Compte rendu des discussions – 10 mai 2016

Le mardi 10 mai 2016
De 13 h 30 à 16 h (HAE)
Salle de conférence Cartier II, Hôtel Marriott, 100, rue Kent, Ottawa (Ontario)

Présents

  • Spr (retraité) Aaron Bedard
  • Michael Blais, Groupe de défense des intérêts des anciens combattants Canadiens
  • Louise Bradley, Commission de la santé mentale du Canada
  • Dr. Karen Cohen, Société Canadienne de Psychologie
  • Joel Fillion, Directeur, Santé mentale, coprésident ACC
  • Dave Gallson, Société pour les troubles de l’humeur du Canada
  • WO (retraité) Brian McKenna (par téléconférence)
  • MGen (retraité) Glynne Hines, Légion royale Canadienne
  • Dr. Col Scott McLeod, Médicin-chef adjoint, Forces armées canadiennes
  • Col (retraité) Robert O'Brien, Association canadienne de vétérans des forces de la paix des Nations Unies
  • Dr. Don Richardson, Association des psychiatres du Canada
  • Dr. Patrick Smith, Association canadienne pour la santé mentale
  • Robert Thibeau, Aboriginal Veterans Autochtones

Regrets

  • Dr. Ruth Lanius, Western University (Chercheuse en SSPT)

Compte rendu des discussions

C’est la première réunion en personne du Groupe consultatif sur la santé mentale (ci-après appelé le Groupe). Le coprésident d’Anciens Combattants Canada se présente aux membres du Groupe consultatif sur la santé mentale, et il invite ceux-ci à faire de même. Les membres indiquent la raison pour laquelle ils sont présents : bon nombre d’entre eux à titre de praticiens professionnels de la santé mentale et d’autres, parce qu’ils ont un intérêt personnel et organisationnel à cet égard et qui ont une expérience des problèmes de santé mentale, notamment du stress post-traumatique.

Le coprésident d’Anciens Combattants Canada précise que le rôle du Groupe a pour rôle d’aider le ministère des Anciens Combattants à élaborer une politique adéquate pour les problèmes de santé mentale. Puis, il passe en revue l’ordre du jour avec les membres du Groupe, qui acceptent l’approche proposée pour la réunion.

Présentation

Le coprésident d’Anciens Combattants Canada fait une présentation sur la population des vétérans canadiens afin de donner aux membres un aperçu des données démographiques, notamment les types et la prévalence des problèmes de santé physique et mentale dont souffrent les vétérans, par rapport à la population canadienne (statistiques les Études sur la vie après le service de 2013). Le coprésident d’Anciens Combattants Canada signale que, pour Anciens Combattants Canada, un « client » est un vétéran qui a reçu un diagnostic de problèmes/déficiences, sur le plan physique, mental ou les deux. Parmi les questions sur les statistiques, mentionnons celles-ci :

  • Est-ce que le nombre de vétérans qui ont des problèmes de santé mentale comprend ceux qui souffrent de dépendance? (oui)
  • Est-ce que des statistiques existent qui permettent de comparer le revenu et la stabilité financière des vétérans qui souffrent de problèmes de santé mentale par rapport aux civils qui ont les mêmes problèmes?
  • Est-ce que des statistiques sont disponibles pour comparer les vétérans qui ont des problèmes de santé mentale découlant du service aux vétérans qui ont les mêmes problèmes, mais qui ne sont pas attribuables au service (car les avantages auxquels les vétérans ont droit sont différents dans ces deux cas).

Le coprésident d’Anciens Combattants Canada indique que le Ministère produit des fiches de renseignements qui présentent des statistiques sur la santé mentale et qui peuvent être remises au Groupe.

Lettre de mandat

En rapport avec la lettre du mandat du ministre, le coprésident d’Anciens Combattants Canada signale que le Groupe s’intéresse à deux aspects principaux :

  • la mise sur pied d’un centre d’excellence spécialisé en santé mentale et en stress post-traumatique;
  • l’élaboration d’une stratégie de prévention du suicide pour le personnel des Forces armées canadiennes et Anciens Combattants Canada.

Le sujet du suicide est abordé et discuté tout au long de la réunion. Les commentaires des membres sont les suivants :

  • Est-ce qu’une politique sur « l’absence de suicide » est en place?
  • Est-ce que d’autres renseignements sur la raison des suicides peuvent être recueillis?
  • Est-ce que les membres qui sont en service et qui font la transition à la vie civile peuvent avoir des renseignements sur la santé mentale?

Un professionnel de la santé mentale indique aux membres que la maladie mentale est en partie responsable du suicide, mais qu’un élément déclencheur le provoque. Ce déclencheur peut prendre diverses formes : difficultés financières, rupture du lien avec une personne, etc. Il n’y a pas de bonne façon d’expliquer le suicide et de le prévenir. Par ailleurs, les membres sont informés au sujet du programme En route vers la préparation mentale, un outil fort utile dont de nombreuses organisations canadiennes se servent. Les membres du Groupe consultatif pourraient recevoir cette présentation.

