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Normandie suite

Des héros se racontent

Transcription
Pis le 10 juillet on prenait pied en Normandie. Puis à c'moment-là, déjà savez-vous... enfin, le débarquement avait été réussi. Mais là, les Allemands avaient réussi à remonter avec leurs blindés pis à prendre position au sud de Caen. Puis... la question était de savoir si oui ou non on s'rait assez forts pour les dominer. Puis on avait subi de lourdes pertes dans les quelques engagements qu'on avait eus avec eux puis on n'était pas tellement confiant. On s'apercevait que la guerre n'était pas encore gagnée, loin d'être gagnée même. Il m'est arrivé moi, quand j'suis arrivé en Normandie, quelque chose d'assez extraordinaire. J'suis débarqué, c'était l'matin du 9 juillet. Ah mon dieu la mémoire, j'sais pas si c'est le 8 ou le 9, en tout cas, ça pas tellement d'importance. Pis dès mon arrivée, j'ai r'çu mission de m'rendre au quartier général d'une division britannique qui s'trouvait là. Puis j'suis arrivé à c'quartier général là pis là on m'a dit : « Vous parlez l'anglais, vous parlez l'fançais. » Ben j'ai dit : « Évidemment j'parle les deux langues, oui. » Ben y dit : « Voila, on voudrait envoyer dans la ville de Caen, que vous voyez. » On voyait la ville de Caen qu'était juste à quelques kilomètres de nous. « On veut envoyer une troupe de reconnaissance pis qui va circuler à travers les villes, les rues de Caen assez rapidement, qui va faire un examen des lieux pour décider si oui ou non les Allemands s'y trouvent. Puis, ceci va être commandé par monsieur » y me l'avait présenté, un major, un jeune homme d'à peu près vingt cinq ans, y'était major qui m'nait cette troupe de reconnaissance. On était dans des p'tites, j'sais pas si vous avez déjà vu ça ces voitures là, des p'tites, des p'tites des scout cars qu'on appelle savez-vous. Puis y'avait, c'tait équipé d'une mitrailleuse en avant pis une mitrailleuse contre les avions avec un appareil de radio. J'connaissais..., j'savais comment manoeuvrer les signaux. Pis on était parti en tout cas. On était six petites voitures comme ça. Puis évidemment moi j'avais un rôle important là-dedans parce que j'parlais l'français pis lui y'était pas très fort en français, mon major britannique. On avait circulé au nord de Caen dans les rues. On avait une carte évidemment qui nous disait comment circuler pis on allait assez vite pis on arrêtait d'temps en temps. Pis là, les gens sortaient des maisons pis y'étaient dans un état d'euphorie. C'tait : « Les Alliés, les Alliés, les Alliés. » Pis tout l'monde sortait avec des bouteilles pis tout l'monde, enfin, voulait nous embrasser. Pis nous autres on avait une job à faire qu'était d'circuler. Mais, moi j'm'informais, j'disais « Mais enfin, où sont les Allemands ». « Ils sont partis. Ils étaient ici hier matin pis sont partis. Ils n'y sont plus. Ils sont partis, partis, partis. » Alors, on avait fait une tournée d'à peu près, oh trois heures de temps tout au, dans le nord de la ville de Caen, pis on était même rentré à l'intérieur pis on s'était aperçu qu'les Allemands étaient partis. Y'avait pas tellement d'Français mais y en avait quand même beaucoup qui avaient décidé de rester là, pis d'occuper la ville. Puis... la ville, c'tait une très belle ville. Puis, tout était bien normal dans cette ville-là. Mais y'avait pas d'Allemands. Alors, on est r'tourné éventuellement pis là on a fait notre rapport. Celui qui a fait le rapport surtout, c'tait moi, parce que c'est moi qu'avait parlé surtout à tous les Français pis ainsi d'suite pis j'ai dit les Allemands y sont pas, y n'a pas. Pis y'avait des officiers britanniques qui étaient là, qui me r'gardaient. « Êtes-vous certain? » Ben j'ai dit « S'il y en avait, on les aurait vus, on va y r'tourner si vous voulez. Il y en a pas, y sont partis, Caen est libre. » Pis y'avait un brigadier, entre autres, qui m'avait presque... heu... J'tais capitaine dans l'temps, vous savez quand on est capitaine dans l'armée pis que c'est l'brigadier qui parle, on fait attention. Puis, y'avait dit : « Écoutez. Savez-vous c'que vous dites? » Ben j'ai dit : « J'le sais certain, vous m'avez envoyé. Puis j'vous l'dis. » Alors, finalement, j'avais été renvoyé à mon régiment. Puis les messages ont été communiqués de l'un à l'autre, sont arrivés à Montgomery qui a refusé d'me croire pis qu'a ordonné, ce qui d'après moi est une des grandes erreurs de la guerre, le bombardement d'la ville de Caen. Puis tout à coup moi, le lendemain soir - j'm'en souviendrai toute ma vie - tout à coup, je r'garde, y faisait, c'tait au mois d'juillet, il