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Un voyage mouvementé vers le Kosovo

Des héros se racontent

Un voyage mouvementé vers le Kosovo

Transcription
Au début, j'étais pas supposée d'y aller, mais, un moment donné, y'a une personne qui ne pouvait pas y aller parce qu'elle devait aller sur un cours. Ça fait que c'est moi qui a été choisie. Moi, je voulais y aller. Parce que moi je me disais, t'es dans les Forces, puis il me semble que c'est ça les Forces, d'aller ailleurs pour essayer d'aider les gens. Quand on est arrivé nous, on est arrivé de nuit, premièrement; bien c'était le soir. Nous autres, ça nous a pris quatre jours, partir du Canada à s'en aller là-bas. Ça a pris quatre jours parce que là il a eu des... c'était vraiment une avarie là, parce que l'avion - premièrement c'était un contrat qui avait été fait avec les États-Unis - l'avion a atterri à Québec, là il est rentré dans le - comment est-ce qu'ils appellent ça - dans le corridor là. Puis, quand ils sont arrivés pour reculer, bien là y'avait pas de (toolbar) assez grosse. Ça fait que là, il a fallu qu'ils... non, non, on a débarqué de l'avion, il a fallu qu'ils montent à Montréal chercher une toolbar. Tu sais, c'était des événements pleins comme ça. Là, après ça, on est parti; là on a eu un Medical Evac en plein au-dessus de la mer, il a fallu revirer de bord, arrêter à Gander pour aller débarquer un patient parce qu'il avait fait une allergie aux oeufs, une allergie alimentaire. Là, il a fallu repartir de Gander, à remonter puis là en remontant, y'avait une tempête. Il a fallu coucher à - comment ça s'appelait dont, voyons, pas en Angleterre là - en Écosse. On a couché en Écosse un soir. Là, arrivés là-bas, c'était le branle-bas de combat, on était 400. Là, trouver des places pour coucher parce que là-bas c'est pas des gros hôtels comme ici, c'est tout des petites auberges. Ça fait qu'on était éparpillé un peu partout. Là, partir le lendemain là, on a tourné autour de l'aéroport au Kosovo. On n'a pas atterri. On a atterri, en Macédoine qu'on a atterri, c'est en Macédoine, où était le contingent canadien là, le quartier général là. On a atterri là, puis là il a fallu tourner à peu près 4, 5 tours au-dessus parce qu'il faisait une tempête, pour essayer d'atterrir. Là on a atterri. Là, il fallait se dépêcher pour s'en aller dans les autobus, là on n'avait pas d'armes, on n'avait rien. Ça fait que là, le stress a commencé parce que là tu te dis, voyons t'es dans un pays où le monde là... T'entendais tirer, tu sais. Ça fait que, tu dis, voyons qu'est-ce qui se passe ici. Ça fait que là, tu embarques dans les autobus puis tu t'en vas au Kosovo où était le camp canadien. Là, en s'en allant, on a arrêté à la frontière; là, à la frontière ils ont tous, ils sont rentrés dans l'autobus, et ils nous ont tout checké nos passeports. Là, après ça, on a reparti de là, on a fait un accident avec l'autobus. Ça a pris là, on est arrivé, il était 4 heures du matin quand on est arrivé au camp. Là, y'avait de la bouette, on en avait par-dessus les bottes, fallait trouver notre chambre, on ne savait pas où est-ce qu'on était, il faisait noir, trouver nos bagages. En tout cas c'était là... puis il fallait se présenter à notre boss à 7 heures le matin, puis on est arrivé entre 3 et 4 heures là. Ça a été vraiment là, c'est là que le stress... j'ai comme, j'ai comme déconnecté moi de la réalité à ce moment là, parce que c'était comme, c'était comme trop là. C'était, et puis j'avais pas vu encore la population là, il faisait noir. Ça fait que, c'était l'adrénaline. On avait quelqu'un en avant de l'autobus qui était armé avec un flak jacket que... tu sais là, il nous protégeait, mais un gars qui nous protégeait pour un autobus plein là, tu sais, un gars par autobus. Ça fait que, tu dis, bien voyons, s'il y arrive de quoi. Puis là, on a eu un accident parce qu'il y avait une auto qui est arrivée avec un, un trailer qui nous a accrochés. Là, il a fallu qu'ils fassent venir les polices. En tout cas, ça a été une perte de temps. Puis là-bas, c'est beaucoup de négociations puis tout ça. Ça fait que ça a été long. Ça a été... j'ai pas aimé la journée, non parce que... aujourd'hui je le réalise, parce que c'est ça qui a fait que j'ai gardé mon sang froid puis mes choses tout le long que j'ai été là-bas. C'est que j'ai comme déconnecté de la réalité.
Description

Mme Couture nous raconte le voyage presque épique de l'unité 430 d'hélicoptères Griffon pour se rendre en mission.

Johanne Couture

Mme Couture est née à Saint-Jean Chrysostome (Québec), le 24 avril 1963. Elle est l'aînée d'une famille de quatre enfants. Son secondaire 3 terminé, elle s'enrôle dans l'armée le 10 septembre 1980, après avoir passé an dans la milice. Elle occupe un poste de technicienne en approvisionnement et elle devient une des premières femmes francophones à plier des parachutes pour l'unité aéroportée de Petawawa. Elle quitte brièvement les forces en 1996 pour y revenir un an plus tard. On l'affecte alors à l'unité d'hélicoptères Griffon 430 de Valcartier avec laquelle elle part en mission de paix au Kosovo en 1999. Là-bas, elle s'occupera des nombreux orphelins kosovars. Cinq mois plus tard, elle revient au pays, marquée par le conflit et souffrant du syndrome de stress post-traumatique. Depuis, elle se consacre à aider les gens qui ont cette affection.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
04:00
Personne interviewée :
Johanne Couture
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Kosovo
Branche :
Forces Canadiennes
Unité ou navire :
Unité 430 d'hélicoptères Griffon
Grade militaire :
Caporal
Occupation :
Technicienne en approvisionnement

Droit d’auteur ou de reproduction

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