Transporter de l’équipement pour la Normandie

Des héros se racontent - Jour J

Transporter de l’équipement pour la Normandie

Transcription

Transporter des équipements pour la Normandie Le (inaudible) deux. Alors nous avons pris un chargement de truck, de chars d’assaut, différentes choses, puis on est arrivés à, à Liverpool pour le déchargement de ce cargo-là. C’est là qu’on a su, ils ont dit vous allez rester pour l’invasion, en Normandie. Alors nous avons été à Newcastle, c’est là qu’ils ont fait toutes les réparations, spécialement les ponts pour les soldats. Puis, pour le matériel, toutes les choses pour les écrans de fumée, puis tout ça. Alors, on a parti après le débarquement des barges d’invasion, en premier. Quand les premiers étaient faits. Puis ça prenait deux jours de traversée pour aller à la plage de Normandie. Alors, le deuxième, ça nous prenait à peu près une couple de jours, puis le deuxième voyage, un soir vers dix heures, un soir, un gros bombardier allemand est venu à peu près à trente miles d’altitude pour prendre la position du convoi, parce qu’on traversait de nuit la Manche. Puis, là, à un moment donné, à deux heures et demi dans la nuit, le bombardement a commencé. Puis eux autres ils lâchent des flare, ils éclairent le convoi à la grandeur pour nous voir, mais nous autres on les voit pas, quasiment. Ça fait qu’il y a eu une quinzaine de bateaux qui ont coulé. Et puis, le deuxième voyage, quand ils on vu ça, ils ont dit oui, ça fait qu’on longeait la côte de l’Angleterre la nuit puis on traversait de jour la Manche pour pas être bombardés. Ça fait qu’on a été trois mois au transport de troupes puis de matériel de guerre en Normandie. Quand on a parti du chargement avec les soldats puis tout ça, c’est comme une rivière qu’on a sorti, puis je voyais les bateaux coulés d’un bord puis de l’autre, j’ai dit on s’en va à une place, ça va être l’enfer tantôt. Puis quand on a arrivés sur la plage de Normandie, tu voyais encore des corps flotter sur l’eau. Parce qu’on est venus tout de suite après le débarquement. Quand je vois des pareils à moi, puis les voir flotter sur l’eau, parce que il y avait une place qu’ils avaient pas besoin de faire parce qu’ils avaient fait des forteresses en dessous de la terre, puis ils s’attendaient pas, mais eux autres, à se faire battre. Quand ça a, quand ça a débarqué là, ça fauchait. Il a pas vu ça d’en haut… Les bombardiers avaient défait, alentour, puis plus loin à quinze miles, parce que les gros battleship, eux autres, pour défaire les ponts, les chemins pour venir, ils tiraient eux autres jusqu’à quinze miles eux autres. C’était des seize pouces, des obus de seize pouces qu’ils traient. Puis c’était l’enfer. Olalalala… Puis voir débarquer ça. Puis je me disais à moi-même, ils vont là pour de la chair à canon pour défendre quoi? La justice? Puis la paix? Je m’aperçois, qu’après nombre d’années, la paix puis la justice, c’est loin. C’est pas drôle. Quand vous vous faites à l’idée de défendre ce que vous avez de cher, puis vous l’avez pas… On est encore chanceux, on est au Canada. Mais, un jour, ça deviendra tu pareil comme les autres pays? On le sait pas… sait pas…

Description

M. Dionne doit transporter de la marchandise et de l’équipement militaire entre l’Amérique et en Grande-Bretagne, qui servira à l’invasion de la Normandie par les forces alliées.

Wilson Dionne

M. Dionne est originaire de Montmagny au Québec. Il s’engage dans la marine marchande lors de la Seconde Guerre mondiale et transporte de la marchandise du Canada aux diverses zones de guerres. Il échappe même à la mort alors qu’un des navires sur lequel il a travaillé est torpillé. Après la guerre, il militera pour la reconnaissance des marins marchands à titre d’anciens combattants.

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