faisait un ciel d'une pureté extraordinaire. Pis le ciel est très pur en Europe. J'sais pas si vous y êtes allé, mais c'est très clair. Pis tout à coup, qu'est-ce que j'vois, savez-vous, des lignées interminables de bombardiers qui s'en v'naient tranquillement, tranquillement, tranquillement. Y'avait aucune... aucun feu anti-aérien. Y'avait pas d'avion de chasse allemand, y'avait rien. Pis tout à coup, on r'garde ça, pis les bombes. J'me souviendrai d'ça toute ma vie, on voit tout à coup les trappes s'ouvrir là pis les bombes s'mettre à descendre pis ça été le bombardement d'la ville de Caen... qui a tué cinq mille Français pis pas d'Allemands, y'en avait pas. Mais le drame du bombardement d'la ville de Caen, en plus d'être selon moi une erreur stratégique abominable. Comment ça s'fait qu'les Français ont jamais pardonné ça, je l'saurai jamais, mais enfin ça c'est une autre question. Mais c'qui est pire, c'est qu'ils ont démoli la ville de Caen, ils ont bloqué les chemins, bloqué les routes pis là y'a p'us moyen d'avancer là-dedans. Puis pour débloquer la ville, pour permettre à nos chars pis à nos camions d'passer, ç'a pris une semaine. Pis ç'a été une catastrophe. Il fallait d'abord, comprenez-vous, enterrer les morts. Chaque fois qu'on déblayait quelqu'chose, y'avait un blessé là qui était encore là, c'était une affaire abominable, abominable, vous pouvez pas vous imaginer. Faut avoir passé par là pour le savoir. Puis euh, selon moi, ça été l'une des pires erreurs parce que d'autant plus, ç'a permis aux Allemands qui mon... qui venaient de, du Pas-de-Calais pis qui montaient du Sud, de venir jusqu'à ces positions, établir une ligne de défense au sud de Caen, dans les p'tites villes qui s'y trouvaient, Bourguébus, Ifs, Hubert-Folie, ainsi d'suite. Pis là une fois qu'on a réussi à passer à travers Caen, on s'est cogné l'nez aux blindés allemands. Pis là, on s'est aperçu que la guerre n'était pas finie, c'est l'cas de l'dire. Puis, ç'a été une calamité abominable parce que les pires batailles d'la guerre ont eu lieu au sud de Caen. Dans, quand on a attaqué dans l'faubourg de Bruxelles, par exemple, j'me souviens d'un après-midi, par exemple, où est-c'qu'on avait, y'avait une attaque qu'avait été montée à Hubert-Folie. En arrière d'un bombardement avec des obus d'fumée à trois heures d'l'après-midi, imaginez-vous. Pis on avait réussi enfin à arriver dans Hubert-Folie pis heureusement, enfin, les Allemands étaient partis. Mais si les Allemands avaient, on avait vu les positions défensives qu'ils avaient là, s'ils avaient été là encore pis avaient tiré sur nous autres avec leurs 88 millimètres pis leurs mitrailleuses, ç'aurait été un joli ravage. Les folies qui se sont passées dans c'temps-là, Monsieur McDonald, vous pouvez pas vous imaginer. Le 8 août, y'a décidé lui (général Simonds) que le moment était v'nu de passer à travers les lignes allemandes. La manière qu'y'a décidé d'passer à travers les lignes allemandes c'est comme suit : y'a formé trois colonnes, lesquelles comprenez-vous étaient dirigées à droite par le Essex Scottish, au centre, j'pense par un régiment, heu, j'pense c'était le Irish Allied, mais j'su's pas certain, pis l'autre c't'un autre régiment, un régiment d'la 2e division en tout cas. Puis là, y'a décidé que cette attaque commencerait à une ligne de départ, qui était au sud du faubourg de Bruxelles, de l'autre bord du village d'Hubert-Folie et d'Bourguébus. Pis que là, l'attaque serait précédée d'un bombardement massif aérien. Lequel serait suivi d'un bombardement massif de tous les canons qu'on avait, particulièrement là nos célèbres, 5.5 avec les obus de 100 livres. Une fois qu'ça ça s'rait fait, y'aurait un autre bombardement avec des obus d'fumée. Pis que là, là, quand les obus d'fumée commenceraient, là les trois lignes, celle de droite, dirigée par l'Essex Scottish, régiment d'infanterie, celle du centre pis celle de gauche avanceraient. Pis là dans son génie, y'a donné l'ordre que tous les chars qui précéderaient les camions dans lesquels se masseraient les soldats d'infanterie, s'raient attachés les uns aux autres par des chaînes. Alors le tank numéro un, enfin, avancerait pis là y'aurait une chaîne qui l'joindrait au tank numéro deux qui aurait une chaîne qui s'joindrait au tank numéro trois. Pis y'aurait comme ça, dix chars pour m'ner chaque attaque. Pis en arrière, y'aurait des camions dans lesquels, comprenez-vous, à plat ventre se trouveraient les soldats d'infanterie qui suivraient c't'affaire-là. Puis, la théorie c'était ou enfin la stratégie c'était qu'après un bombardement massif d'artillerie