Stigmatisation

Le sujet de la stigmatisation en lien avec les problèmes de santé mentale est abordé à maintes reprises durant la discussion. Un membre mentionne qu’un type de stigmatisation particulier empêche les soldats de signaler leurs problèmes de santé mentale. En effet, bon nombre d’entre eux ne révèlent pas leurs problèmes de santé mentale qui risqueraient de freiner leur avancement professionnel ou de les empêcher d’être déployés, étant donné que c’est la raison pour laquelle ils se sont joints aux Forces armées. Selon lui, le Groupe peut faire la lumière à ce sujet et souhaite une discussion plus approfondie à ce propos. Un autre membre indique que la stigmatisation pour les vétérans est différente, car elle a trait à ce que les soldats pensent d’eux-mêmes, plutôt qu’à ce qu’ils croient que les autres pensent d’eux. Le coprésident d’Anciens Combattants Canada mentionne que les commentaires de ce type sont utiles, qu’ils seront consignés dans le compte rendu des discussions et qu’ils seront envoyés au cabinet du ministre. Un professionnel de la santé mentale préfère parler « d’obstacles aux soins » plutôt que de stigmatisation.

Mandat

Au sujet du mandat, on indique au Groupe qu’il s’agit d’un document de haut niveau. Les membres pourraient, par exemple, décider de la nature du Centre d’excellence et donner des conseils à cet égard. Une discussion s’ensuit et certains membres précisent que, pour éviter qu’il ne s’agisse que d’un « projet de recherche », le Groupe doit définir les problèmes auxquels il veut s’attaquer. D’autres membres estiment que le Groupe doit axer ses travaux et ses conseils sur les deux éléments qui figurent dans la lettre de mandat du ministre et sur un autre point : trouver des moyens de s’assurer que les vétérans sont au courant des programmes et font appel à ceux-ci (par exemple les centres de traitement, la prévention du suicide, etc.).

Les membres expriment de nombreuses idées et suggestions au sujet de leur travail et des résultats escomptés. Les points à prioriser qui ont été mentionnés le plus souvent sont indiqués ci-après. Selon les membres, les services, les programmes et les efforts doivent être spécifiques, autrement dit axés sur les vétérans et leurs expériences uniques :

  • éliminer la stigmatisation rattachée aux problèmes de santé mentale;
  • importance du soutien offert par les pairs dans la prévention du suicide et les problèmes de santé mentale;
  • établissements de traitement avec hospitalisation;
  • efforts visant la prévention du suicide;
  • adopter une approche globale et intégrée en matière de santé mentale, plutôt que de l’aborder comme un simple traitement, en tenant compte des autres éléments connus d’une saine santé mentale : emploi, soutien des pairs, etc.;
  • favoriser une approche ouverte, qui incite les vétérans à se présenter pour recevoir de l’aide;
  • s’assurer que les gestionnaires de cas sont qualifiés, ont les connaissances requises et connaissent toutes les ressources disponibles.

Les membres se sont entendu pour examiner un ébauche du mandat lors de la prochaine réunion.

Autres points abordés et questions d’intérêt

  • Un membre mentionne que, même s’ils ne sont pas traditionnels, d’autres programmes sont offerts et sont utiles et devraient être envisagés. On mentionne qu’une période de réflexion de 10 jours qui consistait notamment à séjourner dans une hutte de sudation et à tirer parti d’un soutien de pairs a été très bénéfique pour la santé mentale de vétérans de différentes cultures.
  • Formation adéquate sur les réseaux de soutien des pairs officiels et officieux.
  • Stratégie de prévention du suicide harmonisée et spécifique entre Anciens Combattants Canada et les Forces armées canadiennes. Le soi-disant fossé entre le soldat et le vétéran à ce chapitre est arbitraire. Ils doivent travailler de concert.
  • Le Groupe doit envisager d’inviter des familles aux consultations avec les intervenants. Les points de vue des familles doivent être entendus. À cet égard, un membre a indiqué que le Groupe aurait ainsi l’occasion de collaborer avec d’autres groupes consultatifs, un de ces groupes étant axé sur les familles.
  • Le Centre d’excellence doit offrir une formation, favoriser le soutien par les pairs, faire en sorte qu’il soit possible de s’adresser à des psychiatres, des psychologues et des conseillers, etc., partout au pays. Il doit s’agir d’une infrastructure complète et entièrement financée. Même si les professionnels de la santé mentale ne sont pas tous d’accord avec ce point, les vétérans membres du Groupe insistent pour que le Centre d’excellence ait un élément d’infrastructure comprenant un établissement de traitement avec hospitalisation.

La secrétaire parlementaire, Karen McCrimmon, se présente à la fin de la réunion et s’adresse au Groupe. Elle précise que la santé mentale est un problème pour toute la société, mais que le Groupe se concentre sur les vétérans et qu’il a l’appui du ministre et du premier ministre. Elle offre d’aider le Groupe dans toute la mesure du possible, selon ce que celui-ci estime qu’elle peut faire en son nom. La secrétaire parlementaire félicite le Groupe de ses efforts : « Si nous faisons bien les choses, nous ferons une grande différence dans la vie des gens ».

À la suite de l’allocution de la secrétaire parlementaire, M. Glynne Hines présente sa candidature de coprésident du Groupe, qui est appuyée par les membres.

Priorités

Le Groupe convient qu’il y a beaucoup de travail à faire et il estime qu’on doit cerner les activités prioritaires à exécuter dans un proche avenir. Les trois priorités immédiates précisées sont les suivantes :

  • élaboration d’une stratégie complète sur la prévention du suicide;
  • élaboration d’un concept et d’une stratégie pour le Centre d’excellence de la santé mentale;
  • cerner les besoins et les possibilités quant au soutien par les pairs et par la famille.

Prochaines étapes

La prochaine réunion aura lieu dans les prochains mois par téléconférence, ou en personne à un endroit convenable pour tous.