vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore au moyen du compte Twitter d'Anciens Combattants Canada. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez pas : leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.
Vous voulez en savoir davantage à propos d’Eugénie Turner? Jetez un coup d’œil à son profil « Visages de la liberté » pour connaître les détails de son histoire.
Épisode 6: Armand Berthiaume et la libération des Pays-Bas
Armand Berthiaume a de bons et de mauvais souvenirs de la libération des Pays-Bas. Il se rappelle plus particulièrement la générosité des Néerlandais pendant que les Canadiens libéraient leur pays. Cet épisode a été créé en utilisant l’audio de notre programme « Des héros se racontent ». Malheureusement, M. Berthiaume est décédé en 2018, mais nous préservons son héritage.
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Transcription de l’épisode 6
Musique [00:00]
Animateur [00:27]
La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour. Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Voici les « Visages de la liberté».
Animateur [01:02]
Armand Berthiaume sera toujours reconnaissant à l’homme qui a donné sa vie pour sauver la sienne aux Pays-Bas, il y a 75 ans. Malgré les horreurs de la guerre, il en garde de bons souvenirs, dont sa rencontre avec la reine Juliana-Wilhelmina. Il se rappelle aussi de la générosité du peuple hollandais qui venait porter du pain ou un verre d’eau aux soldats qui marchaient dans les rues de leurs villages. Son meilleur souvenir demeurera toujours l’annonce de la libération, le 5 mai 1945. M. Berthiaume raconte les hauts et les bas de son quotidien pendant la Seconde guerre mondiale.
Musique [01:40]
Berthiaume [01:47]
On a pris le train, on est allés à Halifax, on a embarqué sur le bateau. On était plusieurs, je pense qu'on était une dizaine, une dizaine de mille, si c'est pas plus. On était 5, un par-dessus l'autre sur des hamacs, et les passages étaient très étroits pour passer ça. On est embarqués sur le bateau L’Île-de-France et puis j'ai dit à moi-même : « je ne reverrai plus jamais jamais mes parents, je suis presque certain avec la guerre qu'il y a là ». Puis si jamais je viens qu'à me faire blesser, je ne reviendrai pas. Fait que mon idée était faite. J'étais bien positif, c'est fini, je commence une autre vie. On s'est rendus en Angleterre et puis là, on a été deux semaines en Angleterre et ils nous ont mis sur un autre bateau, et on s’est en allé à Ostend, en Belgique. On a été aux baraques Léopold, à Bruxelles, et puis j’ai rencontré Juliana-Wilhelmina, c'est la reine de la Hollande... Elle a dit « mon Dieu, tu es bien jeune »! Bien jeune… Je n'avais pas 19 ans encore, tu sais.
Musique [02:56]
Berthiaume [03:02]
J'ai été fait prisonnier pas longtemps. Ce qui est arrivé, on était dans le bois. J'étais avec mon copain. On marchait, dans le bois, on était en surveillance. On essayait de voir s'il n'y avait pas des Allemands. On a senti « Marche ». C'était deux Allemands en arrière de nous autres. Moi j'avais une carabine dans le dos, mon copain avait une carabine dans le dos. Lui c'était un gars d’à peu près 25-30 ans, un vieux, mais il avait une petite fille. Il me contait sur sa petite fille. Il dit, Armand, quand je vais dire « cours », cours. J'ai dit à moi-même « pourquoi, lui va courir l'autre direction »? Je sais pas trop…. C'est pas ça qu'il a fait, sa carabine qu'il avait dans son dos, il a mis la main dessus, et il a pris la mienne et l'a mis dans son dos. (moment émotif par vétéran).
Il a donné sa vie pour moi. Moi j'étais garçon et lui avait une petite fille.
Musique [04:03]
Berthiaume [04:10]
Il y a toujours eu des bons moments pareil, malgré tout, je veux dire pendant la guerre, je veux dire des moments qui… qui... nous touchent beaucoup. Quand que tu dis que tu marches dans les rues et le monde vient te porter un morceau de pain ou quelques chose, un verre d'eau. On marchait dans la rue, c'était bon. Le peuple hollandais, moi j'ai toujours dit, the best people in the world. Eux autres, après avoir soufferts comme ils ont soufferts, et aujourd'hui là, ils sont là, ils ont travaillés. Quand tu te promènes dans les rue ici de la Hollande là, tu vois comment les « highways » c'est tout... est beau. Le monde sont reconnaissants envers les Canadiens. C'est le peuple le plus rapproché des Canadiens pour nous, les militaires.
