Vivre avec une pagette
Des héros se racontent
Vivre avec une pagette
C'était rare qu'on avait un congé.
On avait quelque chose qui s'appelle, oui, on avait un congé environ,
Ça dépend quelle rotation on a eu.
Moi j'ai eu un congé de trois semaines environ trois mois dans le tour.
Moi j'ai retourné à Montréal, d'autres amis ont retourné en Thailand.
Y'ont été en Europe, en Asie.
Ça dépend de où qu'on voulait aller.
Mais c'est le seul congé qu'on avait, une fois durant le six mois.
Environ trois semaines de temps.
Intervieweur : Et vous travailliez dix heures par jour ?
Y'avait des journées qu'on travaillait seulement deux,
parce qu'on était sur un off day, on appelait ça.
Mais si on était retourné à cause que on avait plusieurs blessés
et l'équipe était pas capable de faire leur, de traiter tout le monde,
là on se faisait rappeler. On était toujours sur pagette.
On était, on vivait avec, moi je vivais avec une pagette
vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
J'étais aussi responsable pour collection de sang.
Si pour une raison ou une autre, on avait plus de sang,
ou si notre patient, après qu'on ait donné quelques unités de sang,
était pas capable de, ça marchait pas pour lui,
il fallait que je fasse des collections de sang complètes.
On avait besoin des facteurs coagulants
et c'est la seule manière qu'on était capable de le faire.
Et moi je faisais une collecte.
Je demandais à du monde qui était déjà au Canada, par l'association sanguine du Canada.
Y'ont déjà vérifié leur sang. Y'ont déjà fait tous les tests possibles.
Moi j'avais une liste de personnel qui avait le droit de me
donner du sang quand y'était en Afghanistan.
On l'a activé huit fois quand j'étais là.
On a sauvé tous nos patients sauf un avec une collecte de sang.
La raison, premièrement, notre salle d'opération est juste à côté de nos salles de trauma.
On a, je pense que c'est une des raisons.
Aussi, on était assez habitué à voir et anticiper le pire.
On savait qui avait besoin d'aller immédiatement dans une salle d'opération.
On a perdu quelques personnes qu'on n'était pas capable de sauver,
mais on a un très bon record pour le monde qu'on a eu,
qui ont passé par Kandahar.
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