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Le tir ami

La force francophone

Transcription
Le tir ami Ce que j’ai trouvé le plus pénible en Angleterre, euh… en Hollande, en Normandie, c’est quand, c’est après, c’est après Dieppe, après Caen. C’est à deux occasions que l’aviation américaine, les premiers sont les Américains. L’aviation américaine, on était en route pour euh… Falaise. On était, on avait été tout près de, de Caen, un petit endroit qui s’appelait Ifs et l’autre, c’était Bourguébus. On avait été là pendant trois semaines à peu près, trois quatre semaines. Et là, les ordres c’était d’avancer vers Falaise. Et les Allemands, les Américains, euh non, les Britanniques, les premiers, sont venus puis ils nous ont bombardés par erreur. C’était une erreur. Et, quelques jours après, quatre, cinq jours, peut-être pas plus qu’une semaine après, c’est les Américains qui ont fait la même chose, ils nous ont bombardés. Ils nous ont bombardés tellement, à la deuxième occasion, là, les, l’armée, pas l’armée, la division polonaise arrivait au front. C’était la première fois qu’elle arrivait au front et ils ont été bombardés quand ils s’en allaient en grandes lignées, toute une division qui s’en allait. Ils ont subi, je pense, quelque chose comme trois cents morts, par le feu brit… euh… américain celui-là. Ça c’est épeurant. J’ai un de mes confrères, moi, je l’ai appelé plus tard, le juge Dickson, qui a été le juge en chef du Canada pendant plusieurs années, Bryan Dickson, pas loin de Falaise, a perdu sa jambe à cause de ces bombardements-là, américains et Achille Orieux, qui était un de mes confrères de classe à l’école Provencher ici. Orieux c’est une vieille famille de Français, installée à St-Boniface, il avait fait son… j’était avec lui à Provencher et il a continué ses études à Provencher quand moi je suis allé au collège des Jésuites et il s’est enrôlé dans l’armée assez, assez jeune et on l’a envoyé avec le régiment de Maisonneuve, un régiment de Montréal. Et, il s’est, il est mort, justement à cause d’un de ces bombardements des Américains. Ah, il y a ce qu’ils appellent en anglais friendly fire, un feu ami. Mais un feu ami c’est désastreux parce qu’on s’attend pas. On s’attend à ce qu’ils vont aller bombarder plus loin, puis tout à coup, ils lâchent leurs bombes sur nous au lieu de le laisser, de les laisser tomber sur les Allemands, un peu plus loin. Alors, ça c’est désas… c’est pénible, ça. C’est arrivé deux fois au moins, peut-être plus, mais deux fois que je sache.
Description

Le tir ami c’est lorsqu’un allié attaque un allié par erreur. M. Monnin raconte lorsqu’il qu’il a été attaqué par les Britanniques et les Américains en Normandie.

Alfred Monnin

M. Monnin a grandi à Winnipeg au Manitoba. En 1939 lorsque la guerre est déclarée, il est exempté parce qu’il est aux études à l’université. Il s’engage dans l’armée en mai 1942. Il débute son entraînement de sous-officier à Saint-Jérôme. Il est ensuite parti pour Brockville en Ontario pendant deux mois pour obtenir sa commission de lieutenant. En Europe, il débarque à Liverpool pour se préparer au combat en France, Belgique et Hollande. Il était officier de liaison pour le Royal Regiment of Canada. M. Monnin a participé à des batailles dans le nord de la France, la Belgique, la Hollande et jusqu’en Allemagne où il est resté quelques semaines une fois la guerre terminée. Au retour de la guerre, il a fait ses études en droit. Il a été avocat et juge.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:56
Personne interviewée :
Alfred Monnin
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
France
Campagne :
Normandie
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal Regiment of Canada
Grade militaire :
Lieutenant
Occupation :
Officier de liaison

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