Un anniversaire mémorable
La force francophone
Transcription
UN ANNIVERSAIRE MÉMORABLE
C'était dans la nuit, on était en barricades, là, on était...
Toutes les troupes étaient placées dans trench, dispersées un peu partout,
en tête indienne, et puis les Allemands ont avancé, dans la nuit.
On en a pas eu connaissance. Et puis, le matin, quand le p'tit jour
est arrivé, les troupes sont arrivées, y nous ont cernés.
C'était difficile de dire la réaction parc'qu'on était nombreux.
Et puis, y en avait quatr' qui étaient décédés du moment.
Fait qu'on était plutôt nerveux, on savait pas exactement comment ça allait s'dérouler,
cette affaire-là. Pis quand ça c'est... quand y s'sont calmés,
là, y nous ont am'nés en arrière, pour s'en aller au camp.
Là, on marchait tout l'temps, y avait pas question de prendre...
faire du pouce [rires]... y était pas question. Et bien, là, on a rentrés dans une grange,
comme... c't à peu près grand comme ici, où y entreposent le grain ou le foin,
pis on a tout' rentrés là. Moi, j'avais une blessure ici, un éclat d'obus,
ici, pis une dans cuisse. La, j'avais préparé un first aid dressing,
j'l'avais coupé quatre, j'n avais mis un morceau là, un morceau icit',
pis j'n avais donné un à mon chum qui en manquait.
Fait que c'est tout' c'qu'on avait.Y avait des bancs, là, on s'assoyait en sections,
pis on avait notr' numéro matricule dans l'cou, pis y prenaient une photo.
Cette photographie-là, j'aurais donné mille piasses pour l'avoir,
pis j'ai jamais été capable d'le r'trouver.
On d'vait être à peu près cinquante parc'qu'y sortaient pas la caméra pour juste un.
Y sortaient ça en gang. L'interrogation, c'était sur les troupes.
Premièrement, moi j'avais... on a un questionnaire à remplir lorsque tu es prisonnier d'guerre.
Ton nom, ton numéro matricule, pis ta religion.
C'est tout c'que t'as à déclarer, t'as rien d'autre chose à déclarer.
Comment c'qu'y t'poseraient le plus stupide question que tu pourrais répondre,
tu réponds pas. Fait que, moi, j'avais pas répondu au questionnaire,
rien, j'avais donné mon nom, mon numéro matricule, pis ma religion.
C'est tout c'que j'avais donné. Pis, c'est là qu'j'étais surveillé plus que les autres.
Les autres avaient tout' rempli la feuille...
Pis là, y m'surveillaient partout où est-ce que j'allais, les mouv'ments que j'faisais.
Mon premier camp, c'tait le Stalag 12A. C'tait là qu'j'étais enregistré...
Écoute-moi bien, là, le 7 août de l'année 1944, le jour de mon anniversaire.
Le type qui m'interrogeait, au bureau, là, y m'a r'gardé dans les yeux,
pis y s'est mis à pleurer, pis moi avec. Le jour de mon anniversaire.
Fait que, tu peux pas l'oublier, hein ?
[Interviewer] Quel âge vous aviez ?
Dix-huit ans.
Description
Benoît Roy prit part à la bataille de Falaise. C’est là qu’il sera fait prisonnier par les Allemands.
Benoît Roy
Benoît Roy est né à Ste-Hénédine le 7 août 1923. Il s’est enrôlé à Québec en 1942. Sa formation militaire eut lieu à la Citadelle de Québec et à Chicoutimi. Puis, il s’embarqua sur le Queen Élisabeth en direction de l’Écosse. Il alla rejoindre les Fusiliers Mont-Royal où il se spécialisera en mortiers. Il prit part aux batailles de Carpiquet et Falaise en Normandie. C’est d’ailleurs à Falaise, le jour de ses dix huit ans, qu’il fût capturé par les Allemands. Il a tenté de s’échapper trois fois du camp où il était prisonnier. Il fût libéré par les Américains et fêta la fin de la guerre à Londres.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:56
- Personne interviewée :
- Benoît Roy
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- France
- Campagne :
- Falaise
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Fusiliers Mont-Royal
- Grade militaire :
- Soldat
- Occupation :
- Fantassin
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- Date de modification :