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La protection divine de Santa Maria

Des héros se racontent

La protection divine de Santa Maria

Transcription
Ça fait qu'évidemment, entre les missions, on a le temps, on jouait aux cartes, c'était le bridge; depuis ce temps-là, je n'ai jamais voulu voir une carte. Ma femme jouait aux cartes, moi, je me suis écoeuré royalement. Je ne joue plus aux cartes. Alors on a le temps de penser puis je me disais :« Qu'est-ce que je pourrais faire pour avoir une certaine protection (some kind of insurance, this is crazy!), je vais me faire casser la gueule ici. » Je continue à voler mes missions puis ça faisait à peu près un mois que j'étais à l'escadrille et puis la lumière est allumée. Je me suis souvenu que le Christ avait dit à quelqu'un : « Jamais Satan ne touchera à ma mère. » « Hey, j'ai dit, je me suis dit à moi-même, je vais essayer d'embarquer dans le deal. » Ça fait que, j'ai baptisé mon avion Santa Maria and His mother's driver. Ça fait que j'écris sur mon avion, j'ai peinturé Santa Maria. Mon mécanicien, il dit : « Ça veut dire quoi ça monsieur? » « Ça, ça veut dire 'assurance' en latin. » Bien, croyez-moi ou pas, jamais je n'ai été touché après... jamais. Par contre, quand je prêtais mon avion à un autre pilote, des choses qu'on fait couramment, ils ne me les ont pas toutes ramenés. Le deal marchait juste avec chouchou, ici. Moi, en 7 mois d'opération, j'ai eu 7 Typhoons flambant neufs. Et puis après avoir peinturé Santa Maria une fois là, là, j'étais tanné là, je touchais à l'aile puis « Je te baptise Santa Maria. » That was it. Puis, s'il fallait que je prenne un autre avion, comme le matin du 1er janvier, c'était pas mon F3P là, c'était F3G. Bien là, je me suis fait mitrailler comme il faut, mais j'ai pas été blessé et j'étais pas dans les airs. Ça fait que j'ai pas pu chialer. Il tenait sa parole. En tous les cas, mais ça, c'est trop vrai et je crois fermement que c'est la protection divine qui m'a ramené chez moi après la guerre.
Description

M. Lord raconte pourquoi il baptisait tous ses avions Santa Maria et comment la protection divine l'a sauvé de la mort.

André Lord

M. Lord est né à Richmond (Québec) le 14 septembre 1924. C'est là qu'il a grandi et étudié jusqu'à ce qu'il s'enrôle le jour de ses 18 ans en 1942. Il avait voulu s'enrôler avant, mais son âge l'en avait empêché. Il fit son instruction militaire de base à Lachine. On l'envoya ensuite au Tarmac Duty de Trenton puis à l'école préparatoire d'aviation numéro 1 de Toronto (Ontario). Il pilote son premier avion (un Fleet Finch) à Saint-Eugène (Ontario). Il reçoit son brevet de pilote (wings) à Moncton et devient immédiatement sous-lieutenant d'aviation. On l'entraîne ensuite sur des avions Hurricanes à Bagotville (Québec) avant de l'envoyer se préparer au vol à basse altitude à Greenwood (Nouvelle-Écosse) et à Borden (Ontario). C'est en formation à Greenwood qu'il s'écrasera pour la première fois. Il est envoyé outre-mer en avril 1944 à l'escadrille 438 de l'escadre canadienne de Typhoons sur le continent européen à Eindhoven (Hollande). Il a été en service de guerre pendant 7 mois avant de revenir au pays. De retour, il étudie un certain temps en ingénierie aéronautique à l'Université de Montréal avant de s'arrêter par manque de discipline. Il ouvre une bijouterie à Rouyn mais le projet échoue à cause de conditions économiques rendues difficiles par une grève de la mine Noranda. Il retourna ensuite à l'escadrille 438 en tant que pilote de fin de semaine.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
02:53
Personne interviewée :
André Lord
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Hollande/Pays-Bas
Branche :
Aviation
Unité ou navire :
Escadrille 438
Grade militaire :
Sous-lieutenant d'aviation
Occupation :
Pilote de chasse

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