Patrouilles

Des héros se racontent

Patrouilles

Transcription

D'abord tu as une route de tracée parce que dans les positions de No Man's Land, tout ça, il y a des champs de mines, il y a toutes sortes d'affaires. Une patrouille, faut pas que tu sois vu par l'ennemi, parce que si tu serais vu, bien c'est toi qui mange la claque. Il y a plusieurs sortes, il y a des patrouilles d'information, des patrouilles pour aller chercher des prisonniers, Fighting Patrol, du harcèlement. Si tu t'en vas avec une Fighting Patrol, une patrouille de combat, ton but c'est de faire contact à l'ennemi, l'achaler. Fait que ça c'est plutôt dangereux. Tu pars dix-sept, dix-huit hommes,assez bien armés. Tandis qu'une patrouille pour faire un prisonnier, il faut que t'approches d'une place puis le pogner. Tu sais le prisonnier il dira pas : « Viens me chercher, j'suis icitte. » Faut que tu le trouves. Tandis qu'une patrouille de l'information, tu vas passer, toi t'es dans un trou là, puis t'attends l'ennemi, il va passer à côté de toi, essayer de passer sans que tu me vois, puis revenir, puis là je vais dire à mon commandant : « À telle place il y a ça, à telle place il y a ça. » Ça c'est des informations. Tu rencontres un tank, tu le décris. Puis il y a des patrouilles qui se faisaient avec chiens. C'étaient des chiens du Danemark. Eux autres ils s'en vont là puis tu marches avec eux-autres. D'un coup le chien s'écrase, écrase-toi. Si le chien s'écrase, il y a quelque chose en avant. C'est toujours de l'imprévu. Des fois ils vont te dire : « Tu t'en vas là, tu traverses pas la rivière, tu contournes, tu suis la rivière un peu puis tu reviens. » Ou bien donc, ils vont te dire : « Tu vas passer un champ de mines, mais détruis pas le champ, détruis rien. Passe dans ta gap. Une gap c'est un passage qu'on a d'établi là-dedans. Tu passes là-dedans, puis quand t'es rendu de l'autre bord : « Fais ci, fais ça puis tu reviens. » Il y a toujours, chaque patrouille a un itinéraire, un but pourquoi tu la fais.

Description

M. Trudeau nous décrit certains des divers types de patrouilles effectuées en Corée.

Charles Émile Trudeau

Quand il était jeune, le père de M. Trudeau lui disait qu’il serait incapable d’être militaire. Il joint donc les Forces par goût mais aussi pour défier son père. Il devient caporal d’infanterie et a l’occasion de former les hommes. Lorsque la guerre de Corée est déclarée, il n’est pas envoyé outre-mer immédiatement. Il fera partie de la dernière rotation, celle qui assiste à la fin des hostilités. Après la guerre de Corée il quitte l’Armée et y revient quelques années plus tard. Ne voulant plus être fantassin, il s’enrôle alors à titre de technicien en approvisionnement au sein du Royal Canadian Ordnance Corps. C’est à ce titre qu’il part pour l’Égypte dans le cadre de la Première Force d'Urgence des Nations Unies (FUNU 1).

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