Berthiaume [04:56]
Le monde sont tellement reconnaissants. C'est parce que…, Je veux dire quand tu as jamais rien vu, comme nous autres là au Canada, au Québec, ils ne savent pas ce que c'est la guerre, je veux dire... S'ils savaient un petit peu, juste un petit peu ce qui s'est passé, eux autres, ils se diraient qu’ils sont, sont heureux d'être là. Ils verraient un militaire, le saluer, lui dire bonjour. Souvent, j’ai vu ici, souvent quand on passe en uniforme là, le monde dit thank you very much, thank you. Même les jeunes, des photos qu'on a pris là en marchant hier, moi j'étais sur le bord, dans le camion, je donnais la main à tous les petits enfants en passant, ils étaient contents. Les petites filles hautes de même venaient me porter une fleur. Je prenais la fleur et je lui envoyais un petit baiser, elle était contente.
Musique [05:51]
Animateur [05:59]
Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous aussi en ligne à l'adresse suivante: www.veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, où vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore via le compte Twitter d'Anciens Combattants Canada. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt et, n'oubliez surtout pas que leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.
Animateur [07:02]
Cet épisode a été créé en utilisant l'audio de notre programme « Des héros se racontent ». Tristement, M. Berthiaume est décédé en 2018 mais nous préservons son héritage.
Vous voulez en savoir davantage à propos d’Armand Berthiaume? Jetez un coup d’œil à son profil « Visages de la liberté » pour connaître les détails de son histoire.
Épisode 7 : D'hier à aujourd'hui : deux générations de vétérans se souviennent
Joseph A. Dubé, « Ti-cul », est un vétéran de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée. Il a notamment fait partie de la campagne d’Afrique du Nord, et a combattu sur les lignes de front en Italie avec le Royal 22e Régiment. Nadia Duranleau a pour sa part servi 20 ans dans les Forces armées canadiennes. Elle a participé à des déploiements en Croatie, ainsi qu’au Timor-Oriental. Ensemble, ils nous font découvrir l’histoire de deux époques.
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Transcription de l’épisode 7
Musique [00:00]
Animateur [00:22]
La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue qui se dessinait à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour. Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont tant sacrifiés pour notre pays. Voici alors les « Visages de la liberté ».
Musique [00:55]
Animateur [00:59]
Joseph-Amable Dubé est né à Grande-Rivière au Québec, en 1926. Du haut de ses 16 ans, il s’est enrôlé dans la Réserve et a rapidement été déployé outre-mer. Il est d’abord envoyé en Afrique du Nord pour combattre les forces allemandes de l’armée de Rommel et ensuite, il a pris part à la campagne d’Italie.
Nadia Duranleau a grandi dans la région de Montréal. Elle s’est enrôlée dans les Forces armées canadiennes comme fantassin à 19 ans, en 1990. Dès 1992, elle est déployée en Croatie pour une première mission avec les Casques bleus.
Monsieur Dubé et Madame Duranleau parlent de de leur enrôlement et réussissent à faire des parallèles entre leurs expériences militaires, et discutent ensemble de l’importance de la commémoration.
Musique [01:48]
Joseph-Amable Dubé [01:53]
Ils sont venus à la maison pour me parler si j’étais intéressé à être militaire. J’en suis un militaire! Honnêtement, quand même qu’on était en réserve, on est militaire pareil! Faque, « très bien Monsieur, à partir de la semaine prochaine, vous allez monter à Halifax. Vous allez prendre le Queen Elizabeth pour traverser l’Atlantique. Ça prend trois jours ». J’ai dit « très bien Madame ».
Ils m’ont conduit jusqu’au port d’Halifax. On était pas tous seuls, on était à peu près une centaine. On était dans un petit train qu’ils appelaient.
Quand on a embarqué sur le bateau, je lui ai posé la question « combien ça prend de temps pour traverser ici, de nous autres à l’Angleterre? » « Ça prend trois jours. Si vous prenez la marchandise, le bateau, ça lui prend trois semaines à un mois pour traverser. » J’ai dit « comment ça? » Parce que dans le temps de la guerre, c’est les sous-marins. Il faut traverser en zig-zag. On comprenait pas ça les sous-marins.
