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Quatre jours en chaloupe après que le navire a été torpillé…

La force francophone

Quatre jours en chaloupe après que le navire a été torpillé…

Transcription
Quatre jours en chaloupe après avoir été torpillé… Dans la mer des Caraïbes, d’abord, vous pouvez pas sauter à l’eau, vous pouvez pas faire ce que vous voulez, c’est les requins qui vous watch. Alors, tough, rame, si tu veux te sauver. Mais on avait tous les instruments, le sextant, pour prendre les courses on savait la position parce que il venait de débarquer du contrôle en haut alors c’est par là qu’on a pu se guider pour frapper l’Île des Pins. On pensait frapper Cuba ou l’Île des Pins, puis on a frappé l’Île des Pins. Puis, on ramait… par quarts, ni plus ni moins, un groupe a les rames, l’autre se repose. Puis il y a été une nuit qu’on a été obligés de mettre la (inaudible). La (inaudible) c’est une amarre d’à peu près un demi pouce, puis il y a un cornet au bout, pareil comme un entonnoir, pour se tenir le nez dans la mer, pour pas venir de côté puis que l’eau entre dans la chaloupe. On a été une nuit de même. Puis, le matin quand le jour a réapparu, il y avait, dans le large, ça paraissait vague, comme une île. On a dit, on est proches de la terre. Mais c’était juste une vision qu’on a vue. Puis l’eau est à la ration. On avait tant d’eau, puis pas plus. Quand même t’as la gorge sèche, tough! Puis sur notre trajet il y avait un bateau qui avait été torpillé, puis il y avait des poches de coco là. Les cocos comme on a à Pâques, là, durs. Alors, ça flottait au-dessus de l’eau. Alors j’ai dit au capitaine, j’ai dit : « il y a des poches de cocos qui sont en train de flotter ». J’ai dit : « allons en ramasser quelques une, il y a du lait là-dedans, puis la noix de coco là-dedans, j’ai dit, ça nourrit, ça. » Fait que on a approché, puis on en a embarqué trois poches de ça. Ça fait que là on en a eu chacun un, on l’a percé, puis on a bu le lait, mangé le coco. Puis après un bout de temps, la gorge est devenue sèche, j’ai été pour en prendre un autre. Le capitaine il dit : « non, on sait pas comment ce qu’on va être de temps, ça fait que à la ration nous autres aussi. » On a dit, c’est une permission qui vient d’en haut, ou quelque chose. Mais ce bateau-là, ils se sont tu sauvés? Celui-là qui a été torpillé. Les cocos sont là. Ça donne à penser. On pense à quoi dans la chaloupe? Comment ça va prendre de temps avant d’arriver? Les courants vont tu, avec les vents, vont tu nous charrier ailleurs, dans la partie de l’Atlantique? Parce que j’ai vu sur un journal, il y a un Chinois, il a passé quatre-vingt-dix jours sur un radeau. Ils étaient trois. Il y en a deux qui sont morts. Ils se nourrissaient, ils pognaient des petits poissons, il s’est nourri de même, puis il avait toujours un peu de provisions sur le raft, quatre-vingt-dix jours, c’était un squelette quand ils l’ont trouvé. Ça fait que… il y a des bouts que ça donnait à penser qu’on a été chanceux. Qu’est-ce que vous aviez comme habits dans votre chaloupe? Dans ma chaloupe, une paire de bobettes puis un mouchoir attaché dans les quatre coins. Du linge, il y en a pas dans les chaloupes. C’est juste de la nourriture. Le moral dans la chaloupe… Si on avait été plus longtemps que ça, peut-être, le moral se serait en allé. Mais quatre jours et demi, ça pouvait se faire. On est arrivés à l’Île des Pins à deux heures et demi dans la nuit. Mais on voyait pas l’île. Puis la mer se brisait par les rochers. Puis là on a pensé tout de suite que c’était un sous-marin qui sortait à la surface de l’eau parce que ça fait le même bruit, fait que on s’est retirés plus au large. Alors quand la barre du jour a pris, à un moment donné on a aperçu des chaloupes de pêcheurs qui pêchaient. Ça fait qu’on s’est approchés de une de ces chaloupes puis on leur a parlé. Puis là c’est là qu’eux autres nous ont pris parce qu’on avait pas de moteur après puis ils nous ont remmené, emmené à l’Île des Pins, à la ville même, ça a pris, ils nous ont pris à peu près vers six heures le matin, puis on est arrivés à l’Île des Pins, dans le village, il était midi. On leur a laissé la chaloupe comme cadeau, puis le capitaine les a payés. Puis on a été une journée et demie là, à l’Île des Pins. Puis après ça on a pris le traversier pour s’en venir à La Havane, à Cuba. Puis dans ce temps-là, c’était Batista qui était là, président, fait que ça a été un séjour de trois semaines là. On jouait au baseball avec eux autres. On était bien traités.
Description

M. Dionne et ses collègues sont en pleine mer sur une chaloupe après que leur navire ait été torpillé et ils doivent ramer chacun leur tour pendant quatre jours.

Wilson Dionne

M. Dionne est originaire de Montmagny au Québec. Il s’engage dans la marine marchande lors de la Seconde Guerre mondiale et transporte de la marchandise du Canada aux diverses zones de guerres. Il échappe même à la mort alors qu’un des navires sur lequel il a travaillé est torpillé. Après la guerre, il militera pour la reconnaissance des marins marchands à titre d’anciens combattants.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
5:34
Personne interviewée :
Wilson Dionne
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Mer des Caraïbes
Branche :
Marine marchande
Occupation :
Maître d’équipage

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