Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

Laurent « Larry » Bergeron

L’adjudant-chef à la retraite et chef de cuisine militaire Larry Bergeron a nourri les troupes durant l’opération Persistence et juge que les repas jouent un rôle déterminant dans le moral des forces armées. Après autant d’années à nourrir les troupes canadiennes, il connaît toute l’importance de « prendre soin des siens ». Il prend aujourd’hui encore soin des vétérans de l’opération Persistence grâce à la thérapie équestre à son centre privé de Mahone Bay, en Nouvelle-Écosse. « Le souvenir de l’écrasement du vol de Swissair est encore très vif ici. »

Shawinigan (Québec)

Partager :

Opération Persistence
Laurent « Larry » Bergeron

Enrôlement

28 octobre 1978

Affectations

  • Ottawa, Ontario
  • Halifax, Nouvelle-Écosse
  • Winnipeg, Manitoba
  • Borden, Ontario
  • Lahr, Allemagne
  • St-Jean-sur-Richelieu, Québec

Expérience opérationnelle

  • Opération Persistence (Swissair)

Mahone Bay (Nouvelle-Écosse)

Les nombreux Canadiens ayant participé à l’enquête et à l’opération de sauvetage qui ont suivi l’écrasement du vol 111 de Swissair au large de Peggy’s Cove, en Nouvelle-Écosse, ont eu droit à l’hospitalité typique des Maritimes.

La nuit de l’écrasement, le chef de cuisine militaire Larry Bergeron a reçu un appel lui dictant de se présenter au quartier général des interventions d’urgence d’Halifax. Sa mission logistique était de faire le nécessaire pour nourrir les troupes et de leur procurer tout ce dont elles avaient besoin de la base.

Lorsqu’il est arrivé au site où les troupes étaient déployées sur terre et en mer, il a constaté qu’il bénéficiait du soutien de bénévoles de la côte est qui s’étaient rendus sur place pour livrer des repas, des thermos de thé et des bouteilles d’eau. « Ça faisait chaud au cœur de voir ça. Les gens des Maritimes s’étaient vraiment ralliés pour aider et j’étais fier d’en faire partie. »

M. Bergeron a appris très tôt dans sa carrière de chef de cuisine militaire l’importance de bien nourrir les troupes.

« On apprend dès le début de notre formation que le moral des troupes dépend de la nourriture. »

M. Bergeron a grandi en savourant la cuisine française, digne du guide Michelin, que préparait son père, membre de la Marine. Il savait qu’il voulait devenir chef et s’enrôler dans la Marine : c’est ce qu’il a fait à 17 ans. Jeune matelot à bord d’un navire de guerre, il préparait alors quatre repas par jour pour l’équipage.

Sa carrière militaire l’a amené à préparer des repas pour des dignitaires étrangers, des premiers ministres, des gouverneurs généraux et d’innombrables membres des Forces armées canadiennes (FAC). « Les soldats ne peuvent pas marcher le ventre vide; c’est d’abord en les nourrissant que nous gagnons nos guerres », dit-il. « Imaginez-vous lors d’un exercice, en octobre ou en novembre, il pleut, il fait froid, les soldats doivent creuser des tranchées dans la boue, puis un cuisinier arrive avec des beignets chauds et du chocolat chaud. »

Et c’est ce que M. Bergeron a fait à l’automne 1998 pour les troupes qui participaient aux efforts de sauvetage après l’écrasement du vol 111 de Swissair.

Il n’oubliera jamais la fatigue et le découragement des plongeurs de la Marine et des équipes d’enquête judiciaire de la Gendarmerie royale du Canada qui ratissaient les côtes sud de la Nouvelle-Écosse, à la recherche de débris et de restes humains.

« J’ai vu tant de détresse et de tristesse. Je m’arrêtais pour offrir de la nourriture, de l’eau, je m’assurais simplement que ces gens ne travaillaient pas l’estomac vide. »

M. Bergeron leur a offert un peu de réconfort avec des aliments nutritifs et de la compassion.

« Les gens avaient besoin de cette pause. Il leur fallait prendre le temps de s’arrêter, de s’asseoir sur un rocher et de parler de ce qui se passait. »

« Il faut prendre soin des gens, c’est important. »

Son équipe et lui ont aussi nourri les familles des victimes de l’écrasement qui arrivaient aux tentes de la Croix-Rouge à Peggy’s Cove.

« Nous avons essayé de leur donner tout ce que nous pouvions. »

M. Bergeron a pris sa retraite des FAC en 1999 et sa conjointe et lui se sont installés en Nouvelle-Écosse. Il a été embauché comme instructeur culinaire au Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse. Il a lancé son propre programme – Arts de la boulangerie et de la pâtisserie, petites entreprises et entrepreneuriat – le seul cours de son genre au Canada.

Aujourd’hui, il passe du temps avec ses chevaux, aide bénévolement des vétérans en état de stress post-traumatique, peint des portraits d’animaux et joue de la guitare classique. Il vient encore en aide aux vétérans de la tragédie de Swissair grâce à la thérapie équestre dans son centre privé sur le littoral sud de la Nouvelle-Écosse.

Larry Bergeron, chef de cuisine militaire et adjudant-chef à la retraite, en compagnie de « Sergent-major Tino », son cheval Clydesdale, dans son centre équestre privé de Mahone Bay, en Nouvelle-Écosse.

Larry Bergeron, chef de cuisine militaire et adjudant-chef à la retraite, en compagnie de « Sergent-major Tino », son cheval Clydesdale, dans son centre équestre privé de Mahone Bay, en Nouvelle-Écosse.

« Les répercussions de la tragédie du vol 111 de Swissair se font toujours sentir ici. Les gens souffrent encore parce que la douleur est enfouie profondément. Je peux comprendre. Vingt-cinq ans plus tard, nous en parlons encore. C’était une vraie catastrophe. »

Lorsque les vétérans viennent à son centre, il leur présente l’un de ses deux chevaux, Sergent-major Tino et Capitaine Max.

« C’est magique. Si la personne est très stressée, le cheval reculera », explique-t-il. « Dès que je réussis à calmer la personne, le cheval revient vers elle. »

M. Bergeron raconte que les clients peuvent parfois confier des choses à un cheval qu’ils ne peuvent pas dire à une personne.

« Ce sont des animaux de proie, donc ils sont toujours attentifs aux sons, aux voix et aux mouvements. »

« J’ai vu beaucoup de cœurs brisés. Les chevaux écoutent. »

Larry Bergeron avec « Capitaine Max », l’un de ses chevaux, à son centre équestre privé de Mahone Bay, Nouvelle-Écosse.

Larry Bergeron avec « Capitaine Max », l’un de ses chevaux, à son centre équestre privé de Mahone Bay, Nouvelle-Écosse.

Avec courage, intégrité et loyauté, Larry Bergeron a laissé sa marque. Il est l’un de nos membres des Forces armées canadiennes. Découvrez d’autres histoires.


Date de modification :