Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

Perdre des camarades

Des héros se racontent

Perdre des camarades

Transcription
Intervieweur : Le premier soir, est-ce tous les hommes de votre compagnie, est-ce que vous vous êtes rassemblés tout le monde ensemble? On en avait perdus nous autres, au moins une soixantaine, le régiment North Shore. Mais on ne savait pas. Quand on partait le soir. Ils nous avaient défendus de penser à hier ou demain. Juste à la journée même, penser à la journée même. Puis quand on s'en allait sur une bataille, si il en manquait 5 ou 10, on posait pas de questions, on savait pas ce qui était arrivé. Intervieweur : Ils pouvaient être blessés... Étaient-ils prisonniers, étaient-ils morts? On l'a su plutôt après la guerre. Tu sais on les voyait pas. Après la guerre on a su. Parce qu'il y en avait, mon cousin s'est fait tuer, je l'ai su après la guerre. Quatre de mes copains. Après la guerre, j'ai su la manière, il y en avait un qui avait eu les deux jambes, sa mère était enceinte, il avait eu les deux jambes arrachées. Lui est mort. Ils l'ont transporté en Angleterre mais les avions étaient pas vite, les avions médical, il est mort. Il y en a deux qui se sont fait tuer par balles, puis c'était des jeunes qui étaient fiancés. Puis il y en a un, la Croix-Rouge avait trouvé sa médaille, mais ils n'ont pas trouvé le corps. Et puis ils nous ont demandé, on le connaissait, moi je le connaissais, il était avec moi, puis lui on a trouvé son chapeau de fer avec la tête, le reste était parti. On a jamais pu trouver le corps. Ça c'était, lui s'apprêtait à garocher une grenade. Les Allemands étaient proches, il a eu une balle dans le ventre et il est tombé sur la grenade. Quand il a ôté la pin, de la grenade, il y avait un petit tuyau de poudre, ça prenait en feu, 10 secondes et puis là il est tombé dessus et puis là on a perdu le corps.
Description

M. Doiron se souvient avoir perdu plusieurs hommes du North Shore Regiment le 6 juin, mais les hommes ont souvent su qu’après la guerre comment certains camarades sont décédés.

Edgar Doiron

M. Doiron est né à Shippagan au Nouveau-Brunswick. Son père était pêcheur et il passait ses vacances à ramasser des huîtres et des bleuets. De 14 à 19 ans, il a travaillé sur des chantiers. Lorsque vient le temps de s’enrôler, l’armée vient recruter à l’église de Shippagan. M. Doiron et ses amis s’y rendent sans le dire à leur famille. Petit et léger, le jeune Edgar Doiron doit convaincre les médecins qu’il est assez fort et qu’il prendra du poids afin d’être accepté. Seul de sa famille ayant traversé en Europe, il a participé à des batailles importantes en France, en Belgique et en Hollande, dont le jour J. Ses récits sont souvent touchants et portent à réflexion.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
4 juin 2014
Durée :
2:34
Personne interviewée :
Edgar Doiron
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
France
Campagne :
Jour-J
Branche :
Armée
Unité ou navire :
North Shore Regiment
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Infanterie

Droit d’auteur ou de reproduction

Continuer à regarder

Date de modification :