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La guerre n’était pas tout à fait finie

La force francophone

La guerre n’était pas tout à fait finie

Transcription
LA GUERRE N'ÉTAIT PAS TOUT À FAIT FINIE Nous autres, on disait toujours, et ça, c'est une chose, on disait toujours : « Maudit... Quand est-ce que ça va finir... » Et quand ça a fini, notre réaction : « Maudit qu'ça a passé vite... » [rires] C'est ça, c'est ça... APRÈS LA GUERRE, NOUS AVONS OCCUPÉ L'ALLEMAGNE Alors, en Allemagne, c'était l'histoire de la non fraternisation, on avait pas l'droit d'fraterniser. Pour moi, c'tait pas facile parce que les p'tites bonnes femmes, pis les p'tits bonhommes, pis les vieux messieurs qui avaient d'la misère à marcher, je ne voyais pas... Alors, moi, j'ai fraternisé un p'tit peu, avec ça. J'étais en garde, des hommes d'une quarantaine d'années, [inaudible], ou les jeunes garçons, eux autres, mais, les punaises, là, quand y'n a un qui disait : « Cigaretten für dada... Cigaretten pour papa... », t'sais, bon... on avait nos tuniques, nous autres, on s'en allait en Allemagne, là, pis on allait à un show, à quelque chose à Hambourg parc'qu'on était pas loin et pis c'tait plein, hein, plein de barres de chocolat, des cigarettes, du savon, hein, du savon et puis, moi, j'en donnais... j'en donnais. Nous, contrairement aux Allemands, quand on voulait avoir que'que chose, on payait. On avait une ferme, pis on voulait avoir du poulet, pis savoir si y en avait et tout ça, on payait. Et moi, je payais grassement. On m'disait : « Oui, ça là... » J'donnais ça, pis après ça, j'donnais d'autre chose, t'sais. Alors... Mais... Alors, un place donnée, un jour, que j'arrive... une place et puis j'frappe à la porte, c'est la p'tite fille qui chose... « Dada, papa ! ... Y s'en vient... ». Une semaine avant, j'avais donné une barre de chocolat, j'avais pas d'cigarettes, elle m'en d'mande. J'avais donné une barre de chocolat à jeune fille, pis c'était elle, là, t'sais. C'tait dans l'coin. Ça fait que, de là, après ça, j'avais pas besoin de m'déranger trop, trop. J'avais six oeufs qui... c'est ça qu'j'leur disais, on leur donnait du savon, des choses... Ou on faisait la garde, le soir, par exemple, hein. On avait du fromage en boite, on avait d'la margarine en boite, on avait du corned beef en boite, ben souvent, pis du pain blanc, hein. Moi, j'me suis jamais gêné, j'apportais ça, j'le donnais, pis j'suis jamais gêné. Des p'tites familles comme ça, des choses comme ça, pis c'était l'problème de non fraternisation. Mais, tranquillement, ça lâché... parc'que, en général, y avait pas d'problème. Ça, c'est en Allemagne. J'ai connu une femme, un jour que j'attendais après l'camion à Hambourg, à une place donnée, pis j'étais d'bonne heure, j'attendais, pis la femme m'a approché en anglais, c'était une anglaise qui avait marié un Allemand à la Guerre 14-18. J'ai été chez eux, dans une maison trois-quarts démolie et pis le monsieur a pris – c'tait un photographe – y a pris une photo. Je l'ai toujours chez nous. Mais, pas plus de contacts que ça, là, t'sais, j'ai été une fois et pis... Moi, je dis... j'ai toujours dit et je le répète, que l'être humain, c't'un drôle d'animal qui s'habitue à tout... que si y était moins animal... l'être humain, si y disait : « Non ! », y aurait p'us d'guerres. Moi, c'est mon point d'vue... Y aurait p'us d'guerres si y disait « Non ! » Mais... y en aura toujours pour la simple raison que je dis, aussi, qu'on veut éliminer les guerres, mais y a des familles, c'est plein d'chicanes. C't'un autr' genre de guerre, hein ? [rires]
Description

Après la fin de la guerre en Europe, Antonio Gagnon reste quelques temps en Allemagne avec les forces d’occupation. Il nous raconte son expérience.

Antonio Gagnon

Antonio Gagnon est né à Montréal le 17 avril 1919. Il s’enrôle dans l’aviation à l’âge de 21 ans. Son instruction militaire a lieu à Terre-Neuve et en Ontario. Il se spécialise en tant que mécanicien. Puis, il quitte le port de Halifax pour s’en aller en Angleterre. Là-bas, il travaille sur les champs d’aviation à l’entretien des avions. Il prend part au débarquement de Normandie et à la bataille de Falaise. Après la guerre, il fait partie des forces d’occupation en Allemagne. Il revient ensuite au Canada et travaille pendant plusieurs années pour Canadien Pacifique.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
5:02
Personne interviewée :
Antonio Gagnon
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Allemagne
Branche :
Aviation
Unité ou navire :
Escadron 443
Grade militaire :
Aviateur-chef
Occupation :
Mécanicien

Droit d’auteur ou de reproduction

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