ou plutôt aérien, avec des Lancasters, pis des Halifax, vous pouvez imaginer. Avec un bombardement, pour Dieu seul sait combien d'obus d'artillerie. Qu'avec en plus d'ça (rire) enfin, le bombardement des obus d'fumée, qu'il restait plus d'Allemands. Alors ça eu li... Pis à part de ça, y'avait décidé quelque chose de fin. C'est que vu qu'ça s'rait la nuit qu'aurait lieu tout ça, pour pas qu'on s'perdre nous autres, y'avait des akak, des beauforts qu'y'enverraient des obus lumineux pis qui faudrait qu'on suive la direction d'obus lumineux pour pas s'perdre. Alors moi, j'étais à droite avec les gars d'l'Essex Scottish, j'tais dans l'sixième char, j'm'en souviendrai toute ma vie. Attaché avec le gars en avant pis attaché avec le gars en arrière. Puis finalement en tout cas on avançait, tout à coup à travers la fumée, BANG, j'vois l'char, immédiatement en face de moi qui saute. Un autre obus, le deuxième char, l'char numéro deux saute. D'autres obus pis ça s'est mis à sauter en arrière. Pis là ça été un désordre épouvantable parce qu'y a eu des obus qui ont frappé les camions d'infanterie. Alors y a des gars qui ont été bl... tués, y'en a d'autres qui ont été blessés. Le commandant du Régiment Essex Scottish, le colonel Harry Jones, s'est fait blessé lui au bras pis à l'épaule, j'pense qu'y a perdu un bras l'pauvre homme. J'vous dis honnêtement c'était un désordre, quelque chose d'épouvantable. Pis finalement j'avais mon signaleur, un nommé Beaulieu, qui m'dit, y dit : « Capitaine », j'tais capitaine dans c'temps-là, y dit « Regardez! ». Ça fait qu'à peu près oh, dirais 300 verges de là, tout à coup on a vu une lueur. Y dit « c't'un canon ça ». Ben là, j'avais mes lunettes, j'ai r'gardé pis un moment donné y'a eu une autre lueur pis là j'ai ben vu que c'tait un canon. On est parti, Beaulieu pis deux gars d'infanterie pis moi. Pis on a, s'est dirigé vers c't'affaire-là. Pis c'tait une maudit job épouvantable, parce qu'avait des trous partout, causés par les canons pis les obus pis tout c'que vous voudrez. On est arrivé près de c'te maudite affaire-là qu'on voyait pis là, on s'est mis à plat ventre pis on a entendu des voix qui étaient des voix allemandes. On s'est ben aperçu, enfin, qu'on avait peut-être bombardé mais on avait manqué un canon. C'tait lui qui tirait sur nous autres, un canon anti-chars. Pis on s'est approché, savez-vous, on avait chacun, Beaulieu pis moi, des grenades qu'on avait pris dans l'char où on était, des grenades 36 - j'sais pas si vous avez déjà vu ça. Moi, j'avais pas tiré une grenade depuis qu'j'étais à Trenton. Pis j'm'en souviens, j'suis arrivé pis là j'ai dit aux gars d'l'infanterie qui étaient avec nous autres, j'ai dit : « Vous allez nous couvrir avec vos mitrailleuses. » Pis nous autres, Beaulieu pis moi, on a pris nos grenades, pis moi j'ai dit à Beaulieu j'ai dit : « Moi j'su's pas un gros lanceur de base-ball, mais en tout cas on va faire c'qu'on peut ». Pis on avait tiré les grenades pis heureusement on les avait frappés. Mais... j'me souviens d'un incident. L'affaire, l'affaire quand on tire un grenade, c'est qu'on s'cache ensuite mais moi j'avais pas tiré une grenade d'puis longtemps pis j'voulais voir c'qui s'passerait pis au lieu d'me cacher, j'regarde. Seigneur, c't'un miracle que j'sois pas mort là. En tout cas, on a réussi à tranquilliser l'canon allemand pis on est rev'nu. Pis ç'a été un désastre, mais un désastre abominable c't'affaire-là. Finalement en tout cas on a réussi à atteindre l'objectif puis euh, de peine et d'misère. Pis ça, ç'a été l'début en réalité de la fin d'l'armée allemande. C'qui restait, enfin, s'est groupé ensemble. Pis là pour vous montrer une idée de c'que c'est que la dictature, ils avaient r'çu des ordres d'Hitler de monter une attaque, puis l'attaque a eu lieu contre Avranches, puis, par un temps brumeux. Pis l'attaque a presque réussi. Pis si les... le temps brumeux s'tait pas dispersé pis qu'les typhoons étaient pas arrivés pour massacrer c'qui restait d'l'armée allemande. Ça aurait été une attaque qu'y'aurait peut-être réussie. Remarquez, ça n'aurait pas changé grand chose parce que les Allemands étaient battus à c'moment-là, mais ça aurait pu causer pas mal de dégâts. Moi c'est là que, qu'on m'a d'mandé de joindre les Polonais. Les Polonais v'naient d'arriver sur le continent. Un moment donné les ordres de la division ont été d'occuper des hauteurs, qui s'trouvaient dans la région d'Chambois à... c'qui s'appelle "coup dehors", Montormel. Là y'avait une côte, qui dominait deux routes par lesquelles les Allemands pouvaient encore s'échapper. Les instructions