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Ce qui m’a le plus marqué

Des héros se racontent

Ce qui m’a le plus marqué

Transcription
Qu'est-ce qui m'a vraiment dérangée, c'est le fait que un de mes patients, une jeune fille de quinze ans, seize ans, s'est faite poignarder par son mari dans le cou. Et, à cause qu'y'avait peur, elle a pas décès immédiatement. Ils l'ont cachée dans la maison pour pas que lui va en prison. Sa mère est venue une journée pour la voir, après dix jours, parce qu'elle ne comprenait pas pourquoi sa fille lui parlait pas. Et ils l'ont emmenée à notre hôpital. Cette fille, elle avait deux enfants, à cet âge là. Elle a rien fait. Les droits de la femme, c'est ça qui m'a dérangé le plus. Sa famille à lui, pour le protéger, y'a laissé faire, laissé une femme mourir toute seule pour neuf jours. Elle a décédé après deux semaines avec nous. On l'a, elle allait bien, mais éventuellement, il fallait la sortir de notre hôpital. On peut pas garder tout le monde. Ils l'ont transportée à un autre hôpital civil qui s'appelle Mirwais. Et là, elle est décédée là. Ouais. Ça m'a vraiment dérangée. Deux enfants, l'âge de quinze ans, traitée pire qu'un chien. C'est comme ça que je vois ça. Pis, fallait que j'me garde calme. Ouais. Mais on avait des traducteurs qui nous expliquaient qu'est-ce qui se passait en tout temps. Mais c'est la seule fois que j'ai vu une femme accompagner un enfant. La plupart du temps c'est les hommes qui accompagnent leurs enfants quand ils sont blessés. Ils restent dans notre hôpital vingt-quatre heures. On prend soin d'eux aussi. Mais c'est la première fois j'avais vu une femme, très forte, très, très forte. Elle a enlevé son voile. Elle était très confortable avec nous. Elle nous parlait par traducteur. Elle comprenait quelques mots anglais. À chaque fois qu'elle pouvait utiliser ses mots anglais, elle les utilisait pour que, elle nous montrait qu'elle nous donnait le plus de respect possible parce qu'on faisait le plus qu'on pouvait pour sa fille. Au début, ils avaient peur de nous parler parce qu'on était femme. Et, le plus de soins qu'on donnait à leur enfant, le plus qu'ils nous voyaient qu'on était là pour leur aider, qu'on n'était pas là pour leur blesser. En dernier ils me touchaient, parce que un homme ne touche jamais une femme. Mais ils voyaient que on se touchait entre nous, on se donnait la main. Et ils faisaient comme nous. Pour nous montrer notre respect. Ouais, c'était, moi j'ai vu un gros changement. Et même on se faisait dire : « Quand je retourne dans mon village, je vais leur dire que c'est des femmes canadiennes qui nous ont aidés. » même si on avait beaucoup d'hommes. Mais il voulait faire sûr que sa petite fille, un de mes patients, va être capable de savoir qu'elle est capable d'accomplir quelque chose dans sa vie. On entendait des choses souvent comme ça.
Description

Alors en fonction à l’hôpital multinational de Kandahar, Mme Streppa doit soigner une femme poignardée par son mari. Elle nous fait part de ses frustrations face à cette situation.

Joanna Streppa

Mme Streppa est né à Montréal. Elle a joint les Forces canadiennes en 1989 en tant que membre non-officiers et une formation de signaleur naval. De 1990 - 1997, elle a travaillé dans la région de Halifax, à l'exception d'une tournée de deux ans au siège de la Défense nationale à Ottawa. Après l'obtention de son diplôme de l'Université Dalhousie en soins infirmiers, Mme Streppa reçu sa commission de la direction, spécialisée dans les soins intensifs, et en 2004 a été promu au grade de lieutenant. En Février 2006, elle a accepté un déploiement en Afghanistan / Kandahar et a été employé comme officier d'état major du quartier général de Groupe des Services de santé des Forces canadiennes à son retour.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:07
Personne interviewée :
Joanna Streppa
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Afghanistan
Branche :
Marine
Grade militaire :
Lieutenant
Occupation :
Infirmière

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :