Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

Le Canada se souvient - Édition 2015 - Page 2

Un passage mortel

Exemple de trajet suivi par un convoi d’Halifax vers Mourmansk.

L’une des voies les plus dangereuses empruntées par la Marine marchande pendant la Seconde Guerre mondiale était le célèbre passage de Mourmansk. Malgré les attaques allemandes incessantes et les conditions météorologiques extrêmes, l’approvisionnement était livré au port arctique de Mourmansk afin d’aider l’Union soviétique à combattre l’Allemagne. C’était si dangereux que si un navire sombrait, les autres vaisseaux n’avaient pas le droit de s’arrêter pour porter secours aux survivants, car ils seraient alors devenus des cibles d’attaques faciles.

De 1941 à 1945, plus de 40 convois y ont navigué, transportant un million de tonnes d’approvisionnement comme des aéronefs, des chars d’assaut, des jeeps, des locomotives, des wagons plats, des armes, des munitions, de la nourriture, du carburant et des millions de paires de bottes. Ce ravitaillement a permis à l’Union soviétique de maintenir le combat contre l’Allemagne sur le front Est, empêchant ainsi les Allemands de concentrer toutes leurs forces contre les Alliés à l’Ouest.

La libération des Pays-Bas

Des Canadiens sont accueillis à Rotterdam en mai 1945.
(Photo : Bibliothèque et Archives Canada PA-116668)

Cette année marque le 70e anniversaire de la libération des Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale. À la fin de 1944 et au début de 1945, les Canadiens ont combattu pour repousser les Allemands du pays qu’ils occupaient depuis le printemps de 1940. Les Pays-Bas offraient un terrain ingrat pour le combat, avec leurs canaux, leurs digues et leurs plaines inondables.

Après le début des hostilités à l’automne de 1944, notamment la pénible bataille de l’Escaut, le mauvais temps a mis un frein à l’offensive des Alliés. Cet hiver s’est avéré une période terrible pour les Néerlandais. Les réserves de nourriture et de carburant étaient épuisées, les gens mangeaient des bulbes de tulipe et récupéraient les ordures pour survivre. Des milliers de personnes sont mortes de faim ou de froid.

Au début de la nouvelle année, l’offensive a repris pour libérer le pays et finalement mettre fin à la guerre en Europe. Les troupes canadiennes étaient acclamées lorsqu’elles libéraient les villes, une à une. Ce fut une période mémorable. Un adolescent néerlandais de l’époque se rappelle :

« Lorsque le char (canadien) s’est rapproché […] tout le monde s’est tu et le silence a soudainement été rompu par un grand cri, qu’on aurait dit sorti de la terre. Et les gens grimpaient sur le char […] et pleuraient. Nous avons couru jusqu’à la ville avec les chars et les jeeps. »

Notre pays est fier de l’aide apportée à la libération des Pays-Bas et les Néerlandais s’en souviennent encore aujourd’hui avec beaucoup de gratitude. Malheureusement, plus de 7 600 Canadiens sont morts au combat.

La victoire après une si longue attente

Canadiens dans un camp de prisonniers japonais.
(Photo : Anciens Combattants Canada)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 10 000 Canadiens ont servi en Asie. Près de 2 000 soldats des Winnipeg Grenadiers du Manitoba et des Royal Rifles of Canada du Québec ont pris la mer vers Hong Kong, à la fin du mois d’octobre 1941, pour défendre la colonie britannique. Les Japonais ont envahi Hong Kong le 8 décembre 1941. Cruellement dépassés en nombre, les défenseurs ont combattu avec bravoure avant d’être forcés à capituler le jour de Noël. Environ 290 Canadiens ont trouvé la mort et près de 500 ont été blessés. Le supplice des survivants ne faisait que commencer. Pendant les quatre années qui ont suivi, plus de 260 autres soldats sont morts en raison de la malnutrition, des blessures infligées par les gardiens des camps de prisonniers et des travaux forcés. Ronald Routledge de la Saskatchewan y était :

« Eh bien, j’ai perdu beaucoup de poids, vous savez. Mon poids normal était d’environ 180 livres, mais je pesais alors 100 livres. »

Plusieurs autres Canadiens ont également été témoins de la guerre en Asie, notamment des milliers d’aviateurs de l’Aviation royale canadienne qui ont servi lors de la campagne de Birmanie en tant qu’opérateurs radars et membres des escadrons de bombardiers, de transport, de reconnaissance et d’appui. Le commandant d’aviation Leonard Birchall, originaire de l’Ontario, a même été surnommé « le sauveur de Ceylan » par le premier ministre britannique Winston Churchill, lorsque son avion a repéré dans l’océan Indien une flotte d’invasion japonaise qui se dirigeait vers l’île de Ceylan (qui s’appelle maintenant le Sri Lanka).

Les Japonais se sont rendus le 15 août 1945, après le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Le jour de la Victoire sur le Japon a marqué la fin de plusieurs années de combat pendant la Seconde Guerre mondiale. Les prisonniers de guerre canadiens ont enfin été libérés et rapatriés.

Hourrah pour Hermie!

Le sergent Karen Hermiston avec sa caméra Speed Graphic.
(Photo : Bibliothèque et Archives Canada R112-1842-0-E)

L’Unité de film et de photographie de l’Armée canadienne a été créée en 1941 pour documenter la participation de notre pays à la Seconde Guerre mondiale.

L’unité était constituée de gens qui connaissaient bien la photographie et le cinéma. Ils formaient un groupe unique à l’expérience variée, de réalisateurs de films à cascadeurs d’Hollywood!

Toutefois, une photographe se démarquait du groupe. Contre toute attente, elle s’est taillée une place dans un milieu traditionnellement masculin. Il s’agit du sergent Karen Hermiston; elle a été la première (et la seule) femme photographe dans l’Armée canadienne pendant la guerre.

« Hermie », de son surnom, a passé plus de quatre ans en uniforme à prendre des photos de ses collègues du Service féminin de l’Armée canadienne. Pendant cette période, elle a aussi accepté graduellement d’autres missions, du même type que celles qui étaient confiées à des photographes masculins.

Peu importe les moyens qu’elle devait prendre pour trouver le bon angle, cette pionnière réalisait des clichés parfaits.

Une leçon d’histoire vivante

Lester Brown en uniforme en 1944.
(Photo : Le Projet mémoire, Historica Canada)

Lester Brown est un soldat de la Seconde Guerre mondiale qui a débarqué à Juno Beach le jour J, c’est-à-dire le 6 juin 1944, et a combattu dans la bataille de Normandie.

Le soldat Brown, âgé de 23 ans, du régiment des Queen’s Own Rifles, et son peloton se sont battus dans un village de France appelé Bretteville-sur-Laize, où ils sont tombés dans une embuscade des Allemands. Pour échapper à la pluie de balles, Brown et un autre soldat se sont mis à couvert sous un char non loin de là, mais malheureusement, son camarade est mort à ses côtés.

Brown a été blessé au visage et au genou, mais il allait aussi garder des cicatrices invisibles de son expérience. Il a survécu à la guerre, s’est marié et a fondé une famille, mais il a longtemps été hanté par des cauchemars de ce jour horrible avant de s’éteindre à l’âge de 92 ans.

Les histoires des vétérans peuvent nous aider à comprendre un peu la souffrance causée par la guerre. Vous pouvez chercher le Projet Mémoire sur Internet ou explorer la collection « Des héros se racontent » pour entendre d’autres récits de guerre touchants racontés à la première personne.

Une épreuve de force dans le ciel

Des pilotes de l’Aviation royale canadienne au Royaume-Uni en octobre 1940.
(Photo : Domaine public)

La bataille d’Angleterre a fait rage il y a 75 ans à la fin de l’été et à l’automne de 1940. Les forces aériennes allemandes ont attaqué le Royaume-Uni dans un effort pour contrôler le ciel britannique et paver la voie à une invasion pendant la Seconde Guerre mondiale. Contre toute attente, les aviateurs alliés, surpassés en nombre et dont faisaient partie des centaines de Canadiens, ont réussi à défendre le pays insulaire et à combattre cet ennemi déterminé.

Ce fut un point tournant crucial, qui a permis aux Alliés de conserver une présence en Europe de l’Ouest et de finalement retourner sur le continent occupé pour aider à la libération en 1944 et 1945. Le premier ministre britannique Winston Churchill a prononcé les mots suivants pour décrire ces braves héros du ciel :

« Jamais tant de personnes n’ont dû autant à si peu de gens. »

Date de modification :