La conscription
La force francophone
Transcription
peut-être que j'l'aurais eue, mais là, je l'ai pas eue.
Ça fait qu'une journée qu'y avait une chance, après vingt-deux ans d'service, pfittt, j'me suis poussé. T'sais, on allait chez Eaton pour acheter quelque chose, y a personne qui pouvait nous parler en français. Pis moi qui parlait bien anglais, ma femme me disait : « Tu vas m'aider... » La femme me disait en anglais : « Vous parlez anglais ? » J'ai dit : « You're goddamn right I speak English... But when I do my business, I do it in my own language... » Pouf ! DANS L'AVIATION, AVIEZ-VOUS DE LA DIFFICULTÉ AVEC L'ANGLAIS ? Ça m'a donné un peu d'difficultés dans l'étude parc'que même si j'parlais bien anglais, la lecture, c'était beaucoup plus difficile. Ça m'a donné une certaine difficulté, mais j'ai passé quand même... Y a seulement trois ou quatr' régiments canadiens français, mais dans l'aviation, c'est seulement vers la fin d'la guerre qu'y a eu des escadrilles canadiennes françaises. Un exemple, dans les bombardiers, par exemple, bon, y avait eu le chose... les escadrilles, là, Alouette, par exemple, t'sais... Y'n a eu, t'sais. Mais, en général, tout se faisait en anglais. Alors, le pauvre Canadien français, on'n’avait un nommé Laberge, là, à chaque fois, y m'disait : « Antonio, viens m'aider... Moi, j'ai des problèmes... », hein. Alors, ça aide pas, ça, hein, à élargir la vue. MES PARENTS ONT ÉTÉ SURPRIS QUE JE M'ENRÔLE DE MON PLEIN GRÉ La réaction de mes parents, vu que j'étais un peu nationaliste – j'étais pas nationaliste à outrance, mais, t'sais, j'me laissais pas embarquer ont dit : « On comprend pas que tu t'enrôles, avec ta mentalité... » J'ai dit : « Ma mentalité, j'ai passé par-dessus... » J'me suis placé les deux pieds. C'est tout.Description
Antonio Gagnon nous livre ses réflexions sur la conscription. Il nous parle également des relations entre francophones et anglophones à l’époque de la guerre.
Antonio Gagnon
Antonio Gagnon est né à Montréal le 17 avril 1919. Il s’enrôle dans l’aviation à l’âge de 21 ans. Son instruction militaire a lieu à Terre-Neuve et en Ontario. Il se spécialise en tant que mécanicien. Puis, il quitte le port de Halifax pour s’en aller en Angleterre. Là-bas, il travaille sur les champs d’aviation à l’entretien des avions. Il prend part au débarquement de Normandie et à la bataille de Falaise. Après la guerre, il fait partie des forces d’occupation en Allemagne. Il revient ensuite au Canada et travaille pendant plusieurs années pour Canadien Pacifique.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:42
- Personne interviewée :
- Antonio Gagnon
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Canada
- Branche :
- Aviation
- Unité ou navire :
- Escadron 443
- Grade militaire :
- Aviateur-chef
- Occupation :
- Mécanicien
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- Date de modification :