Le Canada se souvient - Édition 2009 - Page 3
Preuve de courage
L’un des meilleurs
Henry Louis Norwest était l’un des meilleurs tireurs d’élite de la Première Guerre mondiale, ayant tiré 115 coups mortels. Il reçut la Médaille militaire pour sa bravoure et sa détermination sous le feu lors de la conquête du « Bourgeon », promontoire de la crête de Vimy fortement protégé, en avril 1917. L’année suivante, on ajouta une barrette à sa Médaille militaire.
M. Norwest est né à Fort Saskatchewan, en Alberta. Il était d’ascendance française et crie. Il avait été garçon de ferme et avait participé à des rodéos.
Trois mois avant la fin de la guerre, Henry Louis Norwest fut tué par un tireur d’élite ennemi. Il est inhumé dans l’annexe de l’enclos paroissial de Warvillers, en France.
Courriels du front
Les militaires des Forces canadiennes (FC) qui servent loin de leur pays font toujours leur possible pour demeurer en contact avec leurs familles et leurs amis. La Capitaine Nichola Goddard, la première femme militaire des FC morte au combat, a écrit, de l’Afghanistan, le courriel suivant à ses parents quelques semaines seulement avant son décès.
Le 2 mai 2006
Chers Maman et Papa,
Les jours semblent passer comme bon leur semble. Certains jours filent à toute vitesse, d’autres sont très longs. Nous sommes officiellement à mi-chemin maintenant, bien que j’aie de la difficulté à croire que cela fait trois mois que je suis ici. J’essaie de ne pas oublier d’apprécier toutes les expériences – même celles que je n’aime pas vraiment. :)
J’ai beaucoup pensé au destin dernièrement. C’est tellement un hasard de naissance de nous retrouver à un endroit donné, à un moment donné, avec les choix que nous avons. Faire de ce monde un endroit meilleur, en particulier pour ceux qui sont nés dans des circonstances moins favorables que les nôtres, me paraît une si grande responsabilité. C’est plus qu’une question de donner de l’argent aux organismes de bienfaisance; c’est agir et essayer d’améliorer les choses. Vous m’avez tous deux montré cela durant ma vie, mais ici, je le réalise encore plus que jamais auparavant.
Mon travail et mon rôle en Afghanistan ont un lien avec tout cela, mais ce sera aux organisations non gouvernementales qui viendront plus tard d’y voir. Ce sont elles qui influencent vraiment les choses. J’aime penser que, par ma présence, elles pourront venir bien plus vite et faire leur travail plus librement. Dès mon retour à Wainwright, [Alberta], j’offrirai mes services pour essayer de faire des gestes significatifs. Je suis très touchée d’être ici, de faire partie d’une force bien plus grande que moi.
Avec tout mon amour,
Nichola
Brillant n’a pas abandonné
Jean Brillant, d’Assametquaghan, au Québec, était un lieutenant avec le 22e Bataillon, mieux connu après la guerre sous le nom du Royal 22e Régiment, aussi surnommé « Vandoos » par les anglophones. M. Brillant était en action le 8 août 1918, durant la bataille d’Amiens.
Pendant qu’il commandait sa compagnie dans deux attaques distinctes sur des positions de mitrailleuses ennemies, il facilita grandement la capture de 150 prisonniers et de 16 mitrailleuses. Il fut blessé dans les deux attaques, mais refusa de quitter sa compagnie.
Lors d’une attaque sur une troisième position de l’ennemi, M. Brillant fut blessé une troisième fois et mourut à la suite de ses blessures deux jours plus tard. Décoré de la Croix militaire en mai 1918, il reçut la Croix de Victoria à titre posthume en septembre 1918. Il est inhumé au cimetière militaire de Villers-Bretonneux en France.
Un héros de la Nouvelle-Écosse reçoit la Croix de Victoria
William Hall, qui a servi sur le navire NSM Shannon, de la Royal Navy de Grande-Bretagne fut le premier Néo-Écossais et le premier Noir à recevoir la Croix de Victoria.
En 1857, M. Hall fut envoyé avec une brigade de soldats à Lucknow, en Inde, pour prendre la relève d’une garnison britannique assiégée.
Comme membre de l’une des quatre équipes du canon, M. Hall tenta de faire une percée à travers les murs d’un important bastion ennemi. Seuls M. Hall et un autre officier survécurent au feu nourri de l’ennemi. Ils continuèrent de charger et de tirer avec le dernier canon jusqu’à l’écroulement d’une partie du mur, ce qui permit aux soldats de la garnison britannique de sortir.
M. Hall est décédé en 1904 dans sa ferme à Avonport, en Nouvelle-Écosse. Sa Croix de Victoria est exposée au Musée de la Nouvelle-Écosse, à Halifax, avec ses autres médailles.
De fil en aiguille
En mai 1944, le Lieutenant George Williamson du Corps du génie royal canadien retira son uniforme avant de traverser une rivière lors d’une mission en Italie. Malheureusement, il fut capturé par l’ennemi. La Croix-Rouge remplaça son uniforme lorsqu’il se retrouva dans un camp de prisonniers de guerre. Les uniformes militaires sont une source de fierté et d’identité, mais son nouvel uniforme n’affichait pas les insignes de son grade ni de son unité. Déterminé à conserver son lien avec ses camarades et le monde extérieur, il fabriqua ses insignes à l’aide de bouts de fils et de matériel qu’il avait réussi à trouver dans son camp.
- Date de modification :