En 2002, j’ai été transféré sur la base,
puis là j’ai fait ma demande pour aller sur les sous-marins.
C’est là que j’ai commencé mon cours
de sous-marinier en 2002, fin 2002.
En quoi la vie d’un sous-marinier est similaire, et en
même temps, différente de celle d’un marin sur un bateau?
Pour un cuisinier, je disais tout le temps, c’est comme gagner la 6/49,
parce qu’un cuisinier sur un bateau, on travaille fort,
on nourrit beaucoup de personnes.
Tu arrives au port, si les gars sont en congé, tu travailles encore.
Tandis que sur un sous-marin, tu nourris 59 personnes,
tu arrives au port et tu t’en vas à l’hôtel, comme tout le monde,
et tu fais juste tes « duty watch » à bord du sous-marin.
C’est tout.
Tu es comme un membre d’équipage, comme tout le monde.
Moi j’ai super aimé ça, ça a été fantastique.
J’avais fait la demande quand je suis arrivé à Halifax,
de l’Allemagne, et dans ce temps-là, mes yeux n’étaient pas
assez forts, ils m’avaient refusé.
J’avais fait la paix avec ça.
Après ça, il y a eu l’opération au laser des yeux,
je me suis fait opérer aux yeux et quand j’étais correct,
il commençait à avoir les nouveaux sous-marins,
mais il fallait que tu sois un grade plus élevé.
Dans ce temps-là, ça bougeait pas beaucoup,
j’ai dit, mon dieu, je ne serai jamais promu.
La journée qu’on m’a annoncé que j’allais être promu,
c’est là que j’ai fait la demande tout de suite
pour aller sur les sous-marins.
Quand je suis parti du Ville de Québec,
c’est là que j’ai commencé mon cours de sous-marinier.
Ça se passe à quel endroit la formation pour ça?
À Halifax, une école de sous-mariniers.
C’est un cours très intensif, très technique,
il faut apprendre les systèmes du sous-marin de A à Z.
Ça a été un cours très difficile.
Ça m’a pris, je pense, presque un an à avoir ma qualification.
J’avais de la misère.
Quand je suis entré là, je ne suis pas manuel beaucoup,
les systèmes hydrauliques, électriques, je ne savais pas c’était quoi,
il fallait tout que je les apprenne par cœur.
Ça été très difficile, mais j’ai réussi.
Est-ce que c’est utile d’apprendre toutes ces choses-là
quand on est un cuisinier sur un sous-marin?
Oui, c’est important, parce que on est pas beaucoup de personnes,
si jamais il arrive une urgence,
il faut savoir fermer quelle valve, il faut savoir.
C’est important de tout savoir les systèmes, s’il arrive un bris,
s’il faut isoler une ligne, il faut qu’on le sache.
S’ils disent cookie, va fermer ça, on le sait et c’est important,
parce qu’on est pas beaucoup et tout le monde travaille ensemble.
À quoi ressemble l’esprit d’équipe sur un sous-marin?
C’est un esprit d’équipe fantastique
que tu ne retrouves pas nulle part ailleurs.
J’imagine que dans les unités spéciales,
les forces spéciales, tu as cet esprit-là.
Les sous-marins, c’est comme une force spéciale.
On a la même force d’équipe, on est séparés des autres,
on est pas mélangés avec la flotte à Halifax.
À Halifax, on a notre petit coin, on a notre mess,
on est pas mélangés avec les autres des bateaux.
Donc vous êtes soudés serré?
C’est ça.