Un très long voyage
Des héros se racontent
Transcription
Y’a des fois, je pensais qu’ils nous tiraient mais c’était de la
glace qui se formait sur les propellers... pis quand ça partait,
tu pèses une switch pis ça envoie de l’alcool dessus pour la
casser pis l’envoyer. Ça, ça rentrait dans le côté bedang bang !
dans le côté de l’aéroplane là. Je pensais qu’on était
après... un shooting war là mais je regarde dehors pis j’vois
pas rien. Parce que toutes les heures... dans ma position où
j’étais moi, je checkais au-dessus, le top des moteurs, t’sé.
l’exhaust pis tout ça. Je peux dire par la couleur de l’exhaust
si les plugs marchent comme il faut. T’avais de l’exhaust le
soir, c’était bright ça. Ah oui. Aye pis ça nous prenait du
temps là. 150 miles à l’heure c’était pas vite. On avait
partie une fois de Shemya pis on était à quatre heures vers le
Japon. Puis... commence à avoir... différentes couleurs sur un
exhaust. J’vais en avant, j’vais voir le flight engineer, j’y
dit « As-tu du trouble avec... port side inner engine » ?
Troisième engin, il y en avait quatre. À gauche en-dedans. Il
dit « Oui... le RPM... » J’ai dit « Oui, il ne brûle pas comme
il faut. » Là le pilote il dit « On retourne de bord. » parce
qu’on était plus proche. On avait encore huit heures à aller
pour le Japon. Si ça avait été passé six heures, six heures
dans une direction ou bien l’autre, ça fait pas de différence.
Mais on était rien que quatre. Là c’est quatre heures pour
revenir là. Là ça faisait huit heures de flying pis on était
pas proche encore, on était revenu à la base. On a changé
toutes les plugs sur l’engin. J’ai dit à John, le flight
engineer, j’ai dit « va chercher... non change-les toutes ».
Pas pour sortir là dans le milieu de l’océan ! « Ouais. Bonne
idée. On les change toutes. » On l’a runné, elle runnait bien.
Fait que, on est reparti encore. Là de Shemya à... au Japon
c’est douze heure de flying. L’avion a rien que 15 heures de
fuel. Ça donne pas grand grand chose à jouer avec. Faut que le
navigateur t’emmène là aussi, t’sé... douze heures ! On part,
un autre douze heures. Ça faisait déjà huit heures... Ça fait
vingt heures de flying ! On est rien qu’au rapport là... on
arrive avec le stuff. Là, faut le sortir là pis il faut le
ramener à l’aéroplane. T’sé. Par le temps qu’on fly à Wake
Island, mettre du gaz, à Hawaï, San Fran, remonter le coast
là... ça fait quasiment au-dessus de soixante heures de flying !
Aye ! On venait fatigué.
Description
M. Schingh décrit son plus long vol qui dura près de 60 heures.
John Schingh
Natif de l’Ontario, M. John Schingh a toujours aimé les avions. D’ailleurs, son père ayant joint l’Aviation Royale du Canada en 1928, l’emmenait souvent se balader en avion. Il n’est donc pas surprenant qu’à l’âge de dix-huit ans, M. Schingh joignit le corps d’aviation en 1948, ne croyant pas être appelé au combat. Toutefois, la guerre de Corée débute en 1950 et M. Schingh se retrouve à faire des vols de ravitaillement au-dessus du Pacifique.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:20
- Personne interviewée :
- John Schingh
- Guerre ou mission :
- Guerre de Corée
- Branche :
- Aviation
- Occupation :
- Mécanicien
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- Date de modification :