Enfance
Des héros se racontent
Enfance
Mon nom est Antonio Brisebois,
CdeGF - Croix de Guerre française – on a le droit
de porter un titre.
Je suis né le 11 avril 1918, à Ferme-Neuve,
qui est à 12 milles (19 km) plus haut que Mont-Laurier.
Je suis né à Ferme-Neuve, baptisé à Ferme-Neuve.
Là, j’ai fait mes études lorsque – je me souviens
pas quand – l’âge que j’ai quitté Ferme-Neuve
pour aller rester à Mont-Laurier.
Tout ce que je me rappelle à Mont-Laurier,
on demeurait dans une maison, dans Mont-Laurier, bien entendu;
aujourd’hui ils appellent ça « la rue de la Madonne »;
c’est là que ma mère est décédée. J’avais huit ans.
Deux semaines après, mon jeune frère, le plus jeune,
est décédé, George-Émile. Ça, c’était dans le temps,
qu’on appelle la grippe espagnole. Ma soeur, la plus jeune,
était rendue chez mon autre soeur parce qu’elle était malade
elle aussi; elle avait tout perdu ses cheveux et,
c’était terrible dans ce temps-là. Après la mort de ma mère,
bien entendu, j’avais une de mes soeurs qui demeurait à Montréal,
ça fait que je suis venu rester avec elle et après un certain
temps bien, elle m’a fait placer dans un orphelinat,
l’orphelinat Saint-Arsène de Montréal.
À l'orphelinat, j’ai été trois ans, mais c’était assez dur,
mais c’étaient les frères Saint-Gabriel.
On avait une bonne discipline.
La discipline puis tout ça, ça m’a aidé beaucoup dans la vie
parce que, à huit ans, perdre sa mère, puis à l’orphelinat,
se ramasser là, c’était un peu, c’est un peu dur.
Après, bien entendu, on a tombé après l’orphelinat,
on continuait toujours l’école primaire.
L’école primaire allait jusqu’à la septième. Après la septième,
c'était le secondaire. Le secondaire j'ai été
jusqu'en dixième. Puis là bien,
c’est toujours comme d’autre chose, on cherchait de l’ouvrage,
ça fait que là, c’est...
j’ai fini mes études vers la dixième année. [...]
Non, parce que l’ouvrage était tellement rare que,
on faisait des... le matin,
on allait voir des manufactures puis tout ça,
puis il y avait jamais d’ouvrage,
jusqu’à temps que j’en frappe un qui était une manufacture
d’eau gazeuse, qui s'appelait Cristin, Cristin.
C’était de la, ils faisaient,
c’était de l’eau gazeuse mais on savait jamais quand qu’on
était pour être mis à la porte ou quelque chose parce qu’ils
manquaient d’argent des fois pour acheter du sucre.
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