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Au camp de concentration

La force francophone

Au camp de concentration

AU CAMP DE CONCENTRATION T'as dû voir ça, sûrement, à la télévision, c'est des barbelés à n'en plus finir, pis tu rentres là-d'dans, t'es plus capable de r'sortir, pis [inaudible], les huttes, là, à peu près cent pieds d'long, pis c'est rempli... On était à peu près mille dans ça. Pis y v'naient nous porter d'la nourriture, le matin, à neuf heures, avec le chaudron de patates, dans ça, là, pis du pain. T'étais cinq sur un pain, pis tu séparais l'pain en cinq, là. Moi, j'étais l'numéro cinq. Y avait l'numéro un, deux, trois, quatre, cinq. Pis les graines qui s'faisaient du pain, y étaient ramassées. Celui-là qui était numéro un, l'lend'main, numéro deux... On avait chacun nos rations, pis les graines. Ah ! c'tait sacré autant que l'reste, ça. DE SOMBRES SOUVENIRS C'était au camp d'concentration Stalag 12A. Là, y avait une tranchée, là, d'à peu près de trente pieds d'long, mets-en, peut-être cinquante pieds, pis douze pieds d'profondeur. Pis là, y avait un bulldozer, le matin, qui faisait l'tour des huttes. Ceux qui étaient morts, y les envoyaient dans boite, dans boite du bulldozer. Pis là, y v'naient tomber ça dans la tranchée. Des hommes, des femmes... Ça, ça va toujours rester gravé, pis j'le vois encore... des fois la nuit, j'le vois, j'les vois encore, pilés un su' l'autre. Des fois, y envoyaient un pelletée d'terre dessus, mais ben souvent, y passaient la journée tout'... tout' de même. Ah ! c'tait à tout' les jours, ça, là. Tu comprends, les gens étaient malades, y mangeaient pas, rien. Y'n avait beaucoup qui crevaient et pis y les ramassaient avec le matin. Y faisaient l'tour des huttes, là. Où y avait un décédé, y l'déshabillaient au complet, y prenaient tout', y arrachaient les dents, des dents en or, pis... Ah ! oui... Y faisaient la collecte. C't un souvenir qu'on peut pratiquement jamais oublier.

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