Musique [03:01]
Nadia Duranleau [03:08]
Bien écoute, moi jamais, mais jamais j’avais contemplé l’idée de joindre les Forces armées. Mon enrôlement s’est fait de façon assez expéditive et impromptue. Je me suis enrôlée par un concours de circonstances en 1990 à l’âge de 19 ans. Mes études allaient nulle part. J’avais un emploi dans une boutique de vêtements sur la rue Sainte-Catherine à Montréal. Après le travail avec des amis, nous avons prévu de passer du temps sur une terrasse, mais avant, j’avais une amie qui devait passer au Centre de recrutement sur la rue Guy pour prendre des informations pour un enrôlement éventuel. Donc, tous ensemble, on part à pied, on arrive au centre de recrutement, et ce qui devait arriver arriva.
Musique [03:56]
Animateur [04:03]
Surnommé « Ti-cul » par ses confrères, Joseph-Amable Dubé a débarqué à Londres après son voyage à bord du Queen Elizabeth. Au bout de quelques jours, il a reçu ses ordres et pris la direction de l’Afrique du Nord. Bien des surprises l’attendaient.
Nadia Duranleau, pour sa part, a été formée au camp Borden, en Ontario. Après avoir rapidement constaté que le rôle de fantassin ne lui convenait pas, elle a décidé de prendre le cours pour servir en tant que cuisinier dans les Forces armées canadiennes. Moins de deux ans après son enrôlement, elle est partie en mission.
Musique [04:37]
Joseph-Amable Dubé [04:45]
On a débarqué à Alger, la colonie française. On est 180 qui ont débarqué là pour aller aider les Français. C’est là que j’ai été la surprise de ma vie. J’ai rencontré quelqu’un qui parlait français. On est reparti pour s’en aller vers l’Égypte. Ça pris trois mois d’Alger jusqu’à l’Égypte pour aller nettoyer tout ce racoin-là.
C’était pas un cadeau. Pantoute, pantoute. Puis on a jamais vu ça une tempête de sable nous autres! Et c’est pas plaisant voir ça. Quand la tempête a fini, ça pris à peu près cinq heures, on était enterrés par le sable. C’était pas beau voir ça, pantoute. À Alger, la colonie française, on a nettoyé ça jusqu’en Égypte.
C’est la chaleur. En Égypte, il fait à peu près 140-150 degrés Fahrenheit. C’est chaud. On est habillés en kaki à cause de ça. Quand ils ont vu ça les Français, ils ont dit « bien là confrère, faut changer de linge ». J’ai dit « comment ça »? « Bien, le soir… C’est le soir. Le soir, on gèle! Ça tombe quasiment à zéro. »
Musique [06:11]
Nadia Duranleau [06:17]
J’avais super hâte là de partir pour un premier déploiement. Donc, mon premier déploiement à l’étranger a été au camp Daruvar en Croatie, de 1992 à 1993, pour une période de six mois.
Et, j’ai exercé mon métier, j’ai fait des tâches hors métier comme tous les soldats qui étaient déployés là, et aidé à la construction du secteur où allait être établie mon unité de soutien logistique qui nous rejoignait quelques semaines plus tard.
Au grade de soldat, premier déploiement, à peine un an et demi suivant l’enrôlement, même avec l’excitation là du déploiement, de partir à l’étranger et tout ça, d’être confronté de façon journalière au paysage de l’après-guerre, disons que ça été très déstabilisant. Mais on s’y fait vite. J’ai appris à connaître les forces et la gratitude des habitants du village, parce qu’il y avait des habitants, à peu près 20-25 habitants qui étaient engagés pour travailler avec nous dans les cuisines improvisées sous les tentes.
Deuxième déploiement arrive. Bien sûr, je suis volontaire encore une fois pour partir. En 1999 et 2000, j’ai été déployée pour une période de six mois encore une fois, cette fois-ci au Timor-Oriental, en Asie du Sud-Est.
Musique [07:37]
Animateur [07:43]
Malgré les conditions de vie difficiles et la perte de camarades lors des batailles, la solidarité entre soldats demeure inébranlable. Même si la nature du service a changé, la confrérie, elle, demeure la même. M. Dubé partage ces moments avec nous.
