Victime d’un tir ami américain
La force francophone
Transcription
VICTIME D'UN TIR AMI AMÉRICAIN
Le 8 d'août, j'm'ai fait blesser par nos amis américains qui nous avont bombardés
juste en dehors de Caen. On avait sortis sur un r'pos, pis on restait
dans les champs et puis le général avait v'nu nous parler,
pis y nous avait dit qu'à partir de c'temps-là, que l'infanterie allait p'us marcher.
On allait embarquer dans des camions et pis qu'on irait
prendre une ville, pis quand on aurait pris la ville, on embarqu'rait dans un camion,
pis on irait prendre d'autres villes. Mais, quand on a arrivés là, là, les...
Moi, j'étais assis su' l'camion, pis la boite était juste ma hauteur,
mon pack était su' l'derrière d'la boite, j'tais assis su' l'banc, comme ça,
pis j'comptais les gros bombardiers qui s'en allaient,
pis la première chose qu'j'ai vue, y en une qui a r'viré d'bord,
pis la j'ai vu, toutes les autres ont r'viré d'bord. Y a un des
commandants que son avion travaillait mal, ou que'que chose, j'sais pas
qu'est-ce qui a arrivé, pis y a signalé aux autres fallait
qu'y continuent. Pis y avont mal compris l'message,
fait que quand lui y a r'viré, y a tourné, les autres ont tourné, pis,
naturellement, quand y allait crasher – y j'taient toujours leurs bombes
avant d'crasher – fait que lui, y a j'té ses bombes, pis tout' les autres
ont fait la même chose, pis y ont tout' bombardé notr' convoi, nous autres,
d'un bout' à l'autre. On a presque tout' perdu notr' compagnie, nous autres,
qu'on était d'dans... Pour nous, là, on allait faire une grosse attaque dans une forêt.
C't'app'lé Quesnay woods... Et puis, ils allaient bombarder
Quesnay woods pour amollir les troupes all'mandes et puis causer autant
d'dommages avant que nous autres, l'infant'rie, aille là-d'dans.
Et puis on s'attendait pas du tout de quoi c'que c'est qu'ça arrivé. On comptait...
moi, j'avais compté... j'étais passé cent avions qu'j'avais comptés,
qui s'en allaient, là, les bombardiers, pis on savait pas c'qui s'arrivait
quand y ont tourné d'bord. On a su aprés quoi c'que c'est qui avait arrivé.
Les bombes, là, ça v'nait pareil comme une... T'as déjà vu une
grêle qui s'en vient, là ? Tu peux voir la grêle v'nir, là. Mais tu voyais la grêle de bombes v'nir.
C'tait d'même qu'ça paraissait, là... Comme ça. Ça, c'tait juste au d'ssus de nous autres,
pis y avait un artillerie polonaise dans un champ, dret ' au côté,
pis eux autres, c'est pareil, ça les a presque wipés out.
Puis, j'ai r'tourné, moi, depuis c'temps-là, en France, pis j'ai été voir
où est-ce que j'm'ai fait blesser, pis su' un côté d'la route, y a un
cimetière canadien, pis sur l'autre côté, y a un cimetière polonais.
Ç'fait qu'on a perdu assez d'monde qu'y avont fait des cimetières là, pour ça...
Puis, moi, j'ai sauté quand est-ce que c'est qu'on s'est aperçu d'ça, on sautait
tout' en bas des camions, j'ai sauté en bas du camion, pis j'm'ai fourré dessous et pis
j'étais couché à travers des jambes d'un autre. J'ai entendu un train,
j'pensais qu'c'était un avion qui crashait, puis c'était un morceau d'shrapnel,
un morceau d'bombe. Ça, ça a passé droit' à travers d'la boite du truck,
pis ça y a coupé la tête su' les épaules, lui. Moi, j'ai pogné un morceau
dans jambe, pis encore là, y l'avont jamais décollé pour la
simple raison qu'j'ai été jusqu'à table d'opération et pis le
morceau d'shrapnel est juste entre l'os et pis le muscle et
pis s'y auraient... pour m'opérer, y auraient été obligés
d'couper l'muscle, pis j'aurais resté la jambe... j'aurais resté la jambe...
Pis j'ai toujours boité depuis c'temps-là. pis j'aurais resté la jambe
j'aurais resté la jambe... Pis j'ai toujours boité depuis c'temps-là.
J'boite encore. Là, y avait une clôture de roches, j'ai sauté par-dessus la clôture,
pis là j'ai commencé à m'creuser un tranchée, j'm'ai aperçu qu'ça chauffait su' l'long d'ma
jambe, pis j'ai mis ma main et pis y avait un trou, là. C'tait l'sang qui coulait.
Ça fait qu'là, le Jeep... le RAP Jeep, là, a arrivé, pis y dit :
« On va t'ramasser dans une minute... » Y est arrivé une coupl' de
minutes après, là, y m'avont am'né dans un first aid center qui aviont
créé là, pis y m'avont donné une piqûre, pis, le soir, y m'avont
mis à bord du Red Cross ship, pis j'ai traversé en Angleterre.
Description
M. Williams explique comment il a été blessé au combat.
Adolphe Williams
M. Williams est né le 11 mars 1925, à Neguac, au Nouveau-Brunswick. Il vient d’une famille de sept enfants. Il s’enrôle dans le régiment North Shore Regiment et on l’envoie bientôt en Angleterre. Il y passe peu de temps avant d’aller combattre en France, où il est blessé à la jambe. Il passe quelques semaines dans un hôpital en Angleterre, puis rejoint son régiment en France. Il traversera la France, la Belgique, la Hollande et reste outremer jusqu’au 26 mai 1946.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 5:02
- Personne interviewée :
- Adolphe Williams
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- France
- Campagne :
- Normandie
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- North Shore Regiment
- Grade militaire :
- Soldat
- Occupation :
- Courrier
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- Date de modification :