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Nommé caporal

Des héros se racontent

Transcription
L’entraînement de base, bien entendu là, en 39, il n’y a pas d’uniforme; il y a seulement que la milice, que ceux qui ont des uniformes pour faire la garde. L’entraînement se faisait en habit civil, surtout vers le Mont-Royal. On partait, puis on revenait manger à l’arsenal, puis le soir là, ils nous donnaient un billet de char. Je retournais chez ma soeur parce qu’ils n’étaient pas équipés pour recevoir tant de monde que ça. Moi quand je me suis enrôlé, c’est mon numéro régimentaire, c’est D-61461; le premier qui s’était enrôlé, il commençait à 61000. Alors ça veut dire, au 19, on était déjà 461 d’enrôlés. On commençait, on était, on différenciait pas beaucoup un caporal d’un sergent. Mais tranquillement là, avec une certaine discipline, une certaine instruction, on commençait à différencier quelqu’un qui portait sur ses manches, une barre, un lance-caporal, deux barres, caporal. Ça fait que je me souviens d’avoir appris comme ça mais j’étais un type assez tranquille, écoutant, tout ça. Ça fait qu’une bonne journée, mon voisin qui avait fait de la milice, il dit : « Ils veulent me nommer caporal. » « Ah, j’ai dit, qu’est-ce que c’est ça? » « Ah, ça, il dit, caporal, c’est dur, il dit, tu as soin des hommes et tout ça. » Il dit : « J’ai refusé! » Ça fait qu’il dit : « Jamais, il dit, s’ils te demandent, tu as l’air d’un gars assez sérieux et tout ça, tu diras non. » Une bonne fois, je suis demandé devant le major (Sp L.O. Groté) puis il dit : « Félicitations. » J’ai dit : « Quoi? » Il dit : « Vous êtes nommé caporal. » « Bien, j’ai dit, j’en veux pas de ça.! » « Bien, il dit, c’est un ordre puis tu vas le prendre! » Ça fait que j’ai été caporal un peu... sans trop m’en apercevoir. Puis là, bien, je m’adonnais bien avec les hommes, ça fait que caporal, il a une section de ses hommes pour s’occuper. Il couche avec les hommes, il y a toutes les troupes. C’est, c’est, c’est le grade le plus dur de l’armée.
Description

M. Brisebois est nommé caporal, malgré lui.

Antonio Brisebois

Antonio Brisebois est né à Ferme-Neuve, au Québec, le 11 avril 1918. Quelques années plus tard, sa famille est déménagée à Mont-Laurier et c’est là que sa mère est décédée alors qu’il n’avait que 8 ans. Après un certain temps, il a été placé dans un orphelinat à Montréal. Il a terminé sa dixième année. Le travail étant rare, il s’est enrôlé dans l’armée et a fait partie du Régiment des Fusiliers Mont-Royal jusqu’à la fin de la guerre. Après s’être porté volontaire, il a été envoyé outre-mer. Ayant suivi un entraînement intensif en Angleterre, il a éventuellement participé au raid sur Dieppe, en août 1942. Après avoir passé cinq ans outre-mer, il est revenu au Canada, il s’est marié et il a quitté l’armée en 1947. Il a travaillé avec le corps RCEME - Royal Canadian Electrical Mechanical Engineers pendant 25 ans et il a pris sa retraite à l’âge de 60 ans. Il a été récipiendaire de la Croix de Guerre française, C de GF.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
02:24
Personne interviewée :
Antonio Brisebois
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Amérique du Nord
Unité ou navire :
Fusiliers Mont-Royal
Grade militaire :
Caporal

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