Sortir de son coin de pays
La force francophone
Sortir de son coin de pays
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SORTIR DE SON COIN DE PAYS
Les raisons qui nous ont amenées, ma soeur et moi, à entrer
dans l'aviation, ben l'élément déclencheur, c'est sûrement la perte de
mon frère, là, qui nous a fait voir les choses auxquelles on pensait pas
quand on est p'tite fille au couvent là et dire :
« Ben, nous autres, on va faire notr' part... » Y avait aussi, bon...
C'est sûr qui y avait l'esprit d'aventure, aller voir d'autr' chose
que not' p'tit coin, aller apprendre que'que chose, aussi, apprendre que'que
chose dans le concret d'la vie, mais aussi apprendre à connaître les autres,
à vivre avec les autres. C't'une remarque que j'fais souvent, moi, au Québécois,
t'sais, quand les Québécois disent : « Ah ! Les Anglais... »
Moi j'dis : « Oui, mais, est-ce que vous êtes allé vivre avec eux ? »
Parc'que moi j'ai vécu avec eux pendant quatre ans et y a
personne qui m'a maltraitée. Les gens m'ont aidée, les gens ont été...
Et ces gens-là demeurent mes amis. Moi, j'ai des amies que j'ai connues en
janvier 1943 et qui sont encore mes amies, que je... Y a dix jours,
j'ai téléphoné à une à Calgary, pis une autr' à Toronto, des filles
que j'ai connues à cette époque-là. Ça devient une grande famille.
Y a des gens qui sont jamais sortis de l'île de Montréal, hein ? Et y a des
gens qui ont jamais voulu quitter la ville de Québec, y ont refusé
de l'avancement parc'que y avaient peur de quitter Québec. Mais les
gens qui ont vécu la période d'la guerre, qui ont été à l'étranger ou qui ont
été ailleurs au Canada, ça nous fait pas peur de faire un déplacement.
Alors, ça aussi c'était formateur, t'sais ?
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