Joseph-Amable Dubé [08:02]
J’avais des cigarettes. On recevait des cigarettes, peut-être bien une vingtaine de cigarettes dans un paquet. Moi, je changeais ça avec les gars pour du chocolat… parce que j’aimais beaucoup le chocolat, j’échangeais ça de même. À chaque fois que je recevais quelque chose, les gars venaient me voir, ils me donnaient le chocolat. Je leur donnais des cigarettes. C’était de même que ça marche dans le service militaire. On est tous des frères d’armes. On s’aime. On se surveille. On se guide. On fait attention où on se met les pieds. Mais c’est pas beau quand on perd un frère d’arme. On y pense Monsieur. Beaucoup. Parce qu’on vit ensemble, on est tous des frères puis on s’aime. On s’aime.
Nadia Duranleau [08:50]
Absolument.
Joseph-Amable Dubé [08:51]
On se chicane pas. On se parle, on rit pis on a du fun.
Musique [08:54]
Animateur [09:02]
Le temps d’une guerre est vite oublié, mais les sacrifices et les souvenirs restent. Nadia Duranleau partage ses réflexions sur ses années passées dans les Forces armées canadiennes, et sur le service de M. Dubé. Elle nous rappelle aussi l’importance de commémorer et de ne jamais oublier tous ceux qui ont servi
Musique [09:21]
Nadia Duranleau [09:28]
J’essayais de prendre quelques notes mentales quand j’écoutais les histoires de M. Dubé et puis j’ai vu, écoute, il y a tellement de différences entre les deux générations. Premièrement, de prime abord, l’idéologie pour laquelle nos deux générations se sont enrôlées. Tu sais, de servir son pays et, en quelque sorte faire partie de la productivité, comme moi... Moi, je sers mon pays. Je voulais joindre, bon, pour avoir une certaine production, pour aider, en profitant de ce que j’ai mentionné plus tôt. La sécurité d’emploi, rémunération, avantages sociaux et tout et tout. Comparativement aux... à M. Dubé, sa génération que bon, pas toujours par choix, ou pas par choix du tout, mais vraiment avec le sentiment de écoute, moi, je veux aller à la guerre. Je dois servir. Je vais répondre à l’appel. C’est des raisons là très, très différentes. Mais, il me semble que… Il me semble que la génération de M. Dubé vivait au moment présent.
Moi, j’avais le choix là. J’avais le choix de rester à la maison. J’avais le choix de joindre les Forces pour toutes les raisons que j’ai mentionné. Mes premiers mois, mes premières années de service, je pensais pas aller servir à la guerre.
Et quand M. Dubé parlait de son uniforme. A un moment donne là, écoute, il nous dit qu’il fait 0. Il a son petit uniforme serré. Il porte des shorts. Bien oui, mais nous aujourd’hui nous, non mais on a tout là. Aujourd’hui, côté équipement, je veux dire, peu importe, la situation, la situation à l’extérieur, je veux dire peu importe le climat, je veux dire nous, on est équipés! Les Forces armées canadiennes là, on a l’équipement approprié, pour être capables de survivre à travers différents climats. Mon fils moi sert aujourd’hui, mon fils est un membre actif, et puis écoutez, je le vois l’année passée, il arrive à la maison. Je le complimente sur sa paire de bottes, et il me dit « ben oui mom, écoute, je suis allé acheter ces bottes-là, je les porte avec mon uniforme ».
Comme je l’ai mentionné plus tôt, moi mon conjoint a 27 ans de service. Il est maintenant Vétéran. Notre fils, c’est un membre actif. Pour ma part, et pour ma famille, la commémoration est un jour sombre, et le restera toujours. Les militaires qui ont perdu la vie, peu importe la génération, ou les militaires qui ont été impactés pour ça, et peu importe les conflits auxquels ils ont pris part, ce sont des militaires qui ont eu l’espoir de vaincre, des militaires qui ont eu l’espoir d’un monde meilleur, et d’avoir l’espoir de retourner à la maison pour vivre en paix aux côtés de leurs êtres chers. Donc, ma famille et moi avons le devoir et le respect de ne jamais oublier. C’est aussi simple que ça.
Musique [12:32]
Animateur [12:35]
Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadaSeSouvient et #VisagesDeLaliberté. Retrouvez-nous également en ligne à l'adresse : www.veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté et vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore au moyen du compte Twitter d'Anciens Combattants Canada. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez pas : leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.