d'la division Polonaise ont été d'occuper ces hauteurs-là pis d'bloquer les routes de retrait d'l'armée allemande. Moi j... le hasard a voulu que j'sois avec les éléments avancés de cette division-là. Qui a été la première à arriver sur la hauteur de cette colline-là qui dominait les routes. On était pas plus tôt arrivés qu'les Allemands ont décidé d'nous contre-attaquer. Ils nous ont contre-attaqué avec tout c'qui leur restait de blindés pis de tout c'que vous pouvez imaginer. Pis le résultat net de cette contre-attaque là, c'est qu'les pauvres Polonais ont perdu des hommes énormément, puis... en réalité on était nous-mêmes encerclés à c'moment-là, puis... j'vous assure que pendant 36 heures ç'a pas été facile. Heureusement, j'étais là pis j'pouvais diriger mes canons, mes célèbres 5.5 là avec mes obus d'100 livres contre les Allemands qui nous attaquaient. C'est grâce à notre artillerie si on a réussi à arrêter ces attaques qui avaient eu lieu là. Pis trente-six heures plus tard, quand y nous restait p'us d'munition, pis y nous restait p'us rien ben là, on a contre-attaqué nous-mêmes, on a r'joint les blindés canadiens, pis la bataille était finie pis la bataille de France était finie. Cette bataille-là qui a eu lieu sur cette côte 262 à Montormel porte le nom de Maczuga, c't'un mot polonais qui veut dire masse d'armes. Pis les Polonais l'ont appelée Maczuga parce c'qu'eux autres considèrent c'est l'coup d'massue qui a été donnée qui a mis fin à la puissance hitlérienne en sol français. Pis sur le site de la bataille, y'a un magnifique monument qui a été élevé par les citoyens d'la région pis également un musée aujourd'hui. C'est un musée magnifique savez-vous qui décrit tout c'qui s'est passé là. Enfin, quand on va là, y'a des films qui décrivent tout c'qui s'est passé. C'est, c'est vraiment très beau d'voir ça parce que l'pays aux alentours est magnifique. Alors, moi, le hasard a voulu que j'participe à cette bataille-là, c'est pour ça qu'ils m'ont donné cette décoration, dont j'suis très fier, qui est l'ordre, la croix d'argent de l'ordre Virtuti Militari qui est leur plus haute décoration pour vaillances militaires. Alors, pas besoin d'vous dire qu'j'en suis très fier, très heureux. On a continué ensuite, on pensait qu'la guerre s'finirait beaucoup plus vite, mais les Allemands étaient encore intacts dans l'Pas-de-Calais pis en Belgique. Puis y'ont décidé de bloquer l'entrée du port d'Anvers (Antwerp). Pis pour débloquer le port d'Anvers, on a attaqué dans s'qui, la région de l'Escault pis là notre génie à Simonds encore une fois qui fait quelque chose de brillant. Au lieu de nous laisser aller, là, jusqu'à Anvers, c'qui aurait été facile, y'a décidé, lui, d'faire sauter toutes les digues. Avec les résultats nets : c'est qu'il a inondé toutes les routes par lesquelles on aurait pu attaquer pis on pouvait pu attaquer. C'était pas exactement c'qu'on peut appeler, comprenez-vous, la stratégie d'un homme de génie. J'ai eu des grosses chicanes avec Simonds. Parce que plus tard quand je suis devenu ministre d'la Défense, il était là lui comme général en chef prenant sa retraite et donnant le commandement au général Foulkes, qui a pris sa relève. Alors j'ai eu des grosses chicanes moi, j'tais ministre dans l'temps. Quand on est ministre on peut s'chicaner avec un général, quand on est capitaine c'est plus difficile. Parce qu'aller s'battre, savez-vous, dans des terres inondées par un froid d'canard, puis sous les pluies qu'on a à l'automne, au début d'l'hiver, savez-vous, dans la Belgique, y'a rien d'amusant là-dedans. Ensuite on est monté jusqu'en Hollande pis là évidemment y'a eu certaines actions auxquelles on a participé, savez-vous, qui n'étaient pas nécessairement toujours très agréables. Comme quand on a essayé, par exemple, d'aller aider les troupes qui étaient prisonnières à Arnhem. Qui a été une autre erreur d'la guerre malheureusement. Ben, ç'a pas été facile c't'affaire-là. Ça coûté très cher c't'histoire-là. Mais enfin, l'hiver a été laborieux et difficile. Mais éventuellement, y fallait entrer en Allemagne, pis y'a eu la grande, grande, grande attaque contre l'Allemagne, pis moi ben, j'ai participé à cette affaire-là. C'est là qu'j'ai été blessé. J'ai été blessé dans des cir..., après avoir été officier observateur pendant des mois pis avoir participé... avoir été à l'avant-garde des troupes attaquantes. Pis avoir réussi à m'en tirer sans être blessé, comme par exemple de réussir à passer à travers cette histoire de Maczuga avec les Polonais pis d'pas être frappé, j'vous dis qu'j'ai été plus que chanceux.
Description

