On part en voyage et puis on revient.
Notre départ, notre voyage est tout planifié d’avance.
On s’en va à une certaine vitesse,
on s’en va d’après une certaine direction,
on change de direction trois, quatre fois. Pourquoi ça?
Parce que c’est pour déranger un peu les Allemands.
Les Allemands s’attendent... quand ils voient qu’on part dans
telle direction, ils s’en vont à Berlin.
Là, je change de bord moi, là, je m’en vais à Leipzig.
Eux autres, ils se figurent ça. Là, eux autres,
leur plan c’est ça. Nous autres, on sait où est-ce qu’on va.
On s’en va toujours à la même vitesse, puis en tout cas,
jusqu’à ce qu’on arrive là. Mais c’est, alors,
quand on est cédulés pour aller à une place,
on est supposés être là. Puis là, c’est toujours la même chose;
il faut aller à telle vitesse. Puis moi,
je suis un homme qui aime manger. Puis, manger en Angleterre,
you can have it. Moi, j’étais pas intéressé à manger ce
manger-là. C’était pas bon.
Pas parce que c’est pas bon en Angleterre,
mais c’est pas à mon goût. Alors, moi j’avais pris la décision,
un moment donné, d’arrêter, c’est-à-dire, de revenir
dans une base américaine parce que là je pouvais
manger à mon goût. Bacon and eggs, c’est correct. J’avais pas ça
en Angleterre, no way. Puis on couchait là parce qu’eux autres
ils nous recevaient. C’était l’fun. Mais, le commandant n’aimait
pas ça. Il ne trouvait pas ça drôle. Et puis, il m’appelait à
tous les matins et il disait : « Paul, encore! ». J’ai dit :
« Oui, mais qu’est-ce que tu veux? J’ai dit, y’avait telle
affaire qui était défectueuse dans l’avion. ». Puis, il dit :
« Comment ça se fait que c’est rien que toi qui a ça? ».
C’est ça, qu’est-ce que tu veux. Mais, je pense bien que...
il n’aimait pas ça.
Cette dame-là, cette fille-là,
elle était chanteuse pour Glenn Miller, le Glenn Miller
Orchestra. Parce que, eux autres ils étaient en Angleterre,
ils étaient situés là. Puis moi je suis un amateur de jazz, un
grand danseur, c’est bien l’fun. Puis elle, bien, je l’avais dans
l'oeil, tu sais. Elle était cute; elle chantait bien, en tout
cas. J’allais chez elle de temps en temps parce que... c’est là
qu’elle m’a demandé, un moment donné, de m’habiller avec
l’uniforme des Écossais.
Intervieweuse : Qu’est-ce que vous avez fait?
Je voulais lui faire plaisir.
Intervieweuse : Vous avez déniché un uniforme écossais?
Écossais. C’est l’fun. Parce que, il y a plusieurs gens
qui faisaient ça parce que c’était pour prendre la photo. Ça
démontre peut-être que t’es allé là. Je ne le sais pas. Moi j’ai
pas fait ça pour ça, moi j’ai fait ça pour lui faire plaisir.
Intervieweuse : Comment vous avez fait pour trouver un uniforme
écossais?
Ah, ils le trouvent eux autres, facilement. La demoiselle, elle a
dit :« We’ll go here... Tom or whoever... » Il l’a, puis il va
vous le prêter.
Intervieweuse : Alors c’était un uniforme de quel régiment?
Est-ce que vous le savez?
J’le sais pas. Scottish... Écossais.