Vous voulez en savoir davantage à propos de Joseph A. Dubé et de Nadia Duranleau? Jetez un coup d’œil à leurs profils « Visages de la liberté » pour connaître tous les détails.
Épisode 8 : La jeunesse canadienne – Préserver la mémoire des vétérans
Véronic Beaudry et Samuel Duguay ont tous deux eu le privilège d’être en Normandie lors des célébrations commémorant le 75e anniversaire du jour-J et du débarquement de Normandie. Ils échangent au sujet de leurs expériences et de l’importance de la commémoration.
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Transcription de l’épisode 8
Musique [00:00]
Animateur [00:22]
La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue qui se dessinait à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour. Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont tant sacrifiés pour notre pays. Voici alors les « Visages de la liberté ».
Musique [00:55]
Animateur [00:59]
En 2019, Véronic Beaudry était guide au Centre Juno Beach en France et Samuel Duguay était membre du Réseau des jeunes d’Anciens Combattants Canada à Charlottetown.
En juin de cette même année, ils ont tous les deux participé aux célébrations commémorant le 75e anniversaire du jour J et du débarquement en Normandie, en France.
Cette expérience unique et les conversations qu’ils ont eues avec des vétérans les ont profondément marqués. Écoutons-les échanger et parler des impacts de ces rencontres inoubliables.
Musique [01:33]
Véronic [01:42]
Moi j’ai eu une très, très belle expérience pour le 75e anniversaire du débarquement. Je travaillais au centre Juno Beach, alors j’ai eu la chance d’accueillir les vétérans le 5 juin, juste avant les grandes cérémonies. Et puis ça, c’était un moment très spécial pour moi. Puis, même la journée même, même si on était très occupés et on a travaillé comme 10 heures cette journée-là. Tout était juste tellement beau à voir. Les concerts de musique, le discours de notre premier ministre, Justin Trudeau. Ça m’avait vraiment beaucoup marquée. J’ai beaucoup, beaucoup aimé cette journée-là.
Samuel [02:21]
Moi aussi c’était vraiment une expérience très unique et extraordinaire. Faque pour moi, j’ai eu l’opportunité de passer toute la semaine avec les vétérans. Je faisais partie de la délégation d’Anciens Combattants Canada, puis j’étais responsable d’accompagner les 38 vétérans d’autour du Canada puis on les a amenés en France.
Puis, j’ai eu l’opportunité de passer beaucoup de temps avec nos vétérans. Les vétérans de la Deuxième Guerre mondiale. J’ai entendu leurs histoires, j’ai pu demander des questions, interagir avec eux autres, puis c’était vraiment une expérience extraordinaire.
Véronic [02:57]
On les a accueillis dans le musée, puis il y en avait certains qui étaient déjà venus, ça faisait quelques années. Mais on leur a montré la nouvelle salle qu’on avait avec le film de 15 minutes, là où on a reproduit tout leur débarquement, puis les endroits où ils sont allés depuis qu’ils ont abouti en Normandie. Il y en a certains qui sont allés le voir ce film-là et ils ont vraiment, vraiment apprécié. Ils trouvaient que c’était super bien fait, que ça représentait ce qu’ils avaient vécu, que ça leur rappelait des souvenirs
Musique [03:30]
Animateur [03:40]
Véronic et Samuel ont tous deux été marqués par leurs interactions avec les vétérans.
Véronic [03:45]
Il y en avait un qui était dans les Regina, non il venait de Régina, mais il était dans les Royal Winnipeg Rifles, puis il était dans un livre qu’on avait dans notre boutique. Alors, il s’est trouvé dans la page où est-ce qu’il était, puis il a dit : ah ça, c’était moi quand j’ai débarqué ici! Puis là, il m’a montré son frère à coté puis j’ai dit : oh ça c’est ton frère! Je pense son nom c’était Jack ou quelque chose le frère. J’ai dit oui, j’ai remarqué c’te gars-là est pas mal cute! Puis là après, il m’a dit oui, ben lui, il séduisait tout le monde, il jouait de la trompette. C’était vraiment comme un musicien. Il faisait des spectacles, puis il était super fin, mais malheureusement, il a pas pu rentrer au Canada avec moi. Puis la ben, c’était vraiment triste, puis c’était difficile des fois de savoir comment répondre au vétéran. Mais tout ce qu’on pouvait répondre à mon avis... À chaque fois, c’est vraiment juste « Merci pour votre service. Merci pour tout ce que vous avez fait pour notre pays ».