M. Sévigny raconte son expérience de guerre en Normandie à partir du 10 juillet 1944.

Pierre Sévigny

Pierre Sévigny est né à Québec le 12 septembre 1917. Au moment de sa naissance, son père est Ministre du Cabinet du gouvernement Borden. Son père fut aussi juge en chef de la province de Québec. Sa famille avait une résidence à Malbaie où il passait ses étés d’enfance.

Durant la Dépression, pour se distraire et pour des raisons financières, il est élève officier de milice à l’Université Laval. À l’age d’environ 21 ans, il se rend à Quebec afin de s’inscrire dans l’aviation. Monsieur Sévigny est refusé parce qu’il souffre de migraines. Il est aussi refusé par la marine pour la même raison. Il retourne donc au corps des élèves officiers de l’Université Laval où il est déjà qualifié comme lieutenant et continue ses études pour devenir capitaine. Finalement, il se porte volontaire dans l’armée. Il suit une partie de ses instructions à Brockville ainsi qu’à Trenton en Ontario.

Le 10 juillet 1942, Monsieur Sévigny débarque en Normandie. Il participe à plusieurs batailles qui le mèneront jusqu’en Allemagne où il fut gravement blessé par des éclats d’obus qui causera l’emputation d’une de ses jambes. Il fut soigné en Angleterre et par la suite au Canada.

Après son service militaire, il devenu vice-président de la Chambre des communes, ministre associé de la Défense nationale et ministre de la Défense nationale. Il a aussi été professeur pendant 20 ans. Monsieur Sévigny a également été reçu comme officier de l’Ordre du Canada. Au moment de l’entrevue, il demeurait à Montréal avec son épouse.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
22:43
Personne interviewée :
Pierre Sévigny
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Campagne :
La bataille de Normandie
Branche :
Armée
Unité ou navire :
4e Régiment d'artillerie moyenne
Occupation :
Officier d'artillerie

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