Samuel [04:47]
Il y en a une que j’aimerais vraiment ça partager puis ça, c’est une histoire d’amitié. Ça serait l’histoire de comment j’ai rencontré mon ami Alphonse Vautour. Alphonse, c’est un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale qui a servi avec le North Shore Regiment. Il était un des 38 vétérans qui retournaient en France avec nous pour commémorer le 75e anniversaire du jour J. Moi j’ai rencontré Alphonse la première fois à Ottawa. J’étais un des membres de la délégation responsable pour accueillir nos vétérans. Donc, j’ai pu rencontrer Alphonse quand il est débarqué de l’avion à Ottawa. Puis la première chose qu’il m’a demandé avec un gros sourire sur la face c’est : « Quand est-ce qu’on part pour la France »? Alphonse lui il vit au Nouveau-Brunswick. Donc, il avait déjà passé une longue journée à l’aéroport, dans l’avion, puis c’était le vétéran le plus vieux dans la délégation à 99 ans. Mais il n’a montré aucun signe de ralentissement. Il était tellement excité de retourner en France. Alphonse, il avait vraiment une belle énergie. Toujours un gros sourire puis un vraiment bon sens de l’humour. Je savais dès notre première interaction qu’on allait devenir amis. Puis c’est ça. Pendant la semaine en France, on a passé du temps ensemble. J’ai eu l’occasion d’interagir avec lui. On a partagé des histoires de guerre. Il m’a parlé de sa vie. J’ai même appris des bonnes leçons de lui. Maintenant, on est amis sur Facebook puis on reste en contact, puis encore intéressant, en octobre dernier j’ai même été invité à son 100e anniversaire. J’ai voyagé au Nouveau-Brunswick un samedi, puis j’ai fêté son anniversaire avec lui. C’était absolument un moment incroyable. J’ai même rencontré son frère. Puis son frère a 101 ans. Puis un autre fait intéressant, c’est qu’Alphonse, c’est le cinquième à vivre à plus que cent ans dans sa famille.
Musique [06:54]
Animateur [07:00]
Véronic et Samuel ont été profondément touchés par ce qu’ils ont vécu en Normandie. Ils se questionnent à savoir si leur génération se porterait volontaire face à la même situation, et discutent de l’importance de la commémoration.
Samuel [07:09]
C’est facile de dire oui, moi j’irais en guerre puis je me mettrais dans la position, mais de le faire, c’est une différente histoire. C’était des gens très courageux. Quand ils se sont inscrits, ils savaient qu’il y avait une chance qu’ils allaient jamais retourner. C’est vraiment un gros sacrifice.
Véronic [07:27]
Moi personnellement, j’enseigne à des élèves en 12e année.
Moi personnellement, je pense que si il y en avait une guerre de même, il y en aurait encore beaucoup de jeunes qui seraient prêts à tout faire pour revenir à la normale. Alors oui, je pense que c’est difficile de s’imaginer aller de l’autre bord de l’océan pour aller affronter un ennemi qui est en train de faire du tort à nos alliés. Mais je pense que dans le monde dans lequel on vit, on a toujours envie de vouloir s’entraider et de vouloir aider les autres quand ils ont des gros problèmes. Alors oui, je pense qu’il y en aurait encore beaucoup.
Musique [08:09]
Samuel [08:17]
C’est aussi important de comprendre le prix de la liberté, de se rappeler des hommes et des femmes qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour que nous autres, on puisse profiter de ce qu’on vit aujourd’hui.
Véronic [08:30]
Pour moi, je reconnais que chaque année, on a toujours une date, la date de la journée du Souvenir, le 11 novembre, pour célébrer les vétérans. Mais on dirait qu’on célèbre seulement les vétérans traditionnels cette journée-là. Donc, on va seulement parler de la Première Guerre mondiale puis de la Seconde Guerre mondiale pendant cette journée-là. Alors, je crois que ce serait important qu’il y ait une autre journée dans l’année réservée à tous nos vétérans plus d’actualité, ceux qui sont allés soit en Afghanistan, ou dans le Golfe. Comme ça, ils se sentent reconnus et puis il pourrait avoir des célébrations pour commémorer tout ce qu’ils ont fait eux aussi.
Samuel [09:09]
Oui surtout d’accord. Je sais pas si j’ai la réponse comment éduquer les jeunes. Mais je pense que surtout un problème, c’est du côté de l’éducation, peut-être même shifter le focus sur les missions dans les dernières même 10-20 années. Tout ce qu’on a accompli. Mais c’est aussi important de parler, on en parle de plus en plus, sur l’impact. On parle du PTSD, on parle souvent de l’impact sur les familles de plus en plus.
Mais maintenant, quand tout le monde, les autres familles, ça va normal, puis toi, t’es dans une famille militaire, puis ton père, ta mère, ton frère, ta sœur qui s’en va en guerre ou qui s’en va pour un tour. Ça peut être vraiment difficile. Je pense que c’est important de continuer à parler et de mettre plus, peut-être plus d’efforts à parler vraiment sur les derniers vingt ans, ou même plus au lieu de juste la Première et la Deuxième Guerre mondiale.
Musique [10:06]
Animateur [10:16]
Les deux jeunes ont visiblement été marqués d’avoir côtoyé les vétérans canadiens au cours de leur voyage en France. Ils nous laissent en expliquant comment leurs rencontres ont changé leurs vies à jamais.
Véronic [10:28]
Sur une base quotidienne, mes interactions avec les vétérans ont beaucoup changé ma perspective par rapport à ce que je prenais pour acquis avant. Ça m’a rendue beaucoup plus reconnaissante de toutes les choses que j’ai, parce que je sais que des fois, ils pouvaient passer des journées sans manger, des journées sans se laver. Ils ont perdu des êtres qui leurs étaient très proches. Alors, je pense que suite à mes interactions avec tous les vétérans, je suis chanceuse d’avoir ma maison, d’avoir ma famille autour de moi. Que j’ai pas des amis qui sont morts juste de même, que j’ai encore… que chaque jour, je sais que je peux rentrer chez moi puis que j’aurai de la nourriture et que je suis en sécurité. Puis c’est ça comme. Depuis que je les ai rencontrés, je pense que je me plains moins dans ma vie quotidienne parce que je suis beaucoup plus reconnaissante pour toutes les choses que j’ai. Puis même la liberté que j’ai, je sais qu’elle vient de quelque part. Alors, ça aussi… Il faut être reconnaissant pour tous les droits que j’ai, même en tant que femme. Je sais que depuis la Seconde Guerre mondiale, on a donné beaucoup plus de valeur à la femme au Canada. Donc pour ça aussi, je suis très reconnaissante.
Samuel [11:51]
J’y pense beaucoup à l’expérience. D’avoir pu rencontrer les vétérans, passer une semaine avec eux. Je pense à leurs histoires, leurs sacrifices. Puis c’est ça, je ressens vraiment une gratitude pour leurs sacrifices. Je me sens vraiment privilégié d’avoir eu l’expérience, d’avoir pu les rencontrer. Puis c’est vraiment une fierté d’être Canadien. Mais surtout pendant le voyage, les vétérans m’ont appris beaucoup de leçons. Et ça, c’est des leçons que je garde avec moi. Une chose que j’ai trouvé vraiment, vraiment impressionnante, c’était leur énergie et leur persévérance.
Une autre chose que j’ai remarqué, c’était leur respect et leur humilité. C’est des vrais héros.
Peut-être une autre chose à souligner, ça serait vraiment leur force et vraiment leur courage. Je n’oublierai jamais. Eux autres, ils vivent avec ça dans leur mémoire. Les mémoires de tragédie, chaque jour. Mais c’est ça, ils persévèrent dans l’adversité. Ils restent humbles, respectueux, puis comme j’ai mentionné tout à l’heure, pour beaucoup d’entre eux, ils ont gardé leur sens de l’humour. Faque de les voir capables de poursuivre leurs vies même dans ces tragédies-là, de nouveau, ça m’a appris des leçons dans ma propre vie, puis ça m’inspire à essayer d’être plus résilient, plus fort, puis quand quelque chose arrive dans ma vie, je pense toujours, c’est rien comparé à d’autres personnes. C’est absolument rien.
Animateur [13:30]
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